L’occupation a mené une série de raids contre plusieurs zones du sud et de la Bekaa (Est). Les avions de guerre israéliens ont visé la zone entre Kafrwa et Wadi al-Zahrani (Sud), et mené un autre raid contre les périphéries de la localité d’al-Kharibah dans la chaîne orientale (Est). Dans le district de Nabatieh, au sud du Liban, les avions d’occupation ont également bombardé la vallée située entre les localités de Bfarwa et Azza. Cette agression a été précédée par des survols intensifs de l’aviation israélienne à basse altitude au-dessus des régions de Rachaya et de la Bekaa occidentale, et à haute altitude au-dessus de la ville de Hermel et de la Bekaa du Nord, ainsi que par des survols de la capitale Beyrouth et de ses banlieues.
Entre-temps, l’occupation israélienne poursuit ses agressions contre les villages frontaliers du sud-Liban, malgré l’expiration du délai de 60 jours stipulant son retrait total, conformément à l’accord de cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 novembre 2024.
Jeudi, les forces d’occupation ont détruit plusieurs bâtiments dans la localité de Mays al-Jabal et largué plusieurs fusées éclairantes dans le ciel de la localité de Yaroun. En dépit de toutes ces agressions, plusieurs familles sudistes sont retournées dans leurs villages frontaliers. Selon des sources locales, 160 familles ont regagné la localité Beit Lif, 90 autres sont retournés à Qantara et 16 familles sont rentrées à Aita al-Chaab.
Les comités municipaux du Hezbollah ont fourni à ces habitants les infrastructures nécessaires, notamment en distribuant des toilettes prêtes à l’emploi, des réservoirs d’eau, un éclairage alimenté à l’énergie solaire, en plus de la réparation du réseau électrique et de la fourniture du diesel pour les générateurs.
A signaler que la réunion à Baabda entre le président de la République, le général Joseph Aoun, le président du Parlement, Nabih Berri, et le Premier ministre désigné, Nawaf Salam, s’est achevée dans l’après-midi sans aboutir à la formation du nouveau gouvernement. Selon le correspondant d’al-Manar , « ce qui s’est passé aujourd’hui est sans précédent dans la formation des gouvernements au Liban », précisant que « la formation du gouvernement a échoué et la raison découle des divergences sur la nomination du 5eme ministre chiite du gouvernement ».
Il a expliqué que N. Berri s’était mis d’accord avec le président de la République sur la manière de nommer le 5eme ministre qui revient au duo chiite. Par la suite, le Premier ministre désigné a été convoqué. Il venait d’achever la nomination des ministres sunnites modérés, après en avoir discuté avec le mufti de la République cheikh Deriane. Il s’est rendu au palais présidentiel où une réunion tripartite était prévue. « Il lui fallait accepter le 5eme ministre chiite désigné, mais il a insisté pour que ce soit lui qui le nomme », ajoute-t-on.
La même source ajoute que d’autres divergences avaient éclaté sur la nomination des ministres qui représentent les forces chrétiennes. « Le courant patriotique libre était en dehors de la formation, le Courant des Marada n’était pas satisfait de sa représentation au sein du gouvernement, comme pour les sunnites modérés. Des positions confuses avaient été exprimées par les Forces libanaises qui avaient pourtant obtenu la part la plus importante », a relevé le correspondant d’al-Manar.
A l’issue de ces tractations, un haut-responsable américain a confié pour l’agence Reuters que « Washington ne choisit pas les membres du gouvernement libanais un à un, mais voudrait s’assurer que le Hezbollah n’a pas de rôle dedans. »
Des médias libanais avaient déjà rapporté que M. Ortagus, devrait livrer un message selon lequel « les Etats-Unis ne tolèreront pas l’influence incontrôlée du Hezbollah et de ses alliés sur la formation d’un nouveau gouvernement. » L’envoyée US a pu rencontrer les deux présidents de l’exécutif et du législatif et le Premier ministre désigné. Le Hezbollah n’a pas manqué de fustiger l’attitude peu diplomatique de l’émissaire américaine et son arrogance outrancière.
A signaler aussi que les affrontements armés qui ont eu lieu la veille jeudi entre les forces syriennes et plusieurs clans locaux dans un village syrien peuplé de Libanais a poussé l’armée libanaise à envoyer des renforts dans la région frontalière. Les combats ont fait plusieurs morts et un échange de prisonniers a eu lieu.
Des affrontements armés ont eu lieu le 6 février entre les forces de Hayat Tahrir el-Cham (HTC) et plusieurs clans libanais à la frontière libano-syrienne. Selon le média saoudien Al-Sharq Al-Aoussat, une roquette est d’ailleurs tombée côté libanais dans la plaine de la Bekaa, suite à ces affrontements. Le quotidien L’Orient-Le Jour (OLJ) a rapporté que ces tensions ont eu lieu du côté syrien entre les nouvelles forces de sécurité de Damas et des Libanais des clans Zeaïter et Jaafar. Citant une source sécuritaire, le journal précise que l’incident a eu lieu exclusivement en territoire syrien, au niveau du village de Hawik, peuplé de Libanais. « L’armée libanaise s’était déployée de manière assez importante à la frontière pour protéger le territoire », a d’ailleurs précisé cette source auprès de l’OLJ. Les affrontements ont continué pendant toute la soirée du 6 février, faisant plusieurs morts côté syrien. Les clans libanais auraient pris deux personnes en otage.
Le média Al-Hora, citant l’agence officielle syrienne Sana, a indiqué que « des affrontements ont eu lieu entre les forces de sécurité aux frontières et un certain nombre de personnes recherchées, ce qui a abouti à l’enlèvement de deux membres de nos forces alors qu’ils accomplissaient leur devoir ». « La libération des personnes kidnappées est une priorité absolue », précise le média, selon lequel une grande quantité d’armes a été saisie. Après un ultimatum lancé par les forces syriennes, relate l’OLJ, un échange de prisonniers a eu lieu. Parmi les détenus, il y aurait eu d’anciens partisans du clan Assad. L’échange de prisonniers a eu lieu dans la soirée avec la médiation de la Croix rouge et de l’armée libanaise. Lors de la chute du président syrien Bachar el-Assad, des affrontements sporadiques avaient déjà eu lieu entre les nouvelles forces syriennes et l’armée libanaise.