Cet appel à la mobilisation générale de Naplouse intervient après que Mohammed Shtayyeh, Premier ministre palestinien, s’est rendu dimanche dans la soirée, dans le camp de réfugiés de Jénine. Une visite rarissime au regard de l’impopularité de l’Autorité palestinienne dans cette ville du nord de la Cisjordanie occupée, où les raids de l’armée israélienne sont quasi-quotidiens, et les affrontements entre soldats et militants armés palestiniens sont récurrents.
Lors d’une brève allocution devant les caméras, des journalistes et des habitants assis sur des chaises en plastique, M. Shtayyeh évoque le double standard de la communauté internationale qui « regarde l’Ukraine et ferme les yeux sur la Palestine ». Il précise qu’il n’est pas là pour présenter des condoléances, mais pour les recevoir, car « les Palestiniens sont rassemblés dans le chagrin, unis par la souffrance ». Il ajoute qu’« Israël ne veut ni l’ordre ni la paix et que le sang palestinien finance les campagnes électorales israéliennes ».
À ses côtés, Fathi Hazem, père de Raed Hazem, l’assaillant de l’attaque en avril à Tel Aviv qui a tué quatre israéliens, et de Abed Hazem, tué en septembre lors d’un raid de l’armée israélienne à Jénine, était présent. Ce déplacement du Premier ministre palestinien tente d’exprimer un sentiment d’unité des factions palestiniennes.
Mais la visite a du mal à convaincre, sur place, étant donné l’impopularité croissante de l’Autorité palestinienne dans le secteur, sa répression violente des groupes dissidents au pouvoir, et son inaction sur le terrain, qui ne fait que renforcer le Hamas et le Jihad Islamique palestinien.