Les autorités d’occupation israéliennes ont également annoncé que le régime tentait de prolonger la première phase de telle manière que le Hamas libère trois captifs chaque semaine en échange de la libération de prisonniers palestiniens.
Le Hamas n’est pas d’accord avec le plan de prolongation et souhaite passer à la deuxième phase comme convenu, ont déclaré les sources à Reuters. Taher al-Nounou, représentant du Hamas, a déclaré à la chaîne d’information qatarie Al Araby TV que la politique d’Israël ne permettait pas de prolonger la première phase de l’accord de cessez-le-feu, à la suite d’informations faisant état de demandes de prolongation de la part des Israéliens. « La perturbation [par Israël] de la deuxième phase de l’accord ne permet pas de prolonger la première phase. Nous sommes attachés à l’accord de cessez-le-feu et il incombe désormais aux médiateurs de contraindre le régime d’occupation à le mettre en œuvre », a-t-il déclaré.
Le conseiller médiatique du chef du bureau politique du Hamas a ajouté que les négociations concernant la deuxième phase de l’accord de cessez-le-feu n’ont pas encore commencé.
Terreur dans les prisons
Après la libération de 620 prisonniers palestiniens en échange des corps de quatre captifs israéliens lors de la septième phase du premier cycle d’échanges de prisonniers, le Hamas a publié un communiqué dans lequel il a annoncé que « la nation palestinienne a accueilli 600 de ses prisonniers héroïques après que les occupants ont hésité à les libérer, ainsi qu’un certain nombre d’enfants et de femmes emprisonnés dans les prisons du régime sioniste occupant et fasciste. » « Nous soulignons une fois de plus que la seule façon de libérer les prisonniers sionistes dans la bande de Gaza est de négocier et de respecter les accords », précise le communiqué de la résistance palestinienne. « Toute tentative de Netanyahu et de son cabinet de revenir sur l’accord et d’entraver sa mise en œuvre ne fera qu’exacerber les souffrances et les difficultés des prisonniers et de leurs familles », précise-t-il.
Le Hamas a appelé les médiateurs à continuer de faire pression sur le régime occupant pour qu’il respecte l’accord. « Certains pays du monde doivent également mettre un terme à leur politique ambivalente sur la question des prisonniers ; ils ne parlent que des prisonniers sionistes et s’abstiennent de mentionner les prisonniers palestiniens et les souffrances et tortures qu’ils endurent », indique le communiqué du Hamas.
La branche israélienne de l’ONG Physicians for Human Rights (PHRI) dénonce une politique généralisée de sévices infligés aux professionnels de santé palestiniens de Gaza, détenus par Israël. Dans son rapport, elle a indiqué que plus de 250 médecins, infirmiers et autres soignants palestiniens ont été arrêtés dans la bande de Gaza depuis le début de la guerre génocidaire israélienne le 7 octobre 2023. Plus de 180 sont toujours détenus dans des centres de détention gérés par l’armée israélienne, ajoute le rapport.
« Les détenus subissent des sévices physiques, psychologiques et sexuels, ainsi que la famine et la négligence médicale, ce qui s’apparente à de la torture », affirme l’enquête, dénonçant une « politique profondément enracinée ».
Interrogé sur les conclusions de ce rapport publié au milieu de la semaine, le Service des prisons israélien n’avait pas répondu.
Au cours de leur détention, les soignants racontent avoir été battus, menacés, contraints de signer des documents en hébreu, indique le rapport de PHRI, fondé sur une vingtaine de témoignages collectés en prison. « Le personnel médical a été principalement interrogé sur les otages israéliens, les tunnels, les structures hospitalières et les activités du Hamas », poursuit le texte. Comme « aucune accusation grave n’a été portée contre » les soignants libérés interrogés par PHRI, « il semble que les interrogatoires aient principalement visé à recueillir des renseignements », conclut le rapport.
Fidélité américaine
L’administration Trump a donné son aval à la vente d’armes d’une valeur de près de 3 milliards de dollars à Israël, contournant ainsi un examen normal du Congrès afin de fournir au régime israélien davantage de bombes de 2 000 livres qu’il a utilisées largement dans sa guerre génocidaire à Gaza.
Dans une série de notifications envoyées au Congrès vendredi, le département d’État US a annoncé l’approbation de la vente de plus de 35 500 bombes MK 84 et BLU-117, ainsi que de 4 000 ogives Predator, pour une valeur de 2,04 milliards de dollars à l’entité sioniste.
Le secrétaire d’État Marco Rubio « a déterminé et fourni une justification détaillée de l’existence d’une urgence qui nécessite la vente immédiate au gouvernement d’Israël des articles de défense et des services de défense susmentionnés dans l’intérêt de la sécurité nationale des États-Unis, renonçant ainsi aux exigences d’examen du Congrès », lit-on dans le communiqué du département d’État. « Les livraisons devraient commencer l’année prochaine », précise le communiqué. Dans le même communiqué, le département d’État a approuvé une autre vente de munitions à Israël, d’une valeur de 675,7 millions de dollars, dont la livraison est prévue à partir de 2028.
Le régime israélien a utilisé massivement les bombes MK 84, également appelées bombes de 2 000 livres, lors de ses guerres génocidaires contre les populations libanaise et palestinienne, notamment pour assassiner de hauts dirigeants du Hamas et du Hezbollah.
En mai dernier, l’administration américaine précédente avait imposé une interdiction temporaire sur la vente de bombes de 2 000 livres. Cette interdiction s’est toutefois avérée vaine pour stopper l’invasion, car les États-Unis ont continué à fournir d’autres armes au régime israélien.
Le 25 février, Michael Waltz, conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump, a annulé l’interdiction pour permettre au département d’État de reprendre la vente des bombes au régime sioniste.
Outre ces bombes, le département d’État a validé la vente de bulldozers Caterpillar D9 et d’équipements associés, pour un coût estimé à 295 millions de dollars à Israël. Le régime israélien a fréquemment utilisé ces bulldozers pour démolir des milliers de maisons palestiniennes en Cisjordanie occupée et à Gaza. Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme a informé l’entreprise Caterpillar Inc. qu’en fournissant des bulldozers au régime sioniste, elle se rend complice de violations des droits de l’homme. Le D9 a été impliqué dans plusieurs incidents ayant entraîné la mort de civils, notamment en 2023 lorsqu’il a été utilisé contre les déplacés à l’extérieur de l’hôpital Kamal Adwan.