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Crise libanaise : L’Etat se délite, l’armée boit la tasse

Alors que le Liban traverse la pire crise politico-institutionnelle de son histoire, crise ponctuée par une faillite économique, l’armée sort de son silence pour dire son malaise. Le général Joseph Aoun, commandant des forces armées libanaises, a annoncé que l’institution militaire traverse une crise majeure qui pourrait durer.

S’adressant aux officiers lors d’une réunion extraordinaire tenue à Yarzeh, Aoun a déclaré qu’il ne ménagera aucun effort pour fournir une aide à l’armée, y compris une aide financière.
« Les sacrifices et les efforts des soldats ont empêché l’effondrement du Liban malgré ce qui s’est passé depuis octobre 2019 jusqu’à aujourd’hui. Des manifestations en passant par l’épidémie du Covid-19 et jusqu’à l’explosion du port, le Liban a connu des situations de crise, mais nous avons pu préserver la paix civile grâce à la confiance de notre peuple et de la communauté internationale en nous, et cela a encouragé beaucoup à nous aider », a-t-il indiqué.
Il a souligné que ses visites dans plusieurs pays visaient à apporter une aide à l’armée, et a déclaré qu’il ne ménagerait aucun effort pour obtenir « ce qui préserve la dignité des militaires et de sa famille ».
Concernant les négociations indirectes pour la délimitation des frontières maritimes, le général Aoun a estimé que « l’armée a rempli son devoir national en exigeant les droits maritimes du Liban et a fait preuve d’un grand professionnalisme et d’une grande moralité, en attendant la décision politique pour trancher la question ».
Le commandant de l’armée libanaise a abordé de la question de désertion d’un certain nombre de soldats et la demande de démission d’autres. Selon lui, les rumeurs exagèrent les chiffres et qu’un grand nombre d’entre eux sont revenus et se sont réengagés, après avoir découvert que les garanties fournies par l’armée ne pouvaient être offertes nulle part ailleurs.
Avertissant que « le conflit est à quelques pas », il a souligné qu’il ne permettra pas que cela se produise : « les militaires doivent se rendre compte qu’ils sont confrontés à une mission sacrée, car l’expérience de 1975 a été une expérience amère et nous ne permettrons pas que cela se reproduise. Personne n’accepte le retour du contrôle des milices et de vivre sous la merci des gangs armés, du terrorisme ou de la drogue ».
Concernant la crise économique, le commandant de l’armée a dit s’attendre à ce que quelle se poursuive, mais il a indiqué qu’il existe des scénarios pour affronter le pire. « C’est une crise et elle va passer. L’important est que nous résistions à cette tempête jusqu’à ce qu’elle se termine », a-t-il souligné.
Le commandant de l’armée a indiqué que, dans les circonstances actuelles, la direction avait pris un certain nombre de mesures d’austérité qui tiennent compte des conditions de l’armée en termes de préparation et de service, et encourage les initiatives entreprises par certaines unités, telles que l’exploitation des terres agricoles et la création de petites usines de production pour garantir les produits de première nécessité et les besoins quotidiens. Il a aussi fait état d’un plan de transport pour les militaires indiquant que l’armée a acheté des bus et des camionnettes qui seront bientôt mis en service, pour résoudre le problème de la mobilité militaire.
Sur les services médicaux et sanitaires, il a mentionné que l’armée fournit toujours les meilleurs services médicaux à ses membres malgré la détérioration des conditions, soulignant la recherche du maintien du niveau de ces services.

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