La guerre génocidaire menée par l’armée sioniste dans la bande de Gaza est loin d’être achevée, en dépit des informations en provenance de Washington qui assurent que rien n’est encore perdu en la matière. Pour le Hamas, le discours prononcé par Benyamin Netanyahu au Congrès américain cherche à induire « en erreur » et les Américains et le reste du monde. En accablant de tous les maux la résistance palestinienne et l’Iran dont le soutien indéfectible à la juste cause palestinienne n’a pas de limites. Dans la journée de vendredi, une embuscade a été menée par les combattants des Brigades Al-Qassam contre deux forces israéliennes, à Rafah au sud de Gaza. Plusieurs tués et blessés ont été signalés parmi les assaillants. Plus, au moins 3 chars Merkava 4 ont été détruits par les combattants de cette faction palestinienne à Tell Al Hawa non loin de Gaza ville. Les combattants des Brigades Al-Qods assuraient pour leur part avoir engagé une rude bataille à l’est de Kahn Younès contre les forces israéliennes. Comme elles ont assuré avoir ciblé, via une salve de roquettes, Ashkelon et d’autres colonies dans l’enveloppe de Gaza.
Si les combats font tours rage dans l’enclave palestinienne, la guérilla à laquelle est confrontée l’armée sioniste intégrant la dynamique de l’usure, il n’en reste pas moins que la Cisjordanie occupée est aussi en bute à la colère palestinienne qui prend diverses formes de résistance. La dernière opération de Qalqilya en est la preuve. A Tel-Aviv, la multiplication des opérations anti-israéliennes dans cette zone qui, en principe, relève de la compétence de l’Autorité palestinienne basée à Ramallah, inquiète. C’est la raison pour laquelle des opérations se multiplient au niveau des divers points, jugés « noirs », pour éliminer tout risque de soulèvement armé d’envergure. Les rafles des Palestiniens, en particulier les jeunes, se multiplient. Les derniers chiffres évoquent 9 785 palestiniens détenus par l’occupation depuis le 7 octobre, date à laquelle l’opération « Déluge Al-Aqsa » a été menée.
Depuis six mois déjà, la Cour internationale de justice (CIJ) soulignait le risque plausible de génocide en cours à Gaza. Dans un jugement d’une extrême gravité, elle ordonnait à Israël de prendre des mesures pour prévenir ce génocide et de faciliter l’acheminement d’une aide humanitaire massive. En mars, cette ordonnance était réitérée en raison du danger imminent de famine. Aujourd’hui, cette famine s’est installée dans toute l’enclave, comme l’atteste un rapport d’experts indépendants de l’ONU.
Mais il y a pire, comme le rappellent Médecins sans frontières (MSF) qui dispose de 300 Palestiniens et 20 personnels internationaux sur place. L’ONG alerte régulièrement sur l’aggravation de la situation humanitaire. Isabelle Defourny, présidente de MSF, dénonce des massacres de civils récurrents et décrit une situation désespérée. « Pour vous donner une idée, uniquement au mois de juillet, les équipes médicales de Médecins sans frontières à l’hôpital de Nasser, l’un des rares établissements encore fonctionnels dans le sud de Gaza, ont enregistré cinq afflux massifs de blessés. Ces blessés proviennent de bombardements dans des camps, de déplacements dans des écoles, et de massacres de populations civiles. »
La situation est d’autant plus critique en raison de l’impossibilité pour la population de se réfugier loin des zones de conflit. « La population ne peut pas s’éloigner des zones de guerre. Les secours médicaux et les hôpitaux sont souvent installés à distance dans des zones relativement plus sûres, mais cela ne suffit pas à garantir une protection adéquate », explique la présidente.
Les conditions de vie à Gaza sont devenues quasiment insoutenables : les habitations sont détruites, les routes sont dévastées. « Ce qui est encore plus choquant, c’est que des pays riches et puissants, comme les États-Unis, jouent un rôle dans la persistance de ce massacre et de cette crise. La situation actuelle pourrait être jugée comme un génocide », ajoute I. Defourny.
Les appels à la communauté internationale se multiplient pour une intervention urgente afin d’atténuer cette crise humanitaire. La communauté internationale, dont l’inaction semble complice d’une tragédie de grande envergure, est appelée à agir pour prévenir davantage de souffrances et restaurer la dignité des habitants de Gaza. L’OMS a tiré aujourd’hui la sonnette d’alarme sur le risque encouru par les enfants gazaouis en proie à la polio qui, selon toute vraisemblance, prend les dimensions d’une épidémie galopante.