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Face aux retrouvailles entre Madrid et Rabat : Groggy, le Polisario crie à « la trahison » espagnole

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La concorde maroco-espagnole n’est pas pour plaire à tous. Après avoir assimilé à une « trahison » l’appui de Madrid affiché à l’endroit du Plan d’autonomie au Sahara et dévoilé la carte marocaine non expurgée de ses provinces sahariennes, les séparatistes ont suivi leur mentor algérien en suspendant tout contact avec Madrid. Pas de quoi démonter l’Exécutif espagnol.

Le secrétariat général du Front Polisario a annoncé «la suspension de tout contact avec l’actuel gouvernement espagnol». Une mesure motivée par «le soutien du gouvernement Sanchez au plan de l’occupant marocain visant à légitimer l’annexion par la force des terres du Sahara occidental et la saisie des droits inaliénables du peuple sahraoui à l’autodétermination et à l’indépendance», précise un communiqué de la direction des séparatistes.

Aux yeux du mouvement de Brahim Ghali, cette décision est un message adressé à l’Exécutif que préside Pedro Sanchez afin qu’il «cesse d’instrumentaliser la question sahraouie dans des opérations désespérées de troc avec l’occupant».

Cette nouvelle fuite en avant du Polisario intervient moins de vingt-quatre heures après la publication par le ministère espagnol des Affaires étrangères d’une carte du Maroc (via OpenStreetMap), intégrant la partie située à l’Ouest de mur de sécurité, sous le contrôle des Forces armées royales. Une mesure dénoncée, rappelle-t-on, par quelques représentants des mouvements indépendantistes en Espagne. Le député basque de EH Bildu, Jon Inarritu estime, sur Twitter, que cette décision prise «unilatéralement», suit les traces de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par l’ancien président des Etats-Unis, Donald Trump. Elle est l’œuvre «d’une minorité parlementaire». Une allusion au vote jeudi d’une majorité à la Chambre basse du Parlement, y compris le Parti populaire, d’une résolution dénonçant l’appui de Sanchez à la position du Maroc sur le Sahara. J. Inarritu affirme son intention d’interpeller, lundi, le gouvernement sur ce sujet.

 

Dans les pas d’Alger

L’annonce de la «suspension» des contacts avec l’Exécutif espagnol permet au Polisario de s’aligner sur la position adoptée par l’Algérie. Depuis la publication par le cabinet royal de la lettre de Pedro Sanchez adressée au roi Mohammed VI, Alger s’est montrée plus agressive que le Polisario. Outre le rappel de l’ambassadeur algérien à Madrid pour «consultations», il y a eu des mesures de représailles contre l’Espagne, notamment la suspension des opérations de rapatriement de ses ressortissants en situation irrégulière et la révision à la hausse des prix du gaz exporté vers l’Espagne.

L’Espagne est d’ailleurs le seul pays concerné par cette augmentation, selon les propos du PDG du groupe Sonatrach. «Depuis le début de la crise en Ukraine, les prix du gaz et du pétrole explosent. L’Algérie a décidé de maintenir, pour l’ensemble de ses clients, des prix contractuels relativement corrects. Cependant, il n’est pas exclu de procéder à un recalcul des prix avec notre client espagnol», a déclaré Toufik Hakkar.

S’étant contenté d’exprimer ses «regrets» et son «étonnement» quant à la décision espagnole, l’organisation séparatiste a très vite adopté la logorrhée  guerrière en assimilant à une «trahison» le repositionnement de l’Espagne vis-à-vis de la question saharienne. Le même terme avait été utilisée par une source officielle algérienne au lendemain de la publication de la lettre de Pedro Sanchez destinée au roi Mohammed VI.

Le gouvernement espagnol a mandaté des «sources diplomatiques» pour commenter «en off» la décision du Front Polisario . Madrid «gardera toujours toutes les voies de dialogue ouvertes» avec le mouvement dirigé par Brahim Ghali. «L’Espagne considère que le dialogue est le meilleur moyen d’aborder les différences», ajoutent les mêmes sources.

José Luis Albares, ministre des Affaires étrangères, aura dans les jours à venir l’occasion de commenter cette «suspension» devant les députés. Le Parti Ciudadanos a réclamé la comparution du chef de la diplomatie devant la plénière de la Chambre des représentants.

Nouvelle ère

Fernando Grande-Marlaska Gómez, ministre espagnol de l’Intérieur a assuré face aux médias que l’Espagne et le Maroc, deux pays amis, ont jeté les bases d’une «relation du XXIe siècle», Un «cadre de relations bilatérales du XXIe siècle» s’ouvre aujourd’hui mettant fin à une période de «malentendu entre deux pays fraternels, amis, coopératifs et vraiment loyaux», a affirmé, samedi, ce responsable.

Le Maroc et l’Espagne ont instauré «une relation du XXIe siècle entre deux pays qui ont toujours été proches l’un de l’autre», a-t-il martelé, précisant que la visite au Maroc du président du gouvernement P. Sánchez, à l’invitation du roi Mohammed VI, a permis le «rétablissement» complet des relations bilatérales.

Rabat et Madrid vont approfondir leur coopération dans les domaines de la «sécurité et de l’immigration», mais aussi «de manière transversale» pour asseoir un partenariat plus global englobant les infrastructures, l’industrie, la culture, l’éducation et la formation professionnelle, a relevé le ministre. «Je peux dire que les relations avec le Maroc ont atteint un niveau d’entente absolument important», a-t-il ajouté.

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