Soudan

La police soudanaise a fait usage, dimanche, de gaz lacrymogène contre des manifestants réunis en masse dans la capitale du pays, Khartoum, pour fêter le 3ème anniversaire du départ du dictateur Omar El Bachir. Et pour dénoncer le pouvoir militaire instauré après le coup d’Etat du 25 octobre. Les tirs à balles réelles et/ou en caoutchouc ont fait plus d’une centaine de blessés.

Au Soudan, la crise politique ouverte par le putsch du 25 octobre reste entière. Abdallah Hamdok a eu beau ordonner le limogeage du chef de la police et de son adjoint dimanche 28 novembre, cela n’a pas suffi à rétablir la confiance. Le peuple maintient la pression à travers les comités de résistance populaire. Et appelle l’armée à rentrer dans les casernes.

En dépit de l’accord passé par le Premier ministre civil Abdallah Hamdok avec le général Al-Burhan, les Soudanais battent toujours le pavé pour exprimer leur mécontentement. Des appels à manifester ont été lancés par l’ensemble de l’opposition, partis politiques et société civile. Le chef du gouvernement a demandé à la police de faire preuve de retenue mardi 30 novembre.

Des dizaines de milliers de Soudanais ont manifesté jeudi contre le pouvoir militaire réclamant un véritable changement alors qu’un accord vient de réinstaller le Premier ministre civil tout en renforçant la mainmise de l’armée après son putsch du 25 octobre. La manifestation s’est déroulée dans le calme, quelques grenades lacrymogènes ont été tirées à Omdurman.

Au Soudan, Abdallah Hamdok, Premier ministre écarté lors d’un coup d’État militaire le 25 octobre, a été rétabli dans ses fonctions suite à un accord signé formellement dimanche avec le général Abdel Fattah al-Burhane, à Khartoum. Un développement qui n’a nullement affecté en quoi que ce soit la mobilisation des manifestants soudanais qui appellent à faire vivre l’esprit de la révolution qui a fait tomber le potentat Omar el Bachir.