Interpellé sur les déclarations faites il y a quelques jours par Muhammad Maa Al-Enein Ould Ayaih, porte-parole du gouvernement mauritanien, quant à la mort de deux ressortissants mauritaniens, tués lors d’une frappe menée par les Forces armées royales déployées dans le Sahara, Stéphane Dujarric, porte-parole du secrétaire général des Nations unies, a assuré lors d’un point de presse ignorer toute information de la MINURSO accréditant la version mauritanienne. «Je n’ai aucune information à ce sujet. Je peux essayer de vérifier, mais je n’ai rien vu», a-t-il brièvement répondu, lors d’un point de presse.
Pour rappel, l’ONU avait adopté la même position en février dernier en réponse à des déclarations faites par Amar Belani, envoyé algérien pour le Sahara occidental, dans lesquelles il accusait le Maroc de violer le cessez-le-feu de 1991. «La mission essentielle de la MINURSO est de signaler tout ce qui constitue une violation dans sa zone d’opération. Nous obtenons des détails lorsque cela se produit. S’il n’y a pas de violations dans sa propre zone d’opération, nous n’avons rien à partager à ce sujet», avait précisé Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général de l’ONU.
Pas de quoi arranger l’Algérie et ses affidés du Polisario qui s’acharnent à vouloir incriminer, comme d’habitude, le Maroc. Il y a lieu de signaler que les félicitations, exprimées en privé par Staffan de Mistura, messi dominici attendu pour une tournée régionale dans le cadre de la mission que lui a assigné le patron de l’ONU, de la nouvelle position espagnole sur le Sahara, ont fait réagir l’Algérie. Qui a missionné son envoyé spécial chargé de la question du Sahara occidental et des pays du Maghreb pour démentir l’information.
Pointant les «médias espagnols et marocains», A. Belani a ainsi dénoncé «une action de manipulation orchestrée par certains cercles officiels à Madrid pour tenter de calmer la bronca suscitée par la décision controversée prise par le chef du gouvernement, Pedro Sanchez». «En vérité, l’envoyé personnel, Staffan de Mistura, avec lequel nous sommes en contact, est le premier à affirmer qu’il a été très surpris par le changement de position de l’Espagne et qu’il redoute ainsi la remise en cause de sa propre mission par tout ce qui peut compliquer le processus onusien», a-t-il avancé.
Dans sa déclaration reprise par l’APS, le diplomate algérien a indiqué qu’aux yeux de l’émissaire de l’ONU, «le processus onusien doit rester le cadre le plus approprié pour le règlement du conflit au Sahara occidental». «Le cercle proche de l’envoyé personnel souligne, pour ce cas d’espèce, la validité de la déclaration faite le 20 janvier dernier par le porte-parole des Nations unies, à savoir que toute déclaration sur la position de l’envoyé personnel, ou ses activités qui n’est pas publiée par lui-même ou par le bureau du porte-parole, est trop souvent une déformation des faits», a-t-il affirmé. Et de rappeler que «le porte-parole de l’ONU a notamment appelé à se méfier de ceux qui prétendent connaître la position de M. De Mistura sur la question du Sahara occidental».
Pourtant, des «sources gouvernementales» madrilènes ont indiqué à El Periodico de España, que S. De Mistura s’est félicité, en privé, de la nouvelle position espagnole, la qualifiant de «plus claire», saluant ainsi l’appui de l’Espagne à l’initiative marocaine d’autonomie au Sahara occidental.