« Le Royaume du Maroc n’adhérera à aucun partenariat qui porte atteinte à sa souveraineté nationale et à son intégrité territoriale », a prévenu le chef de la diplomatie. « Cette décision concerne les pays de l’Union européenne. C’est à eux de prouver qu’ils sont réellement attachés au partenariat avec le Maroc et c’est à eux de trouver une solution à cette décision de la CJUE car le royaume a des lignes rouges claires et indiscutables », a-t-il ajouté.
Si nombre de capitales européennes ont interagi avec la sentence de la CJUE en réaffirmant leur volonté de maintenir les ponts de la coopération jetés avec le Maroc, il n’en reste pas moins qu’aucune capitale n’a franchement dénoncé la démarche de la Cour qui fait la part belle aux sécessionnistes du Polisario.
N. Bourita a précisé que « celui qui parie sur la pression pour entraîner le Maroc dans des méandres politiciens se trompe lourdement, car le Maroc d’aujourd’hui n’est pas le Maroc d’hier. Le Maroc d’aujourd’hui veut être traité en partenaire et respecté. Aucune partie n’obtiendra une coopération ou un partenariat avec le Maroc sous la logique de la pression. »
Quelques heures après l’annonce des arrêts de la CJUE, la diplomatie marocaine qui ne manque pas de ressources pour suivre le dossier et anticiper ses évolutions, a indiqué que Rabat ne se considère « aucunement concerné par la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (…) Le Maroc n’est pas partie de cette affaire, qui concerne l’Union européenne d’une part, et le ‘Polisario’ soutenu par l’Algérie d’autre part ».
Pour rappel, le Maroc reste fortement dépendant du marché européen en matière d’exportations, surtout horticoles, proximité géographique oblige. Une trajectoire renforcée depuis 1976 avec une multiplicité d’accords que le Maroc a tenté, à maintes reprises, de réajuster en fonction d’un partenariat dit « gagnant-gagnant ». La pression du dérèglement climatique qui affecte aussi bien la production agricole que l’extraction des richesses halieutiques devrait, en principe, exiger des deux parties une révision des termes de la coopération bilatérales. Une ferme volonté politique devrait guider l’establishment marocain à rompre les liens traditionnels de dépendance en évitant au Maroc d’être confiné dans l’image d’Epinal de « basse-cour » du Vieux Continent.