« De nombreuses victimes sont toujours coincées sous les décombres et jonchent encore les routes, les secouristes étant dans l’incapacité de les atteindre », a ajouté le ministère. Des médias israéliens ont assuré mardi que les compagnies aériennes européennes et britanniques ont annulé leurs vols prévus mercredi vers Tel-Aviv. Une décision préventive de crainte des frappes de missiles provenant du Yémen.
B. Naim a affirmé dans ce contexte explosif « qu’il n’y a aucun intérêt à mener des négociations indirectes avec l’occupation israélienne, ni à s’engager dans de nouvelles propositions de cessez-le-feu, au moment où la guerre de famine et de génocide menée par l’occupation israélienne se poursuit contre le peuple palestinien dans la bande de Gaza. » Il a appelé la communauté internationale à « faire pression sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu pour qu’il mette fin aux crimes de famine, de soif et de meurtre visant la population à Gaza ».
« La communauté internationale, en particulier les institutions de l’ONU, considère la politique de famine d’Israël comme un crime de guerre », a-t-il spécfié tout en soulignant la nécessité d’œuvrer « pour fournir immédiatement de l’aide à la bande de Gaza à la lumière de la famine qui s’accroit de jour en jour ».
Selon le Croissant Rouge palestinien, plus d’un million de personnes déplacées dans la bande de Gaza n’ont plus accès aux besoins quotidiens minimums, les stocks alimentaires du Croissant-Rouge auxquels elles avaient accès étant désormais « complètement épuisés ».
Lundi, le cabinet de sécurité israélien a approuvé un plan visant à envahir et à prendre le contrôle de la bande de Gaza après avoir convoqué des dizaines de milliers de soldats de réserve pour y étendre l’offensive militaire et promouvoir le transfert volontaire des Gazaouis. Une décision contestée par les familles des prisonniers israéliens entre les mains de la résistance palestinienne. Ces dernières ont manifesté leur colère devant la Knesset, à Tel-Aviv.
Yaïr Golan, général de division de la réserve militaire israélienne, a posté lundi un message sur le réseau X pour avertir que l’extension prévue de la guerre génocidaire dans la bande de Gaza coûtera la vie à davantage d’Israéliens au nom de la survie politique du Premier ministre Benjamin Netanyahu.
En effet, la veille, le soi-disant cabinet de sécurité israélien a donné son accord à un plan visant à étendre graduellement les attaques menées contre la bande de Gaza par des frappes puissantes et à occuper des zones supplémentaires dans tout le territoire palestinien assiégé. La décision d’intensifier l’offensive militaire avait été prise « non pas pour maintenir la sécurité d’Israël, mais pour sauver Netanyahu » et son cabinet extrémiste, a-t-il indiqué. Le seul rôle de l’armée d’occupation est de protéger les Israéliens, et non de servir des objectifs politiques, a ajouté Y. Golan, qui dirige également le parti d’opposition des Démocrates. L’occupation réelle de la bande de Gaza au nom de la survie de B. Netanyahu « nous coûtera des vies – parmi les captifs, les soldats israéliens – entraînera notre épuisement et, plus important encore, notre perte ».
Ce projet qui prévoit hormis les frappes, l’occupation de nouvelles zones et le déplacement forcé de Palestiniens vers le sud du territoire assiégé a suscité un tollé à l’international. Le Forum des familles, une association des proches des captifs israéliens a déclaré dans un communiqué que ce plan montre que le régime a choisi d’occuper davantage de territoires plutôt que de libérer les captifs.
Le cabinet a également approuvé, du moins en principe, un cadre pour la future distribution de l’aide à Gaza par l’intermédiaire d’entreprises privées étrangères. Itamar Ben-Gvir, ministre israélien d’extrême droite, s’est quant à lui opposé à la reprise des livraisons d’aide à Gaza, avançant qu’« il y a suffisamment de nourriture » sur place.
Cependant, le Bureau de la Coordination des Affaires Humanitaires des Nations Unies (OCHA) a déclaré dans un communiqué que les boulangeries et les cuisines communautaires ne fonctionnent plus, tandis que les entrepôts de nourriture ont été vidés en raison des restrictions dues au siège total de Gaza.
Le nouveau cadre de distribution de l’aide à Gaza « contrevient aux principes humanitaires fondamentaux et semble conçu pour renforcer le contrôle des biens de première nécessité comme moyen de pression, dans le cadre d’une stratégie militaire. »
« Il est dangereux, car il pousse les civils à se réfugier dans des zones militarisées pour récupérer des rations, menaçant des vies, y compris celles des travailleurs humanitaires, tout en aggravant les déplacements forcés », souligne le rapport de l’OCHA.
Les responsables de toutes les organisations humanitaires des Nations Unies et des ONG ont réaffirmé la position d’Antonio Guterres et du chef des secours de l’ONU : « Nous ne pouvons pas et ne voulons pas faire quelque chose qui est fondamentalement contraire aux principes humanitaires », écrit l’OCHA sur X.
Le régime israélien a lancé une guerre génocidaire dans la bande de Gaza le 7 octobre 2023 et a accepté les conditions de négociation de longue date du Hamas dans le cadre d’un cessez-le-feu à Gaza, qui a débuté le 19 janvier. Mais il a délibérément rompu la trêve le 2 mars, interrompant l’aide humanitaire à la bande de Gaza. Il a également repris sa campagne de bombardements meurtriers et redéployé des troupes dans le territoire assiégé.
Sur un autre plan connexe, Mahmoud Mardawi a déclaré dans un communiqué de presse publié, lundi, que les institutions dirigées par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) sont chargées d’examiner les conditions de détention des Palestiniens et de prendre des mesures concrètes pour mettre fin à la torture systématique et aux mauvais traitements qu’ils subissent quotidiennement. « Au nom du droit international, des sanctions doivent être imposées au régime israélien ; les auteurs de violations des droits des prisonniers doivent être poursuivis et leurs crimes doivent être exposés au monde entier », a-t-il souligné.
Le ciblage continu des détenus et des défenseurs des droits des prisonniers constitue une violation flagrante de la Quatrième Convention de Genève, qui appelle explicitement à imposer des sanctions efficaces à ceux qui commettent des violations contre les personnes enlevées.
M. Mardawi a mis l’accent sur l’importance d’une action palestinienne efficace, à tous les niveaux, pour remédier aux conditions de détention difficiles. Le peuple palestinien a fait savoir qu’il n’abandonnera pas ses compatriotes, a-t-il ajouté.
Plus tôt samedi, des organisations de défense des prisonniers palestiniens ont déclaré qu’un détenu palestinien de 60 ans, Mohyee al-Din Fahmi Najem, est décédé dans des conditions déplorables et faute d’un suivi médical adéquat dans une prison israélienne.
Le Fatah, parti dirigé par le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a qualifié sa mort d’« exécution délibérée », accusant les autorités pénitentiaires israéliennes de lui avoir refusé des soins médicaux malgré la gravité de son état. Les groupes de défense des droits de l’homme ont exprimé à plusieurs reprises leurs inquiétudes quant au traitement des détenus palestiniens malades dans les prisons israéliennes, en particulier ceux incarcérés sans inculpation dans le cadre d’une détention administrative.