Les entretiens ont porté sur « les moyens de soutenir les efforts entrepris par M. Staffan de Mistura, Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, pour relancer le processus de paix bloqué en raison de l’obstruction et de l’intransigeance de l’Etat occupant marocain », indique un communiqué du Front séparatiste.
Brahim Ghali a conditionné la réussite de la mission de S. De Mistura à « l’appui que lui apportera le Conseil de sécurité, notamment les pays influents comme les Etats-Unis ». Le chef du Polisario a rejeté tous les appels au « réalisme » qui « ne feront qu’aggraver l’impasse et réduire ainsi les chances de parvenir à une solution pacifique durable et accentuer les tensions et l’instabilité dans la région », ajoute la même source. Et réaffirmé son attachement à l’organisation d’un referendum, soulignant qu’« un soutien réel » aux efforts de S. de Mistura exige de « créer les conditions nécessaires pour permettre à la Mission des Nations unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO) de mettre en œuvre la mission qui lui a été confiée par le Conseil de sécurité conformément au Plan de règlement des Nations unies de 1991 ».
Brahim Ghali a également réaffirmé le droit de son mouvement à « défendre par tous les moyens garantis par la Charte des Nations Unies et l’Acte constitutif de l’Union africaine (…) ses aspirations non négociables à la liberté et l’indépendance ».
La partie américaine n’a pas encore communiqué sur la rencontre entre J. Harris et le chef du Polisario. Le Bureau du Proche Orient au Département d’Etat s’est limité à rediffuser, samedi, les mêmes messages que J. Harris a publiés le vendredi 1er septembre.
Ce rejet de toute solution basée sur le compromis et le réalisme intervient dans un contexte interne particulier pour le Polisario. Bachir Mustapha Sayed a profité de l’arrivée de représentants de l’administration Biden dans les camps de Tindouf pour appeler, dans un communiqué, à intensifier la guerre contre le Maroc. Il a également mis en garde le Front de toute reprise du « dialogue » avec le royaume. Pour mémoire, le même hère avait affirmé, en août 2022 dans un enregistrement sonore, que B. Ghali « n’a pas assumé sa responsabilité » dans la conduite de la « guerre » contre les Forces armées royales (FAR).
Cette sortie du fondateur du Polisario a été immédiatement suivie par l’annonce d’une frappe d’un drone des FAR ayant tué quatre éléments des milices armées du Polisario, dont Abba Ali Hammoudi, chef de la 6e région militaire et membre du secrétariat général.
Le département d’Etat américain place cette visite dans les camps de Tindouf « en soutien au processus politique des Nations unies sur le Sahara occidental ». J. Harris s’est rendu à Tindouf pour « consulter un certain nombre de parties prenantes, notamment le Secrétaire général Brahim Ghali et de hauts représentants du Front Polisario, ainsi que des agences des Nations unies, des organisations non gouvernementales et des partenaires humanitaires », précisent les services d’Antony Blinken sur les réseaux sociaux.
Lors de ces réunions, Joshua Harris a mis l’accent sur « l’importance d’un soutien total et d’un engagement avec l’Envoyé personnel du Secrétaire général des Nations unies, Staffan de Mistura, dans un esprit de réalisme et de compromis, alors qu’il intensifie ses efforts pour parvenir à une solution politique durable et digne pour le peuple du Sahara occidental ».
Le Département d’Etat a annoncé, vendredi, une tournée de J. Harris au Maroc et en Algérie avec la mission de « mener des consultations sur la sécurité régionale et réaffirmer pleinement la position des Etats-Unis de soutien au processus politique de l’ONU au Sahara occidental ».
A signaler que l’émissaire américain a été reçu, dimanche à Alger, par le secrétaire général du ministère des Affaires étrangères. Les entretiens entre les deux parties ont porté sur « les moyens et les perspectives de soutien aux efforts menés par les Nations unies pour parvenir à une solution politique à la question du Sahara occidental », indique un communiqué du département algérien.
Ils ont également abordé plusieurs dossiers liés aux relations algéro-américaines, en préparation de la prochaine session du dialogue stratégique entre les deux pays, qui doit se tenir en octobre à Washington, ajoute la même source.
Comme lors de la visite du président Abdelmadjid Tebboune en Chine, la communication du ministère algérien des Affaires étrangères a attribué à la partie américaine le soutien d’une solution au conflit du Sahara occidental qui « garantisse le droit du peuple sahraoui à l’auto-détermination ». Or, le Bureau du Proche Orient au Département d’Etat américain n’a pas encore communiqué sur la visite de J. Harris à Alger. Il y a peu de chance pour que la position US ait changé. Le Maroc est la prochaine étape de la tournée dans la région du secrétaire d’Etat américain adjoint pour l’Afrique du Nord.