Alors que l’on attendait la riposte yéménite en Israël, après le raid aérien israélien qui avait ciblé le port de Hodeida, les forces de Sanaa ont pris de court les observateurs en ciblant les USS Laboon et USS Cole qui croisaient en mer Rouge. Le premier a essuyé une salve de missiles balistiques alors que le second a été visé par une nuée de drones explosifs.
Les forces yéménites ont aussi annoncé avoir visé, en prime, un navire qui se dirigeait vers un des ports israéliens. Il s’agit du Contship Ono.
A signaler aussi que des avions militaires américano-britanniques ont de nouveau bombardé le sud-ouest du Yémen. Ces frappes ont visé la province de Taëz.
Au cours des derniers mois, diverses régions du Yémen, notamment la province de Hodeïda, ont été violemment bombardées par des avions de chasse américano-britanniques, voire israéliennes. Ces agressions sont menées dans le but de faire pression sur le gouvernement national du Yémen afin de mettre fin à la restriction navale imposée au régime sioniste.
Suite à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, les États-Unis et le Royaume-Uni ont lancé une attaque contre les positions d’Ansarullah au Yémen dans la matinée du 10 janvier dernier.
Depuis novembre 2023, les combattants d’Ansarullah ciblent les cargos liés à Israël dans les eaux de la mer Rouge et du golfe d’Aden, en solidarité avec les Palestiniens. Ils se sont engagés à continuer leurs opérations contre les navires israéliens et ceux qui se dirigent vers les ports des territoires occupés de la Palestine en mer Rouge jusqu’à ce que le régime sioniste arrête sa guerre génocidaire contre la bande de Gaza.
« Si Gaza ne reçoit pas la nourriture et les médicaments dont elle a besoin, tous les navires en mer Rouge à destination des ports israéliens, quelle que soit leur identité, seront la cible de nos forces armées », avait averti Y. Sarii dans un communiqué.
Les forces armées yéménites ont attaqué et saisi plusieurs navires liés à Israël en mer Rouge et dans le détroit de Bab el-Mandeb, voie maritime par laquelle transite une grande partie du pétrole mondial, et ont tiré des missiles balistiques et des drones armés sur Israël.
Ces attaques menées par Sanaa viennent narguer les responsables américains qui apportent tout le soutien à Israël. Lloyd Austin, secrétaire américain à la Défense, a récemment annoncé mardi que son pays « ne tolérera pas » les attaques contre ses forces au Moyen-Orient. C’est ce qui ressort d’une conférence de presse conjointe tenue entre ce haut gradé et le secrétaire d’État Antony Blinken, après leur rencontre avec leurs homologues australiens dans la ville américaine d’Annapolis.
Il a expliqué que son pays suit de près les derniers développements au Moyen-Orient, réaffirmant la volonté de Washington « d’assurer la sécurité à la fois d’Israël et des soldats américains ».
Rappelant les attaques et la blessure de certains soldats américains lors d’un raid contre la base d’Ain al-Asad en Irak, L. Austin a déclaré qu’ « Il ne fait aucun doute que les États-Unis ne toléreront pas d’attaques contre nos soldats servant dans la région ».
Il a noté qu’ « une milice chiite soutenue par l’Iran était à l’origine de l’attaque de la base », mais n’a pas mentionné de groupe spécifique « car l’enquête se poursuit ». Et d’ajouter « avoir envoyé des forces supplémentaires pour assurer la sécurité d’Israël et des soldats américains dans la région, et renforcé leurs capacités en matière de défense antimissile balistique et de défense aérienne ».
L. Austin a également rappelé qu’une diminution des tensions dans la région serait dans l’intérêt de tous les pays et qu’ils déployaient des efforts dans ce sens. « Si un accord de cessez-le-feu était conclu à Gaza et que les prisonniers étaient libérés, les tensions dans la région diminueraient », a-t-il lancé. Reste à savoir pourquoi l’administration à laquelle il appartient ne fait rien pour forcer la main à Israël. Ces déclarations interviennent alors que, rapporte Euronews, 55% des Américains refusent l’envoi de forces pour défendre Israël s’il fait l’objet d’une attaque. Ce pourcentage est le plus élevé depuis que le Conseil Chicago a posé cette question en 2010.