« Le cessez-le-feu avec le Liban nous permet de nous concentrer sur la menace iranienne, et je ne vais pas entrer dans les détails », a-t-il déclaré. La trêve en question permettra à Israël de « se concentrer sur la menace iranienne » et d’intensifier « la pression » sur le Hamas palestinien dans la bande de Gaza, a-t-il dit. Sur l’Iran, « je n’en dirai pas plus » a déclaré B. Netanyahu. Sur le Hamas, le cessez-le-feu contribue à son « isolement ». « Lorsque le Hezbollah est hors-jeu, le Hamas se retrouve seul. Notre pression sur lui va s’intensifier et cela contribuera à la mission sacrée de libérer nos otages », a-t-il ajouté.
Peu de temps après l’annonce par Israël, une frappe a visé un bâtiment dans le quartier commerçant de Hamra dans le centre de Beyrouth, rapporte l’AFP.
De son côté, Najib Mikati, Premier ministre libanais, a dénoncé l’hystérie israélienne qui s’est traduite par une série de raids aussi destructeurs que meurtriers tout le long du territoire libanais et appelé la communauté internationale à « agir rapidement » pour « une mise en œuvre immédiate d’un cessez-le-feu ». « La communauté internationale est invitée à agir rapidement pour mettre fin à cette agression et mettre en œuvre immédiatement un cessez-le-feu », a-t-il dit dans un communiqué.
Une frappe israélienne a visé mardi 26 novembre un immeuble abritant des déplacés au cœur de Beyrouth, faisant au moins un mort, tandis que des raids massifs visent la banlieue de la capitale, bastion du Hezbollah, selon un média officiel. La frappe sur Beyrouth a visé le quartier densément peuplé de Noueiri et « détruit un immeuble de quatre étages abritant des déplacés » des zones bombardées par Israël, selon l’Agence nationale d’information. Le ministère de la Santé a fait état d’un mort et dix blessés dans un premier bilan. Dans le même temps, des frappes consécutives, les plus violentes depuis le début de la guerre il y a plus de deux mois, visent la banlieue sud, selon l’Ani. L’armée israélienne avait appelé peu auparavant à l’évacuation d’une vingtaine de zones dans la banlieue sud, abritant selon elle des infrastructures du Hezbollah. L’armée israélienne a annoncé avoir frappé « 20 cibles terroristes » dans la région de Beyrouth. Un bilan officiel provisoire fait état de 16 morts et plus de 70 blessés. Du nord au sud, d’est en ouest, en passant par Beyrouth, un déluge de feu et de fer s’est abattu sur les Libanais en l’espace de quelques heures.
Qassem Hachem, député membre du bloc parlementaire de Nabih Berry, a assuré que « Beyrouth a été officiellement informé que l’annonce d’un cessez-le-feu aura lieu dans les prochaines heures ». Une chaîne de télévision proche du chef du législatif indique que l’arrêt des hostilités sera annoncé « dans les prochaines 36 heures ».
Elias Bou Saab, vice-président de la Chambre, a déclaré à la chaîne panarabe al-Mayadeen que le cessez-le-feu entrera en vigueur « dans les prochaines heures ou les prochains jours ». Ce parlementaire, qui connaît bien Amos Hochstein, émissaire américain, a cependant affirmé que le Liban « reste prudent car les expériences passées avec Benyamin Netanyahu ne sont pas encourageantes ».
Les Israéliens sont divisés sur l’accord de règlement et de cessez-le-feu prévu avec le Liban. Certains considèrent que la conclusion de cet accord était une opportunité avant de s’enfoncer dans le bourbier libanais, alors que d’autres l’ont décrit comme un échec historique et une capitulation de la part d’Israël face au Hezbollah.
Au moment où le Hezbollah continue de lancer des missiles et des drones vers les profondeurs de l’entité sioniste et affronte les forces israéliennes à la frontière avec la Palestine occupée, et refuse de se soumettre aux conditions israéliennes pour parvenir à un cessez-le-feu, Noam Tivon, général de réserve de l’armée israélienne , a reconnu que « l’accord avec le Liban a été proposé parce que nous n’avions pas beaucoup d’options ». S’adressant à Canal 12, N. Tivon a souligné « la nécessité de conclure l’accord maintenant avant de s’enfoncer dans le bourbier libanais et avant de perdre davantage de soldats sans réaliser d’exploits ». L’ancien commandant du Corps du Nord dans l’armée d’occupation a indiqué que « l’accord a été conclu grâce à la pression internationale, à la Cour pénale internationale et à l’embargo américain sur les armes, en plus de la situation difficile à laquelle est confronté l’armée israélienne ».
Barak Sari, conseiller stratégique, a déclaré dans une interview accordée à la même chaîne que « le plus gros problème de Netanyahu avec l’accord avec le Liban, qui doit être conclu en raison du bourbier libanais et du meurtre de soldats supplémentaires, est que Netanyahu doit affronter ses partisans et ses électeurs, dont la plupart sont opposés à l’accord ». Il a indiqué que « Netanyahu commercialisera l’accord en affirmant qu’il s’agit d’un cessez-le-feu de seulement 60 jours et que cet accord est nécessaire pour traiter des questions sensibles concernant les États-Unis, telles que l’embargo sur les armes et le besoin d’Israël d’obtenir le soutien des USA auprès des Nations Unies, en plus de la nécessité d’armer et d’organiser l’armée qui a été épuisée ».
Les colons du nord de la Palestine occupée ont exprimé leur colère envers le Premier ministre de l’occupation à la lumière des discussions sur un accord sur la ligne de front avec le Liban. Les colons ont critiqué les déclarations de B. Netanyahu, dans lesquelles il a affirmé avoir remporté une victoire absolue, tout en publiant des clips vidéo montrant des moudjahidines du Hezbollah en arrière-plan. « Vous nous avez abandonnés avec de vaines promesses. Le sang des peuples du nord sera sur vos mains », lui ont-ils dit. Moshe Davidovich, chef du Forum des colonies , a affirmé que « le gouvernement Netanyahu a conclu des accords au-dessus de nos têtes, sans que nous puissions rentrer en toute sécurité, et cela est la chose la plus importante », ajoutant « nous voulons vivre en sécurité, et cela ne nous est pas garanti par le gouvernement ». Dans une interview accordée à Canal 12, il a évoqué les effets de la guerre dans les colonies du nord, « où les routes sont détruites et où la guerre a détruit les moyens de subsistance, l’économie, le tourisme et l’agriculture ».
Plus tôt, Amos Harel, analyste des affaires militaires au journal Haaretz, a critiqué la situation dans le nord, expliquant que « tandis que les négociations de cessez-le-feu se poursuivent au Liban, le sentiment de sécurité personnelle des colons est miné par le rythme croissant des bombardements en provenance du Liban et de se propage quotidiennement dans le centre d’Israël ». Et d’ajouter que « le résultat est le même, c’est-à-dire que la vie dans le nord est encore complètement perturbée, tandis que la confusion quotidienne glisse également vers le centre ».
Quid du Hamas ?
Ousama Hamdan, responsable du Hamas, a affirmé que l’entité occupante tente d’obtenir dans les négociations ce qu’elle n’a pas pu obtenir sur le terrain, soulignant que « cela ne peut arriver ».
Evoquant la proposition de trêve de 5 jours à Gaza puis d’une reprise des combats, il a assuré qu’elle ne répond pas à la demande des Palestiniens. « Nous sommes soucieux de mettre fin à l’agression contre notre peuple », a-t-il insisté dans une interview avec al-Mayadeen.
L’occupation « veut récupérer les captifs détenus par la résistance, et que cette dernière hisse le drapeau de la capitulation, pour ensuite décider si elle veut arrêter la guerre ou non », a-t-il souligné, alors que « nous essayons de protéger notre peuple stratégiquement, en supprimant cette entité, afin que la région puisse vivre en sécurité et en paix ».
Concernant la situation des captifs israéliens, O. Hamdan a rappelé qu’ « une bataille se déroule à Gaza. S’il n’y a pas de nouvelles des geôliers palestiniens alors il n’y aura pas de nouvelles des captifs israéliens… Si le résistant chargé des captif est tué, la vie des captifs sera mise en danger car ils ont perdu celui qui s’occupe d’eux ». Et d’ajouter : « Personne ne peut être sûr de quoi que ce soit concernant la situation des prisonniers et leur condition dans la bande de Gaza ».
Selon O. Hamdan, « malgré toutes les destructions, les meurtres et les déplacements, l’occupation est incapable d’atteindre ses objectifs », notant que « la dernière offre américaine en matière d’accord de cessez-le-feu à Gaza a été présentée avant les élections présidentielles américaines ».
Concernant la relation avec le Qatar, l’une des parties aux négociations, le chef du Hamas a affirmé que cette relation a été exprimée par Doha: « Nous disons que notre relation avec le Qatar est plus profonde que ce que l’occupation tente de montrer », a-t-il insisté.
O. Hamdan a évoqué les exploits de la résistance libanaise, notamment les 51 opérations anti israéliennes qu’elle a menées dimanche. « C’est l’un des jours glorieux de Dieu », a-t-il décrit, soulignant « qu’il s’agit d’un message clair de la résistance libanaise à l’occupation israélienne ».
« La résistance islamique au Liban se poursuit, malgré tous les sacrifices, et elle fait payer le prix à l’occupation et à ses responsables qui s’enfuient dans les abris », a-t-il noté. « L’annonce d’un cessez-le-feu au Liban nous rend heureux, car le Hezbollah s’est tenu aux côtés de notre peuple et a consenti de grands sacrifices », a-t-il ajouté. Et de souligner que « la résistance au Liban mérite d’être soutenue alors que certains tentent d’attiser les divisions et les conflits sur des bases sectaires », ajoutant: « nous, dans le front de la résistance, nous avons confiance les uns en les autres et coordonnons tout dans les moindres détails ».
Quant aux affaires intérieures palestiniennes, O. Hamdan a mis l’accent sur le succès de la réunion du Caire avec le mouvement Fatah qui a abouti à un accord sur un cadre pour la formation d’un comité chargé de gérer les affaires de la bande de Gaza. Il a indiqué qu’une deuxième réunion avec le Fatah est attendue pour finaliser les arrangements, « mais celle-ci a été retardée en raison des développements, notamment du martyre du commandant Yahya Al-Sinwar ». Il a conclu que « la position du Hamas est en faveur de la formation d’un gouvernement de consensus national pour gérer les affaires des Palestiniens, même si cela n’a pas encore été approuvé ».