En dépit de la puissance de feu inégalée dont jouit l’armée sioniste, équipée en cela par les Américains et des pays européens, le Hezbollah a multiplié les prouesses contre l’occupant israélien. Ainsi, il a mené plus d’une dizaine d’opérations dans la journée, dont la plus marquante pour les esprits israéliens s’est déroulée dans le triangle Aita al-Chaab-Rania-Al Qozah, où les violents combats lors d’une tentative d’infiltration, ont fait plusieurs victimes parmi les assaillants sionistes. Un ballet d’hélicoptères a été vu dans le ciel de la région, signe de ce que les médias israéliens qualifient d’ « incident douloureux majeur », avant que des informations confirment l’atterrissage de huit hélicoptères près d’un hôpital de Haifa. Un char Merkava a été visé, par ailleurs, dans la zone par un missile guidé tiré par les résistants libanais. Le Hezbollah a annoncé aussi avoir bombardé, par deux fois ce mercredi, la ville occupée de Safed, avec d’importantes salves de missiles. La première attaque a eu lieu à 01h40 alors que la deuxième a eu lieu en fin de journée. Les médias israéliens ont rapporté que « l’attaque aux missiles avait fait plusieurs blessés. Un missile a touché un bâtiment dans la zone ». Et d’ajouter qu’« après le retentissement des sirènes dans la région de Haute Galilée, une cinquantaine de missiles tirés depuis le Liban ont été détectés ».« L’événement s’est produit à un moment inhabituel et tardif pour les tirs des projectiles, qui ont obligé des dizaines de milliers de colons à se réfugier dans des abris », a-t-on estimé de mêmes sources. De son côté, la Société de radiodiffusion israélienne a rapporté que deux Israéliens ont été blessés lorsque cinq missiles sont tombés dans la cour d’une maison à Safed.
A 02h30, les combattants de la Résistance islamique ont ciblé une position d’artillerie à Delton avec une volée de missiles et visé, à la même heure, une position d’artillerie à Dishon avec des missiles. A 03h40, c’est la colonie de Yiftah qui a été frappée avec une volée de missiles. A 10h30, la Résistance islamique a ciblé un char Merkava à proximité de la localité de Ramia avec un missile guidé, tuant et blessant les soldats à bord. Les médias israéliens ont rapporté qu’un hélicoptère militaire israélien transportant des soldats a atterri au centre médical Galilée à Nahariya. En début d’après-midi, le barrage de roquettes a lancé à 14 :15 sur la colonie de Karmiel aurait fait 4 blessés selon les médias israéliens.
Mise en garde
Le Hezbollah a lancé, une fois de plus, des mises en garde contre l’aveuglement de l’establishment israélien qui persiste dans ses massacres injustifiés contre les civils dans diverses régions libanaises. « Nous rendrons le sort de Haïfa similaire à celui de Kiryat Shmona et Metulla », est l’intitulé de la nouvelle vidéo lancée par son Média militaire. Dans la vidéo, le Hezbollah a montré une partie des capacités et de l’état de préparation de la Résistance en matière de missiles. Il a en outre affirmé, mardi soir, avoir abattu un deuxième drone israélien Hermes 450 en une seule journée, ajoutant que l’avion sans pilote avait « brûlé dans l’espace aérien de la Palestine occupée ».
Entre-temps l’occupation israélienne a poursuivi ses crimes contre le Liban. Mercredi matin, l’aviation de l’occupation a lancé deux raids contre la banlieue sud de Beyrouth. Raids qui ont visé des bâtiments dans le quartier de Haret Hreik. Au sud du Liban, plusieurs bombardements d’artillerie et de raids israéliens ont visé les localités de Taybeh, Tallet Al-Awaida. De violents bombardements ont également secoué la ville de Nabatieh et ses environs.
Durant la nuit, l’aviation israélienne a lancé des raids contre les localités de Froun, Ain Ebel et Aita al-Shaab. Mardi, 6 personnes sont tombées en martyre et plus de 30 autres ont été blessées suite aux agressions visant la localité de Cana et Srobbine. Dans la vallée de la Bekaa, le Centre des opérations d’urgence de santé publique a annoncé mardi que 5 personnes sont tombées en martyre, dont 3 enfants, et 16 personnes ont été blessées lors d’une frappe israélienne visant la localité de Rayak.
Tamir Hayman, ex-chef de la Division du renseignement militaire israélien (AMAN), a affirmé qu’« Israël, en l’absence de réflexion sur la façon dont la bataille se terminera, se trouve face à une guerre sans fin, qui le mènera à un échec stratégique retentissant qui détruirait sa supériorité relative ». « Même si le Hezbollah a subi un coup dur et que le Hamas a été gravement endommagé, le pire des scénarios existe toujours », soulignant que « les réalisations sur le champ de bataille pourraient être gaspillées si Israël ne prend pas la bonne décision », a-t-il ajouté.
Les propos de cet ancien sécuritaire concordent avec ceux de Shaun Revn, ancienne haut cadre du Shin Bet, qui a souligné que « la capacité du Hezbollah à se rétablir est très rapide, même si Israël cible bon nombre de ses capacités ». Elle a dit à la Quatorzième chaîne israélienne: « Nous devons tous apprendre. Il y a quelques jours, nous avons vu toutes sortes de généraux dire que nous avons presque éliminé le Hezbollah et que nous avons éliminé 70 % de ses capacités, mais nous voyons que ce n’est pas le cas », a-t-elle déclaré à Canal 14. « Le Hezbollah est une organisation forte, avec une chaîne de commandement organisée, équipée, armée et entraînée », a-t-elle ajouté tout en concluant : « Donc, nous ne nous attendons pas vraiment à ce que les frappes que nous avons menées le feront plier. Il a toujours les capacités ».
Dans le même contexte, la chaîne Kan a déclaré que « les dirigeants israéliens doivent être humbles. Même s’ils affirment avoir détruit 50 % des missiles du Hezbollah, les missiles continuent de s’abattre sur le nord et le centre ».
Ces propos interviennent alors que les avertissements se multiplient dans les médias, comme dans les milieux politiques et militaires israéliens, quant au risque d’enlisement dans un bourbier face au Hezbollah.
Condamnation de Tel-Aviv
Le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) a lancé un appel le 14 octobre pour protéger le personnel médical en temps de guerre. « Je lance un appel urgent pour la protection des travailleurs de la santé, des ambulances, des hôpitaux et des centres de santé primaires », a déclaré Nicolas von Arx, directeur régional du CICR pour le Proche et Moyen-Orient, après des informations faisant état de frappes israéliennes ayant touché du personnel médical lors des combats entre Israël et le Hezbollah. L’humanitaire a rencontré le commandant en chef de l’armée libanaise, le général Joseph Aoun dans son bureau à Yarzé. Elle a insisté sur le fait que « les attaques contre les établissements de santé sont extrêmement préoccupantes ». Ces frappes signifient « un hôpital qui ne fonctionne plus », précisant que ce sont « des dizaines de milliers de personnes qui ne peuvent plus recevoir de soins médicaux, qui ne peuvent pas accoucher en toute sécurité, qui ne peuvent pas soigner leurs blessures ». Sur les 207 centres de soins primaires dans les zones de conflit au Liban, 100 ont fermé en raison de l’escalade de la violence, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cinq hôpitaux ont cessé de fonctionner « en raison de dommages structurels causés par les attaques ». Firas Abiad, ministre de la Santé, a, pour sa part, déploré lundi dans une intervention télévisée que « 150 professionnels de santé », dont des médecins, des secouristes et des pompiers, aient été tués par des frappes israéliennes depuis le début de la guerre le 8 octobre 2023, dont une grande majorité depuis le 23 septembre dernier. L’Unicef a également alerté sur la crise au Liban. Dans une déclaration commune du 15 octobre, Ted Chaiban, Directeur général adjoint, et Carl Skau, Directeur général adjoint du Programme alimentaire mondial (PAM), ont déclaré que « les familles vivent dans des conditions extrêmement dangereuses », soulignant que « presque tous les enfants du Liban ont été touchés d’une manière ou d’une autre ». Concernant les déplacés, le communiqué précise qu’« environ 1,2 million de personnes ont été affectées » et seules «190 000 personnes déplacées sont actuellement abritées dans plus de 1 000 installations, tandis que des centaines de milliers d’autres sont à la recherche de sécurité auprès de leur famille et de leurs amis. ».