«Un jeune homme a été tué par les balles israéliennes à Jénine», a ainsi indiqué le ministère palestinien de la Santé, tandis que l’armée israélienne a confirmé à l’AFP avoir mené une opération dans ce camp, considéré comme l’un des principaux bastions des factions armées palestiniennes en Cisjordanie occupée. Une nouvelle attaque armée a fait au moins deux morts et de nombreux blessés le soir du 7 avril dans le centre de la métropole israélienne de Tel-Aviv, la seconde en neuf jours dans la région et la quatrième en moins de trois semaines en Israël. A la suite d’une chasse à l’homme, les forces israéliennes avaient localisé et abattu dans un échange de tirs l’assaillant, Raëd Hazem, 28 ans, un Palestinien «sans affiliation connue» à une faction armée, selon le renseignement israélien, et originaire de Jénine, en Cisjordanie, territoire occupé depuis 1967.
Au lendemain de l’opération de résistance palestinienne à Tel Aviv, au cours de laquelle 5 personnes ont été tuées et 7 autres blessées, les médias israéliens sont encore sous le choc. Et c’est de nouveau un aveu d’échec sécuritaire qui est ressenti avec gravité, d’autant que c’est la quatrième opération en l’espace de deux semaines dans les territoires palestiniens occupés en 1948. Sans compter aussi qu’elle est survenue pendant le mois de Ramadan, alors que toutes les forces israéliennes sont sur le qui-vive, craignant la répétition du scénario de l’an dernier, lorsque les factions de la résistance palestinienne avaient lancé depuis Gaza l’opération de 11 jours, Epée d’al-Qods, pour soutenir les habitants du quartier Jarrah et les fidèles qui faisaient l’objet de harcèlement en se rendant à la mosquée al-Aqsa pendant les nuits.
Ce revers avéré est consolidé par la facilité avec laquelle l’auteur de l’opération Raed Hazem est parvenu à quitter le lieu de l’attaque et à se rendre vers Jaffa (Yafa), traversant 5 km, sans être repéré par les 1000 éléments des forces israéliennes, toutes tendances confondues, armée, police et unités spéciales, lesquels ont cru jusqu’à 5 heures du matin qu’il était retranché dans un bâtiment à Tel Aviv. Avant qu’un colon n’appelle la police pour lui faire part de la présence de quelqu’un de suspect à proximité de la mosquée de Yafa.
Selon certains médias, les responsables des forces sécuritaires et militaires étaient « dans le noir total » face à l’attaque, ne sachant ni comment l’assaillant est venu à Tel Aviv, ni comment il s’est procuré sa mitrailleuse, ni comment il l’a quitté.
Le Premier ministre israélien Naftali Bennett a affirmé avoir donné à ses forces une « liberté d’action totale » pour « vaincre la terreur ». « Nous donnons une liberté d’action totale à l’armée, au Shin Beth (renseignement intérieur) et à toutes les forces de sécurité afin de vaincre la terreur. Il n’y a pas, et il n’y aura pas, de limites à cette guerre », a-t-il déclaré lors d’un point de presse au côté du ministre de la Défense Benny Gantz
Hazem Qassem, porte-parole du Hamas, a condamné les déclarations de l’ambassade de Turquie en Israël et du ministère bahreïni des Affaires étrangères, qui ont dénoncé l’opération de résistance de Tel Aviv. « Nous déplorons les déclarations de l’ambassade de Turquie et du ministère bahreïni des Affaires étrangères, qui ont condamné l’opération de résistance à Tel-Aviv », a-t-il affirmé au micro de la chaine libanaise Al-Mayadeen.
H. Qassem a souligné que « la résistance du peuple palestinien s’inscrit dans le cadre de la légitime défense et de son caractère sacré, et c’est un droit garanti par toutes les lois internationales et les normes humanitaires », tout en relevant que « la politique agressive de l’occupation israélienne contre le peuple palestinien est l’une des formes de terrorisme et de racisme dans le monde ».
L’ambassade de Turquie en Israël avait condamné l’opération à Tel-Aviv. « Nous condamnons l’attaque terroriste à Tel-Aviv et nous sommes préoccupés par la récente augmentation du nombre des opérations de fusillade. Nous adressons nos condoléances à Israël et à la famille des victimes », a assuré la légation turque. Quant au ministère bahreïni des Affaires étrangères, il a condamné « fermement la fusillade terroriste qui a eu lieu à Tel-Aviv », précise un communiqué.
L’opération commando à Tel-Aviv avait tué, jeudi, 3 Israéliens. Et à l’aube de vendredi, les autorités de l’occupation israélienne ont annoncé la liquidation de l’auteur de l’opération Tel Aviv, Raed Fathi Zaidan Khazem (29 ans), lors d’un affrontement avec les forces spéciales israéliennes.
Des marches de célébration ont eu lieu dans diverses villes palestiniennes acclamant l’opération héroïque et la soutenant. Les factions de résistance palestinienne ont également salué l’opération de Tel Aviv, soulignant qu’il s’agissait d’une « réponse naturelle aux crimes de l’occupation ».