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A.Bouteflika n’est plus : Le système l’annonce avec retard sans autre forme de procès

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Avec retard, la télévision publique algérienne a annoncé la mort de l’ex-président Abdelaziz Bouteflika. Décédé vendredi à l’âge de 84 ans, l’annonce n’a été faite que quelques heures plus tard.

La nouvelle de la mort d’Abdelaziz Bouteflika a été annoncée sans autre forme de procès par un bandeau déroulant à la télévision nationale algérienne, citant un communiqué de la présidence de la République : « Décès de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika ».
Depuis son départ en avril 2019 sous la pression de l’armée et de la rue, l’ancien chef de l’État a été reclus dans sa résidence médicalisée de Zeralda, à l’ouest d’Alger. Les télévisions officielles se sont contentées d’annoncer le décès de l’ex-chef de l’État, sans toutefois interrompre leurs programmes pour lui consacrer plus de temps.
Natif d’Oujda, au Maroc, en 1937 où son père avait émigré très jeune, il a rejoint, en 1956, l’Algérie en pleine guerre d’indépendance pour intégrer le mouvement de libération nationale, et renforcer les rangs du FLN. Il assuma très vite le rôle de secrétaire particulier du colonel Houari Boumédiène.
En 1962, à la faveur de l’indépendance, A. Bouteflika n’a que 25 ans lorsqu’il est nommé ministre de la Jeunesse puis ministre des Affaires étrangères, le plus jeune à ce poste dans le monde. Poste qu’il trustera 16 ans durant, à une époque où son pays joue un rôle important au sein du mouvement des non-alignés.
Il est écarté de la vie politique, après la mort de son mentor H. Boumédiène, et poursuivi pour détournement de fonds. A. Bouteflika est forcé alors à l’exil en Suisse, puis aux Émirats arabes unis, jusqu’à son retour en en Algérie en 1987, intègre le circuit du système qui le porta, une fois le chapitre de la décennie noire clos, à la présidence. C’était en 1999. A 62 ans A. Bouteflika s’engage à mettre fin à la fitna, discorde dont le coût économique s’avère lourd et le surcoût humain encore plus fort (on parle de 200.000 morts au bas mot). Ainsi, 6 000 djihadistes rendent les armes, la tension se relâche, même si le terrorisme « résiduel », comme se plait à le nommer le système en place, est toujours là.
Après deux mandats, il modifie la Constitution, ce qui l’autorise à rester au pouvoir pour un troisième, puis un quatrième mandat qu’il commencera cloué dans un fauteuil roulant, affaibli par un accident vasculaire cérébral en 2013. Ce quatrième mandat se déroule sur fond de dégringolade des prix du pétrole pour une économie très dépendante des hydrocarbures. Les caisses sont vides et il n’est plus possible d’acheter la paix sociale, comme en 2011 quand le fameux Printemps arabe balaie la région.
Dès l’annonce de sa candidature pour un cinquième mandat, le peule s’est levé dans tout le pays, inaugurant ainsi le « Hirak » populaire. Paralysé, A. Bouteflika qui rêvait d’être enterré dans le fauteuil de Président est finalement acculé à la démission par le chef de l’armée, le 2 avril 2019, après six semaines de mobilisation populaire massive. C’était sa dernière apparition à la télévision pour annoncer qu’il jetait l’éponge. Sa mort vient d’être annoncée par un bandeau déroulant sur le petit écran…

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