Les 9 victimes ont été déclarées « martyrs du service » par les autorités iraniennes en hommage à leurs apports et à leur contribution au service de l’Etat et du peuple iraniens. Le grand public a fait son dernier adieu aux cercueils des huit martyrs de l’accident mortel à l’Université de Téhéran. Plusieurs membres de l’axe de la Résistance ont participé à ses funérailles, dont cheikh Naïm Qassem, vice-secrétaire général du Hezbollah, Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, ainsi que d’autres représentants des factions de la résistance palestinienne, irakienne et yéménite.
I.Haniyeh a été le seul hôte à avoir prononcé un discours rendant hommage au président défunt connu pour son soutien à la cause palestinienne. « Le défunt président iranien m’a assuré que la question palestinienne est la question de la oumma et que la résistance est un choix stratégique. Nous sommes rassurés que la République islamique d’Iran poursuivra sa politique de soutien à la Palestine et à la résistance, sous les auspices de son leader », a relevé le leader du Hamas. « Notre peuple palestinien continuera de résister face à l’ennemi israélien jusqu’à la libération de l’ensemble de notre terre, dont Al-Qods », a-t-il encore ajouté.
L’Ayatollah Ali Khamenei, leader de la Révolution islamique, s’est également rendu à l’université de Téhéran, où il a dirigé la prière mortuaire sur les corps des martyrs. Après la prière, les corps des martyrs ont ensuite été transférés vers la place Azadi où de millions d’Iraniens étaient rassemblés pour rendre hommage à leur défunt président. Le Leader de la Révolution islamique a déclaré lundi qu’il avait reçu avec une profonde tristesse l’amère nouvelle de la mort en martyr du président populaire, compétent et assidu et de ses compagnons. L’Ayatollah Khamenei a souligné que cet incident tragique s’est produit alors que Raïssi et son équipe étaient en mission au service du peuple iranien. « Toute la période de responsabilité de cet homme noble et dévoué, tant pendant son court mandat présidentiel qu’avant, a été entièrement consacrée à des efforts incessants au service du peuple, du pays et de l’islam », a-t-il indiqué. « Cher Raïssi ne se lassait jamais », a-t-il encore dit, regrettant que « la nation iranienne ait perdu un serviteur sincère et précieux dans cet incident tragique ».
Plusieurs pays, comme la Russie, la Turquie et l’Irak, ont annoncé qu’ils seraient représentés à une cérémonie organisée cet après-midi avec les dignitaires étrangers. Le président défunt sera inhumé, jeudi 23 mai, dans le mausolée du petit-fils du prophète Mohammad, l’Imam Reza (Ridha), dans la ville sainte de Machhad (nord-est).
L’hélicoptère transportant le président Raïssi et ses compagnons s’est écrasé dimanche dans l’après-midi alors qu’il se dirigeait vers Tabriz, chef-lieu de la province de l’Azerbaïdjan orientale, depuis un endroit situé à la frontière avec la République d’Azerbaïdjan où le président iranien avait assisté à l’inauguration d’un projet de barrage commun sur le fleuve Aras. Le ministre des Affaires étrangères Hossein Amir-Abdollahian et deux hauts responsables provinciaux ainsi que des membres d’équipage et un garde du corps ont également trouvé la mort dans cet incident tragique.
Circonstances brumeuses
Gholam-Hossein Esmaïli, chef de l’administration présidentielle iranienne, qui accompagnait E. Raïssi dans un autre hélicoptère, est revenu sur les conditions météorologiques et a rapporté que l’un des passagers de l’hélicoptère qui s’était écrasé était resté en vie pendant plusieurs heures. « Il y avait peut-être du brouillard dans les profondeurs de la gorge, mais il n’y avait pas de brouillard le long de la trajectoire de notre vol. Les nuages étaient un peu plus hauts que l’hélicoptère », a raconté à l’agence Irna G.H. Esmaïli.
Alors qu’ils volaient sous les nuages, le pilote de l’appareil présidentiel a alors ordonné à la formation de prendre de l’altitude pour s’élever au-dessus des nuages. Selon le conseiller présidentiel, l’équipage de l’hélicoptère dans lequel il volait a remarqué la disparition de l’appareil présidentiel environ 30 secondes après cette manœuvre. Après la disparition de l’hélicoptère du président Raïssi, l’équipage du deuxième appareil est parti à sa recherche et a tenté de le contacter. Les pilotes ont réussi à joindre au téléphone l’imam de la ville de Tabriz, Sayed Mohammad Ali Al-Hashem, qui se trouvait à bord avec E. Raïssi. L’équipage est resté en contact avec lui pendant plusieurs heures avant sa mort, permettant de comprendre que l’hélicoptère présidentiel s’était écrasé. L’une des victimes a survécu plusieurs heures. « Je ne me sens pas bien, je ne sais pas ce qui s’est passé, je ne sais pas où je suis, je suis sous les arbres, je ne sais pas, je ne vois personne, je suis seul », a rapporté l’imam, cité par G.H. Esmaïli. Le président iranien est décédé dans le crash de l’hélicoptère qui l’amenait le 19 mai vers Tabriz, après avoir assisté à l’inauguration d’un barrage frontalier avec son homologue azéri Ilham Aliev. Les opérations de sauvetage ont été rendues particulièrement difficiles par les conditions météorologiques dans une région escarpée et boisée. Les débris de l’hélicoptère ont été découverts le 20 mai à l’aube.