Pas moins de 6 enfants sont tombés martyrs dans une frappe israélienne au drone visant des habitants dans le camp de Boureij tandisque que 27 autres n’ont pas survécu au pilonnage de Abassan Al Kabira, indique l’hôpital Nasser. « Nous tenons l’occupation et l’administration américaine entièrement responsables de la poursuite du crime de famine contre notre peuple », a fait savoir le Bureau médiatique du gouvernement. L’UNRWA affirme de son côté la perte de 2000 de sos agents dans l’enclave palestinienne où il n’y a plus aucun coin sûr. La ville de Gaza est encore soumise aux raids et aux pilonnages d’artillerie alors que le camp de Nusseirat essuie, lui, une pluie incessante d’obus. Le Croissant rouge palestinien a déclaré hors service ses antennes dans le centre de Gaza après les ordres d’évacuation de l’occupant sioniste. Un drame humanitaire sans nom qui sort les diverses organisations internationales de leurs gonds pour dénoncer l’épuration en cours dans cette portion du territoire palestinien.
La résistance palestinienne qui n’ignore pas les desseins israéliens, convergeant vers un seul but qui consiste à rendre invivable les diverses zones gazaouies, tente, avec les moyens dont elle dispose, de faire barrage aux sionistes. Des sirènes ont retenti dans le sud des colonies de la bande de Gaza alors que les Brigades Al-Qods signalent avoir visé Nir Isaac, colonie dans l’enveloppe de Gaza. Entre Tel Al Hawa et Choujaiya, 4 chars Merkava, deux D9 et un transports de troupes ont été détruits. Des forces israéliennes ont été ciblées y compris dans la ville de Gaza. L’armée israélienne a reconnu la blessure de 11 soldats au cours de dernières 24 heures, dont 8 à Gaza. En Cisjordanie, il faut croire que là aussi la guerre ouverte couve. Ainsi, les Brigades Al-Qods-Bataillon Tulkarem assurent que leurs combattants ont fait sauter un engin explosif dans un bulldozer israélien qui a été directement touché dans l’axe Manchiya. De leur côté, les Brigades des Moudjahidines ont ciblé avec des bombes une tour militaire sioniste à l’entrée de Beit Amer, au nord d’Al-Khalil.
Tel-Aviv biaise
C’est dans cette atmosphère que la délégation de sécuritaires égyptiens est attendue, mercredi, à Doha, pour prendre part aux négociations en cours. Car tout risque de voler en éclats, comme le craint le maréchal Al-Sissi. William Burns a été affranchi des périls du moment. « Au moment où le Hamas fait preuve de souplesse et de positivité pour faciliter la conclusion d’un accord (…) Netanyahou continue de dresser de nouveaux obstacles aux négociations », a déclaré le Hamas dans un communiqué publié lundi 8 juillet. En effet, alors que les négociations ont repris entre Israël et l’organisation palestinienne pour la libération des otages israéliens via le Qatar, le Hamas a fustigé la position du Premier ministre israélien « intensifiant ses agressions et ses crimes, et intensifiant ses tentatives de déplacement forcé de notre peuple afin de contrecarrer tous les efforts visant à parvenir à un accord ». Le mouvement appelle le peuple palestinien « à se méfier des machinations de l’armée ennemie et à ne pas devenir la proie de la guerre psychologique menée par Netanyahou et son armée ».
Toujours selon la chaîne qatarie, Ismaël Haniyeh, chef du bureau politique du Hamas, a fait savoir qu’il avait pris contact avec les différents médiateurs pour parvenir à un accord sur la libération des otages israéliens. La semaine passée, le mouvement gazaoui avait annoncé être prêt à négocier la libération des détenus sans contrepartie d’un cessez-le-feu immédiat dans l’enclave gazaouie. À ce jour, il reste 116 détenus, dont 42 seraient morts, selon les informations rapportées par l’armée israélienne.
Benjamin Netanyahou avait présenté dans la soirée du 7 juillet une liste de quatre exigences israéliennes, les qualifiant de « non négociables » selon un communiqué. Il a insisté sur le fait que « tout accord permettra à Israël de reprendre le combat jusqu’à ce que ses objectifs de guerre soient atteints ». En clair : l’élimination des capacités militaires du Hamas. Il a également exigé la fin de la contrebande d’armes entre l’Egypte et la bande de Gaza qui permet, selon lui, au mouvement palestinien de se réarmer, l’impossibilité d’un retour des combattants du Hamas qui ont fui et enfin la libération d’un maximum d’otages « sans porter atteinte aux autres objectifs de la guerre ».
Sur le terrain, l’armée d’occupation a annoncé avoir frappé dans la nuit du 8 au 9 juillet des « terroristes » utilisant « les structures d’une école dans la zone de Nousseirat », dans le centre de la bande de Gaza. Tsahal a également annoncé avoir « débuté une opération antiterroriste » à Gaza-ville, notamment autour de bâtiments de l’Unrwa, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens. « Cette opération cible les infrastructures terroristes, les agents, les armes et les salles d’interrogation et de détention au sein du siège de l’UNRWA », a indiqué l’armée israélienne dans un message publié sur la plateforme X.
Selon la branche armée du Hamas, les combats en cours sont « les plus intenses depuis des mois ». D’après le porte-parole des Brigades Al-Qassam, « il y a des milliers de combattants prêts à affronter l’ennemi chaque fois que c’est nécessaire ». En effet, dans un discours le 7 juillet, Abou Obeida a fait savoir que le mouvement continuait à recruter des milliers de nouveaux combattants et ce, alors que la guerre est entrée dans son dixième mois.
Le Hamas a déclaré sur Telegram qu’I. Haniyeh avait eu des discussions téléphoniques avec les médiateurs au cours desquels il a tenu le Premier ministre israélien B. « Netanyahu et son armée entièrement responsables » d’un éventuel échec des négociations. Le Hamas a ajouté qu’ « à l’heure où le Hamas fait preuve de flexibilité et de positivité pour faciliter la conclusion d’un accord visant à mettre fin à l’agression sioniste, Netanyahu met davantage d’obstacles aux négociations, intensifiant son agression et ses crimes contre notre peuple, et intensifiant son action de les déplacer de force afin de contrecarrer tous les efforts visant à parvenir à un accord ». Le mouvement a appelé les médiateurs à « intervenir pour mettre fin aux manipulations et aux crimes de Netanyahu », appelant la communauté internationale et les Nations Unies à « faire face à leurs responsabilités juridiques et humanitaires et à faire pression pour mettre fin au crime de génocide ». Dans ce contexte, le mouvement considère « l’escalade de l’agression de l’armée (israélienne) contre Gaza et le fait qu’elle force des dizaines de milliers d’habitants à quitter leurs maisons sous le poids de bombardements brutaux, comme une continuation de la guerre d’extermination qui défie les lois internationales ».
Les analystes israéliens doutent aussi du sérieux de B. Netanyahu dans la conclusion d’un accord d’échange de prisonniers avec le Hamas et d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza. Ils ont déclaré que le Premier ministre israélien craint que la conclusion de cet éventuel accord ne mette fin à la guerre contre Gaza, ce qui entraînerait la chute de son gouvernement à la lumière des menaces du ministre de la Sécurité nationale et du leader du parti d’extrême droite, Itamar Ben Gvir, et du ministre des Finances Bezalel Smotrich, qui s’opposent à la conclusion d’un accord.
Le bureau des droits de l’homme de l’ONU s’est dit « consterné », mardi, par les nouveaux ordres d’évacuation émis par l’armée d’occupation israélienne dans la ville de Gaza, qui poussent des déplacés à aller dans des secteurs « où des civils se font tuer ». L’armée d’occupation israélienne a appelé lundi les résidents de quartiers du centre-ville de Gaza à évacuer, après avoir lancé deux avertissements similaires depuis le 27 juin dans cette ville du nord du territoire palestinien, poussant des dizaines de milliers de personnes sur les routes.
« Le bureau des droits de l’homme de l’ONU est consterné par le fait que l’armée israélienne appelle de nouveau des résidents de la ville de Gaza, dont de nombreux ont déjà été déplacés de force à plusieurs reprises, à fuir vers des secteurs où les opérations militaires de l’armée sont en cours et où des civils continuent d’être tués et blessés », a-t-il dit dans un communiqué.
L’armée d’occupation israélienne a indiqué mardi « poursuivre son opération ‘antiterroriste’ dans la ville de Gaza, se basant sur des renseignements faisant état de la présence d’infrastructures du Hamas et du Jihad islamique dans le secteur ». L’armée d’occupation a appelé à fuir vers l’ouest puis vers le sud. « En même temps qu’elle émettait cet ordre d’évacuation, l’armée a intensifié ses frappes dans le sud et dans l’ouest de la ville de Gaza, ciblant les mêmes secteurs vers lesquels elle avait ordonné de se déplacer », a dénoncé le bureau de l’ONU pour les droits de l’homme.
Celui-ci a noté que Deir el-Balah, localité au sud de la ville de Gaza vers laquelle les résidents sont précisément invités à se rendre, « est déjà fortement surpeuplée de Palestiniens déplacés d’autres endroits (…) et où il y a peu d’infrastructure et d’accès à l’aide humanitaire ».
Le bureau des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) a indiqué lundi soir que l’armée d’occupation avait émis des ordres d’évacuation « à des dizaines de milliers de personnes » dans la ville de Gaza.
Près de 8% de la population tuée !
Par ailleurs, la revue médicale britannique The Lancet a publié un article affirmant que compter le nombre de martyrs à Gaza est difficile mais nécessaire. Au 19 juin 2024, le nombre de martyrs, selon le ministère palestinien de la Santé à Gaza, avait atteint 37 396 personnes depuis le 7 octobre 2023. C’est le chiffre publié par le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires. Les autorités d’occupation israéliennes remettent en question ces chiffres, même s’ils sont acceptés par les services de renseignement israéliens, les Nations Unies et l’Organisation mondiale de la santé. Ces chiffres sont étayés par des analyses indépendantes qui comparent l’évolution du nombre de martyrs parmi les employés de l’UNRWA avec les chiffres rapportés par le ministère palestinien de la Santé.
La collecte de données est devenue difficile pour le ministère de la Santé, compte tenu de la destruction de la plupart de ses infrastructures. Le ministère a dû étayer ses informations basées sur les personnes tombées en martyre dans ses hôpitaux ou arrivées mortes avec des informations provenant de sources médiatiques fiables et des équipes d’intervention rapide qui arrivent les premières sur les lieux. Cela a entraîné une baisse des données détaillées précédemment enregistrées. En conséquence, le ministère de la Santé a commencé à publier le décompte des corps non identifiés avec le nombre total de morts.
L’ONG Airwars, qui publie des détails et des évaluations des incidents survenus à Gaza, constate souvent que tous les noms identifiables des morts ne figurent pas dans les archives du ministère. De plus, les Nations Unies estiment qu’au 29 février 2024, 35 % des bâtiments de la bande de Gaza avaient été détruits. Par conséquent, le nombre de corps encore sous les décombres est probablement important, plus de 10 000 corps.
Lors des conflits récents, le taux de mortalité indirecte a atteint entre 3 et 15 fois le taux de mortalité directe. Si l’on utilise un modeste pourcentage de 4 fois le chiffre actuel de 37 396, il n’est pas déraisonnable que le nombre de martyrs atteigne 186 000 personnes dans le conflit actuel. Ce pourcentage représente 7,9 % de la population de la bande de Gaza, soit 2 375 259 millions d’habitants.
Le ministère palestinien de la Santé est la seule organisation qui compte le bilan des morts. Ses déclarations seront importantes pour le relèvement d’après-guerre, la reconstruction des infrastructures et la planification de l’aide humanitaire.