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Ciblé par l’Iran, Israël convoque le Conseil de sécurité de l’ONU : Téhéran plaide la légitime défense

L'Iran a soutenu dimanche 14 avril au Conseil de sécurité de l'ONU, réuni sur demande israélienne et appui occidental, n'avoir « pas eu d'autre choix que d'exercer son droit à l'autodéfense », 24 heures après avoir lancé des centaines de drones et de missiles vers l’Entité sioniste. Washington et ses alliés occidentaux temporisent sur le plan diplomatique tout en se donnant le droit de prendre à bras le corps la sécurité de leur protégé israélien au Moyen-Orient.
Ciblé par l’Iran, Israël convoque le Conseil de sécurité de l’ONU : Téhéran plaide la légitime défense

L’ONU « a failli à son devoir de maintenir la paix et la sécurité internationales » en ne condamnant pas la frappe du 1er avril contre le consulat iranien à Damas, a plaidé Amir Saeid Iravani, ambassadeur d’Iran aux Nations Unies, dimanche 14 avril. « Dans ces conditions, la République islamique d’Iran n’a pas eu d’autre choix que d’exercer son droit à l’autodéfense », a-t-il poursuivi, avant d’ajouter que Téhéran ne voulait pas d’escalade, mais répondrait à « toute menace ou agression ».

Lors de la même session, Gilad Erdan, ambassadeur israélien,  a appelé le Conseil de sécurité à « imposer toutes les sanctions possibles contre l’Iran avant qu’il ne soit trop tard ». Etonnant de la part d’un « Etat » qui fait fi des résolutions de l’ONU des décades durant ! Pis, le même diplomate qui avait fait écho des insultes israéliennes à l’endroit des Palestiniens, jugés comme des « animaux humains », a comparé l’Etat iranien au troisième Reich. L’attaque sans précédent de l’Iran contre l’Etat hébreu a été déclenchée dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 avril, en représailles d’une frappe sioniste contre le consulat d’Iran à Damas le 1er avril. Elle fait craindre un embrasement régional, à l’heure où Israël qui livre une guerre sans merci à la résistance palestinienne, a transformé la bande de Gaza en un gigantesque bain de sang dont les principales victimes sont les civils.

Tel-Aviv s’est énorgueilli d’avoir « déjoué » cette opération nocturne en abattant, avec l’aide des Etats-Unis, du Royaume-Uni, de la France, 99% de plus de 350 projectiles. L’Iran a pour sa part dit avoir « atteint tous ses objectifs ». L’agence Irna a signalé que des missiles balistiques avaient atteint une base aérienne israélienne dans le désert de Néguev, minorés par Tsahal.

« Nous prenons note du signal de Téhéran selon lequel il ne souhaite pas une nouvelle escalade des hostilités avec Israël », a déclaré Vassili Nebenzia, représentant de la Russie à l’ONU. Tout en exhortant l’entité sioniste « à abandonner la pratique d’actions militaires provocatrices au Moyen-Orient, qui comportent des risques et des conséquences extrêmement dangereux partout dans le monde dans toute la région, déjà déstabilisée par l’aggravation de la confrontation israélo-palestinienne ». le diplomate russe a dénoncé le refus des Occidentaux à condamner la frappe de Damas qui a coûté la vie à deux généraux iraniens, entre autres. « Nous avons appelé nos collègues du Conseil de sécurité à condamner clairement et sans équivoque de telles mesures irresponsables afin qu’elles ne se reproduisent pas », a rappelé V. Nebenzia, avertissant du risque de voir la situation se répéter.

S’exprimant lors du Conseil de sécurité, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a averti que « le Moyen-Orient est au bord du précipice ». Il a condamné à la fois l’attaque iranienne et la frappe contre le consulat iranien à Damas, imputée à Israël, soulignant le « principe d’inviolabilité » des établissements diplomatiques.

Pour leur part, les Etats-Unis assurent qu’ils ne « cherchent pas l’escalade » mais continueront à défendre Israël, a déclaré lundi Antony Blinken, secrétaire d’Etat US. « Nous ne cherchons pas l’escalade mais nous continuerons à défendre Israël et à protéger nos effectifs dans la région », a en effet déclaré le chef de la diplomatie américaine à l’entame d’une réunion avec Muhammad Ali Tamim, Premier ministre adjoint irakien. Bagdad cherche par tous les moyens à se débarrasser de la présence US sur son sol sans réussir, pour le moment.

A rappeler qu’en concomitance avec les travaux du Conseil de sécurité, une réunion du cabinet de guerre israélien s’est tenue dimanche soir. Aucune décision n’a été rendue publique à l’issue du débat autour d’une riposte à l’attaque inédite menée par l’armée iranienne. Les ministres de l’extrême droite poussent à une riposte d’envergure sur le territoire iranien. Itamar Ben Gvir, ministre suprémaciste juif, exige une frappe forte. « On ne peut plus faire dans le mou depuis le 7 octobre dernier », proclame-t-il sur son compte X.

Yoav Gallant, ministre de la Défense, se joint aux « modérés » du gouvernement qui cherchent à tirer profit de l’attaque iranienne pour sceller une sorte d’alliance stratégique régionale contre Téhéran. On laisse entendre qu’une riposte israélienne immédiate au moment de l’attaque iranienne a été annulée au dernier moment après une conversation téléphonique entre le président américain et le Premier ministre israélien. Lundi 15 avril, le locataire de la Maison Blanche s’est attelé à discuter avec le Congrès des moyens d’approuver l’aide à Israël…

Les dirigeants des pays du G7, réunis par vidéoconférence dimanche 14 avril, se sont dits « prêts à prendre des mesures » contre l’Iran, « en réponse à de nouvelles initiatives de déstabilisation », selon un communiqué diffusé par la présidence italienne. « Nous exigeons que l’Iran et ses alliés cessent leurs attaques, et nous sommes prêts à prendre de nouvelles mesures maintenant en réponse à de nouvelles initiatives de déstabilisation », affirment les dirigeants du G7, qui réunit les États-Unis, le Canada, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne, l’Italie et le Japon. Le G7 a également réaffirmé son « plein soutien » à Israël après l’attaque de samedi. Les États-Unis ne veulent pas d’une « escalade » ni d’une « guerre étendue avec l’Iran », a insisté dimanche 14 avril le porte-parole du Conseil national de sécurité de la Maison Blanche. « Nous ne voulons pas d’escalade. Nous ne voulons pas d’une guerre étendue avec l’Iran », a déclaré John Kirby sur la chaîne de télévision NBC. L’Iran appelle les Occidentaux à « apprécier sa retenue » face à Israël au cours des derniers mois plutôt que de « l’accuser ». Une logique qui, pour imparable qu’elle soit, est difficilement assimilable par les fervents défenseurs de l’entité sioniste qui, avec ses dérives génocidaires avérées à Gaza, bénéficie des largesses des puissances es qualité de faire-valoir attitré de leurs obscurs desseins dans la région. En mars 2024, le Washington Post a révélé que plus de 100 cargaisons d’armes américaines ont été livrées à Israël depuis le 7 octobre 2023, dont des missiles guidés de haute précision, des bombes de petit diamètre, des bombes anti-bunker, des armes à feu et autres. Des responsables ont confié pour le journal que ces exportations n’ont pas été rendues publiques parce que la valeur de chaque cargaison était en deca de la limite qui nécessite l’autorisation du Congrès mais toutes les aides sont composées de « grandes quantités » d’armes et de munitions. Dans la majeure partie des cas, ces cargaisons contournent l’autorisation du Congrès. Elles sont puisées à partir de stocks américains et européens, révèle l’agence Bloomberg. Contrairement à l’aide militaire procurée à l’Ukraine, les détails de celle accordée à l’entité sioniste sont gardés au secret. Des rapports de presse ont révélé qu’elle a dépêché entre autres des missiles guidés au laser, de obus 155 mm, des véhicules militaires, des appareils de vision nocturne, des munitions pour percer les barricades… Le chef du Parlement américain Mike Johnson avait assuré le mois de novembre dernier que des systèmes de l’anti aérien Dôme de fer lui ont été fournis. En janvier 2024, lui ont été envoyés des F-35, des F-15 et des hélicoptères Apache, selon la chaine de télévision israélienne Channel12. La dernière livraison faite fin mars dernier comporte 1.800 bombes MK84 d’une tonne chacune, 500 bombes MK82 d’un quart de tonne chacune, 25 avions militaires et des moteurs de type F-35 de plus de 2.5 milliards de dollars.

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