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Crise politico-institutionnelle au Soudan : A. Hamdok dans l’impasse

Au Soudan, la crise politique ouverte par le putsch du 25 octobre reste entière. Abdallah Hamdok a eu beau ordonner le limogeage du chef de la police et de son adjoint dimanche 28 novembre, cela n'a pas suffi à rétablir la confiance. Le peuple maintient la pression à travers les comités de résistance populaire. Et appelle l’armée à rentrer dans les casernes.

Cette semaine, plusieurs dirigeants civils ont poursuivi leurs critiques contre le chef du gouvernement, revenu au pouvoir par le biais d’un accord avec le dirigeant de la junte militaire, le général al-Burhane. Parmis eux, Mariam Sadik al-Mahdi, ancienne ministre des Affaires étrangères a notamment expliqué que le principe d’un compromis avec les militaires n’avait pas été rejeté dans un premier temps, mais que « l’hégémonie » de l’armée sur les affaires de l’État était inacceptable.
Entre-temps, 43 personnes ont été tuées dans la répression des manifestations, où les militaires sont décriés. Pour les manifestants, le slogan « Ni partenariat, ni négociation, ni compromis » reste pertinent.
Jeudi, plusieurs médias ont cité une source proche du Premier ministre affirmant qu’il envisageait de démissionner si l’accord ne lui semblait « pas applicable ». Autant dire que la crise reste entière dans ce pays secoué par une contestation populaire de la mainmise militaire sur les rouages de l’Etat.
Pour désamorcer la crise, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a exhorté les civils à « appuyer » A. Hamdok. Il a dit comprendre « l’indignation des populations », qui disent ne plus voir aucune solution possible au Soudan avec les militaires. Mais il a également tenu à lancer, selon ses propres termes, « un appel à la contention et au bon sens », en dépit du fait que « la situation n’est pas parfaite ». Et cet appel est le suivant : « appuyer le Premier ministre Abdallah Hamdok dans les prochains pas pour que soit possible une transition pacifique vers une véritable démocratie au Soudan ».
D’autant que selon Magdi Amin, ancien conseiller du ministre des Finances, le Soudan, incapable de payer ses fonctionnaires et d’importer des produits stratégiques, entendrait demander la reprise du soutien économique et de l’accord avec le FMI. Mais que cela est conditionné à la libération de tous les prisonniers politiques. Ce qui n’est pas encore fait.
Juste avant cet appel d’A. Guterres, c’est Moussa Faki Mahamat qui, au nom de l’Union africaine, avait suivi la même ligne. Il avait notamment dit tenir compte « des revendications des jeunes et des partis politiques ». Mais il avait aussi qualifié « la réhabilitation du Premier ministre » comme « un signe encourageant ».
Pour lui, les progrès politiques accomplis depuis la levée de son assignation à résidence constituent « un momentum, a-t-il dit, qu’il ne faut pas perdre malgré les dérapages ». Il avait enfin annoncé l’envoi prochain d’une mission du Conseil paix et sécurité de l’UA à Khartoum.
A ce jour, les partis politiques ont pris leurs distances avec leur ancien représentant, qu’ils accusent d’avoir outrepassé son autorité en acceptant le compromis avec les militaires.

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