Le correspondant de l’agence turque Anadolu a rapporté que les combats font rage depuis l’aube dans les zones situées à l’est des villes de Jabalia et Beit Hanoun, à l’extrême nord de la bande de Gaza. Anadolu précise que ces combats ont repris pour la première fois depuis plus d’une semaine, alors que l’intensité des raids israéliens a diminué ces derniers jours, notamment après le retrait des forces israéliennes de vastes zones du nord de la bande de Gaza vers les périphéries des localités proches des frontières est et nord de l’enclave palestinienne.
Les forces israéliennes affirment que « des dizaines de terroristes ont été tués » et que « de grandes quantités d’armes et de tunnels terroristes souterrains ont été localisés ». Ces affirmations n’ont pas été vérifiées de manière indépendante. Le communiqué affirme également avoir « mené un raid ciblé sur un complexe militaire à Khan Younès » et précise que « la marine israélienne a également frappé des postes militaires, des installations de stockage et des navires utilisés par les forces navales du Hamas ».
Selon un nouveau bilan annoncé lundi 8 janvier par le ministère de la Santé du Hamas, 23 210 personnes ont été tuées à Gaza depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Les morts sont en majorité des femmes, des adolescents et des enfants. On dénombre près de 60 000 blessés.
L’armée d’occupation israélienne a annoncé, mardi 9 janvier, la mort de cinq soldats supplémentaires, la veille, suite à une détonation d’engins explosifs dans le centre de la bande de Gaza. Un peu plus tôt, Tsahal avait autorisé l’annonce de la mort du sergent-chef réserviste Gabriel Blum, 27 ans, dans cette même attaque tendue par la résistance palestinienne à Gaza. Dans la matinée, Tsahal avait annoncé la mort de quatre soldats supplémentaires tués dans le sud de la bande de Gaza. Ces décès portent le total de militaires tombés lors des combats dans le territoire palestinien depuis le début de l’incursion terrestre à 185, selon la version de l’occupation. Au total, 519 soldats de l’armée d’occupation ont été abattus depuis le 7 octobre, selon la même source qui précise, en outre que près de 9 000 soldats israéliens ont demandé une aide psychologique depuis le 7 octobre.
Les snipers d’Al-Qassam ont réussi mardi, à viser 4 soldats sionistes avec un fusil Qassam Ghoul, à l’est du camp de réfugiés de Boureij, dans le centre de la bande de Gaza. Un char Merkava avait été détruit par un obus Al-Yassin 105 au sud de la ville de Khan Younes, au sud de la bande de Gaza.
Les opérations menées la veille par le bras armé du Hamas contre les forces d’occupation israélienne font état de la destruction de deux véhicules détruits entièrement ou partiellement. Outre l’élimination de trois soldats, Al-Qassam assure qu’une force d’infanterie sioniste a essuyé l’explosion d’un champ de mines. Des tirs d’engins anti personnel ont ciblé deux maisons où s’étaient retranchés des soldats sionistes. Pas moins de 5 affrontements armés ont été menés contre l’armée sioniste dans la bande de Gaza et, cerise sur le gâteau, des salves de roquettes ont été tirées sur Tel Aviv.
Les mêmes Brigades assurent avoir avorté une tentative de libération d’un détenu dans le camp al-Boreij après l’infiltration d’une force spéciale dans un endroit où l’ennemi a cru qu’un détenu était séquestré. Cette force a été repoussée et sa mission avortée. Des affrontements s’en sont suivis faisant des tués et des blessés dans leurs rangs. Les moudjahidines ont réussi aussi à faire exploser une engin anti personnel Raad contre une force sioniste et des accrochages aux mitrailleuses s’en sont suivis contre les membres rescapés dans une école à proximité de la région al-Mahatta dans la ville de Khan Younes. Des équipes de secours sont intervenues pour évacuer tués et blessés.
Manœuvres diplomatiques
Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, a appelé mardi les pays musulmans à le « soutenir » dans sa guerre contre Israël dans la bande de Gaza en lui fournissant « des armes ». « Le rôle de la nation musulmane (…) est majeur » et « le temps est venu de soutenir la résistance avec des armes, parce que c’est la bataille d’Al-Aqsa et non pas seulement la bataille du peuple palestinien », selon un discours prononcé à Doha dont le texte a été transmis aux médias dans la bande de Gaza. I. Haniyeh a en outre ajouté que « l’occupation ne récupérera aucun de ses prisonniers à moins qu’elle ne libère tous nos prisonniers incarcérés dans ses geôles ».
De son côté, Mahmoud Abbas, Président de l’Autorité palestinienne a été invité à un sommet tripartite dans la ville jordanienne d’Aqaba. Le Raïs égyptien Abdel Fattah al-Sissi, et le Roi Abdallah II de Jordanie ont invité le chef de l’Autorité palestinienne, selon Al Jazeera, à venir discuter des moyens de mettre fin à la guerre dans la bande de Gaza, d’apporter de l’aide aux habitants de l’enclave, et des conditions politiques à réunir pour l’après-guerre. M. Abbas devrait rencontrer l’Américain Antony Blinken à Ramallah avant de se rendre en Jordnaie pour assister à la réunion. Le secrétaire d’État américain et le président israélien Isaac Herzog participeront par ailleurs, la semaine prochaine, au Forum économique mondial à Davos, rapporte l’AFP. Le Premier ministre libanais Najib Mikati, ses homologues qatarien Mohammed ben Abderrahman al-Thani et jordanien Bisher al-Khasawneh seront parmi les plus de 60 chefs d’État et de gouvernement présents au forum, du 15 au 19 janvier.