Les Françaises rapatriées s’étaient rendues volontairement dans les territoires contrôlés par les groupes djihadistes en zone irako-syrienne. Puis, elles avaient été capturées au moment de la chute de l’organisation Daech en 2019.
Un communiqué du Quai d’Orsay précise que les rapatriés sont remis aux « aux autorités judiciaires compétentes ». « Les mineurs sont remis aux services chargés de l’aide sociale à l’enfance » et vont faire l’objet d’un suivi médico-social. Mardi, « la France a remercié l’administration locale du nord-est de la Syrie pour sa coopération, qui a rendu possible cette opération ».
Le parquet national antiterroriste a précisé dans un communiqué que sur ces dix femmes, âgées de 23 à 40 ans, sept avaient été aussitôt placées en garde à vue en exécution d’un mandat de recherche et que les trois autres, visées par un mandat d’arrêt, seraient présentées dans la journée à un juge d’instruction en vue de leur mise en examen. Par ailleurs, parmi les mineurs, une adolescente de 17 ans a également été placée en garde à vue. Tout adulte qui a rejoint la zone irako-syrienne et qui y est resté fait l’objet d’une procédure judiciaire.
À l’été 2022, la France a mis fin à la politique du « cas par cas », qui lui a valu d’être condamnée par des instances internationales et blâmées par des organismes consultatifs français.
Au total, 16 femmes et 35 enfants avaient ainsi été ramenés en France lors d’une première opération collective il y a un an, suivie en octobre du retour de 15 femmes et 40 enfants. En janvier, la France avait ensuite annoncé le rapatriement de 15 femmes et 32 enfants, quelques jours après avoir été condamnée par le Comité contre la torture de l’ONU.
Une centaine d’enfants seraient encore retenus dans les camps du nord-syrien, selon une avocate des familles de femmes et d’enfants retenus dans ces camps. Après ces annonces, l’Unicef France demande un retour rapide de ces enfants toujours détenus en Syrie. « Des dizaines d’enfants sont toujours retenus dans des camps en Syrie, dans des conditions indignes. La France, condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme, le Comité des droits de l’enfant et le Comité contre la torture des Nations Unies, doit s’atteler d’urgence à mettre en œuvre le rapatriement de tous ces enfants, le plus rapidement possible », s’insurge Adeline Hazan, présidente de l’ONG.