P. Hetzel a justifié sa décision à la suite d’une série de manifestations propalestiniennes à Sciences Po et à l’Institut des langues orientales. Des actions qui vont selon lui « à l’encontre des principes de neutralité et de laïcité », précise le même média.
« C’est un abus de pouvoir », a estimé, de son côté, J-L. Mélenchon lors d’une réunion politique à Paris. Le ministre « dit que comme l’université est laïque, il ne faut pas parler de Gaza », mais « parler de géopolitique n’est pas attentatoire à la laïcité », a-t-il expliqué. « Je demande à la jeunesse étudiante de s’insoumettre, de ne pas accepter cet interdit », a poursuivi J-L. Mélenchon, objectant qu’« à l’université, on parle d’adultes majeurs citoyens […] donc ils disent ce qu’ils veulent, parce qu’on est dans un pays libre », rapporte le même média. « Alors je recommande qu’à partir du 8 (octobre) on mette des drapeaux palestiniens partout où on peut, de manière que cette personne n’ait pas le dernier mot », a-t-il précisé en faisant référence à P. Hetzel.
Le dirigeant de LFI a aussi suggéré de mettre le drapeau du Liban. « L’armée libanaise ne dispose d’aucun moyen de combat et n’a pas la possibilité de protéger ses propres frontières », a-t-il déploré, jugeant que « c’est une hypocrisie totale à partir de là de dire que le Hezbollah pose un problème », souligne enfin 20 minutes.
AU lendemain de cet appel, des milliers de manifestants se sont rassemblés à la place de la République à Paris, pour exprimer leur colère contre le « génocide » mené par Israël à Gaza. Le rassemblement a été organisé par le Collectif National pour une Paix Juste, avec le soutien de plusieurs organisations comme l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et des syndicats tels que la CGT. En cette journée de samedi, trois massacres menés par Israël au cours des 24 dernières heures ont fait 23 morts et 66 blessés, a précisé le ministère de la Santé à Gaza dans son rapport quotidien.
Par voie de communiqué, l’AFPS a souligné que cette manifestation visait à sensibiliser l’opinion publique française et internationale à « la guerre génocidaire menée par Israël ». Les organisateurs ont appelé à des actions concrètes des gouvernements occidentaux pour cesser la violence, imposer des sanctions économiques et politiques contre Israël, et œuvrer à la protection du peuple palestinien.
Les manifestants, brandissant des pancartes « Stop au génocide à Gaza » et « Palestine vivra, Palestine vaincra », ont scandé des slogans tout au long du cortège. « Gaza, Paris est avec toi » a résonné dans les rues de la capitale, créant une atmosphère de solidarité intense. Des drapeaux palestiniens et libanais ont été hissés tandis que des groupes distribuaient des brochures informant sur la situation dans les territoires occupés et dans le sud du Pays du Cèdre, visé par Israël. Les organisateurs ont également exprimé leur crainte que la situation ne s’aggrave davantage si la communauté internationale, y compris la France, ne prenait pas position fermement pour un cessez-le-feu immédiat. Les manifestants espéraient que cette mobilisation de grande ampleur serait un point de bascule, incitant les dirigeants européens à exercer une pression plus forte sur Israël.
Par ailleurs, les organisateurs ont également dénoncé dans un communiqué les frappes israéliennes au sud du Liban, ciblant le Hezbollah. Cette décision du gouvernement israélien est présentée comme une tentative de « provoquer un second front de guerre » pour Israël. Les bombardements, menés avec intensité, ont visé des zones civiles, ajoutant à la détérioration de la situation régionale. Le collectif appelle à une désescalade immédiate, avertissant des dangers d’une extension du conflit qui pourrait embraser toute la région et aggraver encore la crise humanitaire.
Cette manifestation survient dans un contexte où les violences dans la bande de Gaza, qui ont débuté il y a plusieurs mois, ont entraîné des milliers de morts. Selon les derniers chiffres du ministère de la Santé à Gaza, plus de 42 000 Palestiniens ont été tués, tandis que des dizaines de milliers ont été blessés dans des frappes israéliennes qui touchent principalement des civils, dont de nombreux enfants. Israël fait actuellement l’objet d’accusations de génocide déposées devant la Cour internationale de Justice(CIJ) pour ses actions dans la bande de Gaza.
Les manifestants espèrent que cette initiative se poursuivra et que d’autres villes rejoindront l’appel pour la paix et la justice, afin de mettre fin à ce qu’ils considèrent comme « l’indifférence meurtrière » de la communauté internationale face à la crise humanitaire dans les territoires palestiniens.
Emmanuel Macron a appelé, le même jour, à la fin des livraisons d’armes à Israël destinées à être utilisées dans le cadre du conflit à Gaza. S’exprimant sur France Inter, le président français a déclaré : « Je pense qu’aujourd’hui, la priorité, c’est qu’on revienne à une solution politique, qu’on cesse de livrer les armes pour mener les combats sur Gaza. » E. Macron a également affirmé que « la France n’en livre pas » à Israël.