Le texte a été soumis aux autres membres du Conseil de sécurité des Nations unies, avec des séances, tenues à huis-clos, pour qu’ils présentent leurs observations, selon le Security Council Report, média US. L’Algérie, membre non-permanent de l’instance exécutive de l’ONU, en a profité pour proposer une mention portant sur l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance de la situation des droits humains. Requête « rejetée par les Etats-Unis et la France », indique-t-on.
La demande algérienne a été soutenue par le Mozambique, pays qui reconnait la RASD. En revanche, et sauf coup de théâtre dans les prochaines 48 heures, il semble que la Russie ait pris ses distances de l’initiative. Pour rappel, le président Vladimir Poutine s’est opposé, en 2013, au projet de résolution américain parrainé par l’administration Obama ayant défendu le même objectif.
Lors des réunions, le représentant de l’Algérie a appelé à inscrire dans le préambule de la mouture US les anciennes résolutions du Conseil de sécurité, notamment celles plaidant pour l’organisation d’un référendum au Sahara. Les Quinze se focalisent sur les textes adoptés depuis 2007, l’année marquée par la présentation par le Maroc du plan d’autonomie dans les provinces du sud.
Le voisin de l’Est a également exprimé son opposition aux passages appelant les parties : le Maroc, le Polisario, l’Algérie et la Mauritanie, à renouer avec le format des tables rondes, initiées par l’ex-émissaire de l’ONU au Sahara, l’Allemand Horst Köhler. Alger a réitéré son invitation à « l’ouverture de négociations directes entre le Maroc et le Polisario ».
Sue ce point, « le Mozambique et la Russie souhaitent que le projet de résolution inclue une référence plus large aux contributions de tous les envoyés personnels précédents, au lieu de désigner exclusivement Horst Köhler », souligne le média américain. Cet amendement va dans le sens du rejet algérien des tables rondes, ayant réuni à deux reprises les quatre parties en décembre 2018 et mars 2019 à Genève. L’Algérie y était alors représentée par ses ministres des Affaires étrangères, respectivement Ramtane Lamamra et Sabri Boukadoum.
Les Etats-Unis ont rejeté les amendements présentés par l’Algérie, la Russie et le Mozambique. Une traditionnelle position de Washington, qui s’accroche à son leadership sur la question du Sahara. Refus qui devrait influencer le vote de certains membres du Conseil de sécurité, notamment la Russie. En effet depuis 2018, Moscou opte pour l’abstention. Un changement de position serait un autre indicateur attestant de ses bonnes relations avec le royaume. Rabat se mobilise pour convaincre Moscou de voter en faveur du texte. En témoigne la deuxième rencontre, du 24 octobre à Moscou après celle du 14 de ce mois courant, entre Lotfi Bouchaara, ambassadeur marocain et Michael Bogdanov, représentant spécial du président de la Russie pour le Moyen-Orient et les pays d’Afrique, et vice-ministre des Affaires étrangères de Russie.
Le Conseil de sécurité devrait adopter, mercredi 30 octobre, une nouvelle résolution devant prolonger le mandat de la MINURSO pour une année supplémentaire. En attendant les consultations se poursuivent entre les Quinze.