Khan Younès subit un pilonnage quotidien, maisons et tantes où se réfugient des familles entière de Palestiniens sont ravagées. A Rafah, dans le quartier al Chakouch, des martyrs et des blessés ont été signalés. La veille, l’armée sioniste a multiplié ses massacres contre la bande de Gaza, où cinq bombardements, notamment sur une école abritant des déplacés, ont fait 57 martyrs. Mardi soir et aux premières heures mercredi, la Défense civile de Gaza, a fait état de 57 martyrs et des dizaines de blessés suite à cinq frappes israéliennes. Les frappes ont eu lieu à proximité d’une station-service d’Al-Mawasi près de Khan Younès, sur une école administrée par l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa) dans le camp de réfugiés de Nousseirat, près d’un rond-point de Beit Lahia, sur une maison d’Al-Zawaida et enfin sur une mosquée du même camp de Nousseirat, dans le centre de la bande de Gaza, selon la Défense civile. Selon le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), « de multiples frappes à travers la bande de Gaza » ont fait mardi « des dizaines de martyrs et de blessés ». L’une d’elles a eu lieu « à quelques centaines de mètres » d’un centre des Nations unies à Deir el-Balah, une localité du centre du territoire qui abrite de nombreux déplacés.
Des centaines de milliers de Gazaouis s’abritent dans des bâtiments, notamment des écoles, mais aussi des cours de dispensaires ou d’hôpitaux, afin d’échapper aux massacres israéliens.
Samedi, une frappe israélienne avait fait 92 martyrs dans le secteur d’Al-Mawasi, désigné depuis plusieurs mois « zone humanitaire » par l’occupation israélienne. Plusieurs ONG, parmi lesquelles Médecins Sans Frontières et Médecins du monde, ont dénoncé les « massacres » dans des « zones de sécurité ». Ces frappes « aggravent la catastrophe humanitaire » tandis que les ONG continuent « de se heurter aux obstacles imposés par la poursuite des opérations militaires » israéliennes, a déploré lundi soir MSF.
Les autorités à Gaza ont indiqué que la fermeture du passage de Rafah face aux malades a conduit à la mort de plusieurs centaines de blessés au cours des 72 dernières heures. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que le ministère de la Santé de Gaza a lancé, mercredi, un appel désespéré pour obtenir des générateurs électriques afin d’aider à sauver le système de santé en difficulté dans l’enclave assiégée. Dans un communiqué, il a insisté sur la nécessité d’acheter des générateurs électriques, indispensables pour que les hôpitaux puissent continuer à fonctionner.
« Depuis environ neuf mois, les établissements de santé dépendent fortement des générateurs à moteur diesel, qui fonctionnent 24 heures sur 24 », indique le communiqué. « Cependant, nombre de ces générateurs ont subi d’importantes défaillances techniques, rendant les réparations difficiles. Certains ont même été directement pris pour cible et détruits par les forces d’agression israéliennes », ajoute-t-il.
Le ministère a averti que plusieurs générateurs majeurs devraient bientôt cesser de fonctionner, parce que les pièces de rechange nécessaires à la maintenance préventive et périodique ne sont pas autorisées à entrer sur le territoire. « Cette crise imminente menace la vie des patients et aggrave la situation déjà tendue des services de santé », a déclaré le ministère. En relevant que « l’armée israélienne a systématiquement cherché à démanteler l’infrastructure des soins de santé, en détruisant les générateurs électriques dans les principaux hôpitaux ».
Le complexe médical Al-Shifa dans la ville de Gaza, l’hôpital Nasser à Khan Younes et l’hôpital indonésien à Beit Lahia ont tous subi de telles attaques. L’hôpital Kamal Adwan a récemment perdu ses générateurs.
Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies exigeant un cessez-le-feu immédiat, Israël s’est attiré les foudres de la communauté internationale en poursuivant son offensive brutale contre Gaza depuis le 7 octobre 2023. Plus de 38 700 Palestiniens ont été tués depuis lors, principalement des femmes et des enfants, tandis que quelque 89 000 autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires locales.
Après plus de neuf mois d’attaques israéliennes, de vastes étendues de Gaza sont réduites à l’état de ruines en raison d’un blocus paralysant qui prive les habitants de denrées alimentaires, d’eau potable et de médicaments. Israël est poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice, dont la dernière ordonnance lui a enjoint de mettre immédiatement fin à son opération militaire à Rafah, où plus d’un million de Palestiniens avaient trouvé refuge avant l’invasion de la ville le 6 mai.
Et bien entendu, ce qui se déroule dans l’enclave palestinienne a aussi court en Cisjordanie où l’embrasement partiel fait craindre le pire au sein de l’establishment sioniste. D’où le recours aux incursions inopinées manu militari dans plusieurs villes et villages. Si l’ordre n’est pas tout simplement donné aux colons pour y détruire les biens des Palestiniens pour les forcer à quitter les lieux.