Les frappes aériennes ont touché des cibles militaires près de la ville de Deir Ez-Zor, dans l’est de la Syrie, causant des dégâts matériels, selon l’agence de presse officielle syrienne, SANA. Ces frappes aériennes surviennent deux jours après une attaque près de Damas contre une cargaison d’armes iraniennes qui semblait se diriger vers le Liban.
Les frappes aériennes de dimanche ont été rapportées par des sites d’information affiliés à l’opposition syrienne et n’ont pas été confirmées par les médias d’État. Elles visaient des sites de l’armée syrienne et de milices pro-iraniennes dans les environs d’al-Dimas, juste à l’ouest de Damas. Aucune victime n’a été signalée et l’étendue des dégâts causés par les frappes présumées reste indéterminée.
Bien que l’armée israélienne ne fasse généralement pas de commentaires sur des frappes spécifiques en Syrie, elle a admis avoir effectué des centaines de sorties contre des groupes soutenus par l’Iran qui tentent de s’implanter dans le pays depuis dix ans. L’armée israélienne dit qu’elle attaque également les cargaisons d’armes censées être destinées à ces groupes, dont le principal est le Hezbollah libanais. De plus, les frappes aériennes attribuées à Israël ont ciblé à plusieurs reprises les systèmes de défense aérienne syriens.
Fin septembre, des médias affiliés à l’opposition syrienne avaient rapporté la mort de deux hommes, tués lors d’une attaque présumée de drone israélien dans le sud de la Syrie. Les deux hommes circulaient sur une moto lorsqu’ils ont été frappés par un missile.
Complots sans fin
A Tel-Aviv, des médias israéliens ont dévoilé mardi l’existence d’un plan israélien qui propose de fournir un soutien militaire et matériel aux manifestants dans le gouvernorat syrien de Soueïda.
Des habitants de cette province du sud de la Syrie manifestent depuis quelques semaines pour réclamer l’amélioration des conditions de vie.
Ehud Yaari, chroniqueur pour les affaires du Moyen-Orient sur la chaîne de télévision israélienne Channel 12, a déclaré que le soutien israélien devrait passer par « l’ouverture d’un couloir humanitaire à travers le village d’al-Anat », situé à environ 54 km de la ville de Soueïda, à la frontière syro-jordanienne. Il a précisé qu’à travers ce village « les camions druzes peuvent livrer des fournitures militaires et humanitaires israéliennes » sur une route de 55 kilomètres de longueur.
Le commentateur a toutefois fait remarquer que cette affaire se heurte à plusieurs problèmes : le premier étant que le monarque jordanien, le roi Abdallah II, hésite à intervenir seul dans la guerre contre la Syrie, « et ce, malgré le rapprochement entre les Hachémites et les Druzes », sachant que l’actuel ministre des Affaires étrangères de Jordanie est issu de la secte des Unificateurs druzes. Le chroniqueur a ajouté que l’administration américaine « n’a pris que des mesures mineures » concernant ce qu’elle a appelé la « révolution » druze. Et last but not least, l’établissement d’un corridor druze nécessite « un large consensus de la part des pays occidentaux et des pays du Golfe ».
E. Yaari a expliqué que l’idée du corridor pourrait être développée par étapes et inclure éventuellement, si nécessaire, « la fourniture aux Druzes d’armes pour défendre leurs terres, ce qui nécessite une couverture militaire commune (des avions américano-jordaniens-israéliens) pour sécuriser les expéditions si nécessaire ».
Il y a quelques jours, Wiam Wahhab, chef du Parti arabe Tawhid au Liban, et Khaled Al-Aboud, membre de l’Assemblée du peuple syrien, ont révélé à l’antenne d’Al-Mayadeen, télévision libanaise, l’existence d’un plan israélien visant à enflammer le sud de la Syrie, notamment dans le gouvernorat de Soueïda.