Dans un entretien au magazine américain Time publié le 4 mai, Luiz Inacio Lula da Silva a affirmé que le chef d’Etat ukrainien était «autant responsable» du conflit dans son pays que son homologue russe,.
«Je vois le président ukrainien être applaudi debout par tous les Parlements [du monde]. Mais ce type est aussi responsable que Poutine. Une guerre n’a jamais un seul coupable», a déclaré le candidat à la présidentielle d’octobre au Brésil, selon des propos rapportés par l’AFP. «Il voulait la guerre. S’il n’en voulait pas, il aurait négocié un peu plus», a-t-il ajouté.
Lula a également jugé le comportement de V. Zelensky «étrange» : «On dirait qu’il fait partie d’un spectacle. Il est à la télé matin, midi et soir, au Parlement anglais, français, allemand, comme s’il était en campagne. Il devrait être plus préoccupé par la table des négociations.»
L’icône de la gauche brésilienne a accusé par ailleurs les puissances occidentales d’«inciter à la haine contre Poutine». «Si on stimule Zelensky, lui-même pense qu’il est le meilleur. En fait, il aurait fallu lui dire sérieusement : « mon gars, tu es un bon humoriste, mais on ne va pas faire une guerre pour que tu puisses te donner en spectacle ». Et dire à Poutine. « Tu as plein d’armes, mais tu n’as pas besoin de les utiliser contre l’Ukraine. Allons discuter ! »», a-t-il insisté.
Lula, 76 ans, qui a présidé le Brésil durant deux mandats, de 2003 à 2010, pointe du doigt le président américain Joe Biden qui, selon lui, n’a «pas pris la décision correcte» au sujet du conflit en Ukraine. «Les Etats-Unis ont un poids très important et auraient pu éviter le conflit […]. Biden aurait pu participer davantage, il aurait pu prendre l’avion pour Moscou et parler à Poutine. C’est ce genre d’attitude qu’on attend d’un leader», a lancé le Brésilien.
L’ONU en a également pris pour son grade. «Il est urgent de créer une nouvelle gouvernance mondiale. L’ONU ne représente plus rien, elle n’est plus prise au sérieux par les dirigeants. Poutine a envahi l’Ukraine de façon unilatérale, sans consulter l’ONU», a-t-il déploré.