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Croissance dans la région MENA : Un rythme plus lent cette année, selon le FMI

Le taux de croissance économique de la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA) devrait ralentir à 3,1% cette année, contre 5,3% l’année dernière, a indiqué le Fonds monétaire international (FMI).
Un rythme plus lent cette année, selon le FMI

Malgré la série de chocs mondiaux, le taux de croissance de la région MENA est reparti à la hausse l’année dernière, a affirmé Jihad Azour, directeur du département Moyen-Orient et Asie centrale du FMI. S’exprimant lors d’une conférence de presse à Washington dans le cadre des Réunions du printemps du Groupe de la Banque mondiale et du FMI, il a indiqué que le PIB réel au niveau de la région a augmenté de 5,3 %, reflétant une forte demande intérieure et un rebond de la production pétrolière. “Cependant, la croissance devrait ralentir cette année à 3,1% en raison de politiques strictes visant à rétablir la stabilité macroéconomique, des réductions de production convenues par l’Opep+ et des retombées de la récente détérioration des conditions financières mondiales”, a noté J. Azour.

Le taux de croissance des pays exportateurs de pétrole devrait chuter de 5,7% l’an dernier à 3,1 % en 2023, l’accent étant mis sur les activités autres que les hydrocarbures, qui restent le principal moteur de la croissance. La croissance dans les marchés émergents de la région MENA devrait baisser de 5,1% l’an dernier à 3,4% cette année, tandis que les pays à faible revenu devraient connaître un taux de croissance de 1,3 % cette année, alors qu’ils sont aux prises avec des prix élevés des produits de base et des difficultés macroéconomiques, a indiqué le responsable du FMI.

Ces projections reflètent les développements antérieurs aux réductions de la production pétrolière de l’Opep+ annoncées il y a quelques semaines, a-t-il ajouté. Les membres de l’Opep+ ont surpris le marché et ont indiqué qu’ils procéderont à des réductions volontaires de la production de pétrole de 1,16 million de barils par jour de mai à la fin de cette année.

Les réductions volontaires de production de certains membres du groupe de producteurs de brut Opep+ devraient resserrer davantage le marché pétrolier à partir de mai et faire grimper les prix. “Ces réductions feront baisser la croissance de la région du CCG, mais auront un effet positif sur les positions budgétaire et extérieure, car la hausse des prix du pétrole compensera l’impact d’une croissance plus faible”, a déclaré J. Azour.

Après avoir bondi l’année dernière, l’inflation dans la région devrait rester inchangée à environ 15% cette année avant de baisser légèrement en 2024, a-t-il dit. Les banques régionales n’ont pas été trop exposées lors des récentes perturbations mondiales des marchés financiers, a relevé J. Azour. “Jusqu’à présent, les retombées sur les banques de la région ont été limitées, ne reflétant aucune exposition directe à la Silicon Valley Bank et une exposition limitée au Credit Suisse”, a-t-il déclaré. Cependant, une escalade de la guerre en Ukraine pourrait entraîner une forte volatilité sur le marché des matières premières, alimentant des pressions inflationnistes supplémentaires dans la région et amplifiant les risques de troubles sociaux, a estimé le responsable du FMI.

“La politique monétaire devrait se concentrer sur le maintien ou le rétablissement de la stabilité des prix”, a préconisé J. Azour. “Les autorités chargées du contrôle des banques doivent veiller à ce que les banques aient une gouvernance et une gestion des risques proportionnées aux profils de risque, y compris des tests de résistance aux fonds propres et à la liquidité”, a-t-il ajouté. “Les réformes structurées doivent être accélérées pour soutenir la croissance potentielle et renforcer la résilience, l’inclusion et créer des filets de sécurité sociale”, a souligné le responsable du FMI.

Le FMI a abaissé son estimation de la croissance économique mondiale pour cette année de 0,1 point de pourcentage à 2,8%, par rapport à ce qu’il avait précédemment prévu en janvier, l’estimation étant inférieure à l’expansion de 3,4% enregistrée en 2022 et à la moyenne de croissance historique de 3,8 % sur la période 2000-2019. L’économie mondiale devrait croître de 3% en 2024, soit une baisse de 0,1 point de pourcentage par rapport à l’estimation précédente, selon le FMI.

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