Le Hezbollah a catégoriquement nié les informations sur son implication dans les événements de dimanche à la frontière libano-syrienne. Son Bureau médiatique a déclaré dans un communiqué : « Nous réitérons ce que nous avons déjà annoncé à plusieurs reprises : le Hezbollah n’a aucun lien avec les événements qui se déroulent sur le territoire syrien. »
Le ministère syrien de la Défense avait accusé dans la journée « des combattants du Hezbollah d’avoir franchi la frontière dans la province de Homs et tué trois éléments de l’armée syrienne ».
« L’armée libanaise a remis, par l’intermédiaire de la Croix-Rouge libanaise, les corps de trois combattants syriens au poste-frontière de Jousiyeh al-Qaa avec la Syrie », selon l’agence officielle libanaise ANI. « Il n’y a pas eu d’affrontements avec la partie syrienne, mais plutôt des attaques contre des villages libanais », a déploré le député Ihab Hamadeh, membre du bloc du Fidélité à la Résistance. Il a ajouté : « Un enfant est tombé en martyr dans sa maison suite à ces attaques ». ANI a rapporté que « plusieurs roquettes sont tombées sur la ville frontalière d’Al-Qasr, en provenance de la campagne d’Al-Qousseir à l’intérieur du territoire syrien ».
De son côté, le ministère syrien de la Défense a revendiqué le bombardement de villes à la frontière avec le Liban avec des obus d’artillerie. Un enfant est tombé en martyr et 4 Libanais ont été blessés dans ces bombardements sur les localités de la Békaa à l’est du Liban, ont rapporté les médias locaux, selon lesquels ces régions ont connu un mouvement de déplacement des habitants en direction du Hermel.
Le ministère libanais de la Santé a annoncé lundi soir que « le bilan des événements survenus ces deux derniers jours à la frontière libano-syrienne s’élève à 7 morts et 52 blessés ». Il a précisé que « six personnes ont été tuées aujourd’hui et 42 blessées. Hier, un adolescent de 15 ans a été tué et dix personnes ont été blessées, dont une fillette de 4 ans ».
Plus tôt dans la journée, le correspondant d’Al Manar a rapporté que « six personnes ont été tuées dans un bombardement mené par Hayaat Tahrir al-Sham (HTS) sur la ville de Housh al-Sayyed Ali dans le district de Hermel du gouvernorat de Baalbek-Hermel, à la frontière avec la Syrie ». Il a ajouté que « des roquettes sont tombées sur la ville frontalière d’Al-Qasr, en provenance de la campagne syrienne d’Al-Qusayr ». Comme il a constaté que « les groupes armés se trouvent à plus de 500 mètres du village de Housh al-Sayyed Ali », soulignant que « les rumeurs d’une incursion dans la partie libanaise de la ville sont fausses ». Il a ajouté « qu’un chasseur de l’armée libanaise a mené une frappe aérienne sur des positions d’artillerie ciblant des civils dans la ville ».
La réponse de l’armée libanaise intervient après que des villages et des villes frontalières libanaises ont été soumis à des bombardements depuis le territoire syrien. Dans un communiqué publié aujourd’hui, l’armée a confirmé avoir envoyé « des renforts d’unités spéciales dans la région du Hermel après qu’un certain nombre de ses positions aient été ciblées depuis le territoire syrien ». Le communiqué a ajouté que « les unités militaires déployées ont concentré leurs tirs sur leurs cibles dans les zones de tir pour arrêter les attaques sur le territoire libanais ». Et a indiqué que « les contacts entre le commandement de l’armée et les autorités syriennes se poursuivent pour rétablir le calme et contrôler la situation dans la zone frontalière ».
Les médias syriens ont rapporté la mort « d’au moins cinq membres de groupes armés lors des affrontements d’aujourd’hui à la frontière syro-libanaise ».
La présidence libanaise a rapporté que « le président Joseph Aoun a appelé le ministre des Affaires étrangères Youssef Rjei, qui se trouve à Bruxelles, et lui a demandé de communiquer avec la délégation syrienne participant à la Neuvième Conférence sur le soutien à l’avenir de la Syrie pour travailler à résoudre le problème frontalier existant le plus rapidement possible ». Le président libanais a également déclaré que « ce qui se passe aux frontières est et nord-est ne peut pas continuer, et nous n’accepterons pas que cela continue », notant qu’il avait chargé l’armée libanaise de répondre aux sources des tirs.
La tension entre Damas et Beyrouth, laquelle servirait pour l’essentiel les intérêts d’Israël, ne doit pas faire oublier ce qui se passe au cud du Liban où les agressions sionistes n’en finissent plus. Le correspondant d’Al-Manar a fait état lundi de 2 martyrs dans une attaque au drone contre une moto et un véhicule dans la localité Yohmor-Chaqif, au sud-Liban. La veille dimanche, aux aurores, un citoyen est tombé en martyr et un autre blessé dans un raid israélien contre la localité de Yater, signalait le ministère de la Santé. Plus tard, il a été question d’un second raid de drone dans le village de Mays al-Jabal. Il a coûté la vie à un second martyr.
Dans la matinée, le correspondant d’al-Manar a rendu compte de tirs de feu depuis un destroyer israélien en direction des eaux territoriales en face de Ras al-Naqoura dans le district de Tyr (Sour) dans le secteur occidental. En même temps, les avions de guerre israéliens survolaient la Bekaa de l’ouest. Samedi, un raid sur une voiture Rapid à Burj al-Moulouk dans le district de Marje’youn a fait un martyr.
Commentant l’attaque à Burj a-Moulouk, le député Ali Fayyad, membre du bloc parlementaire « Fidélité à la Résistance », l’a qualifié d’« attaque flagrante contre une cible civile ». « Elle constitue une continuation des actes hostiles pratiqués quotidiennement contre les citoyens libanais lesquels se trouvent dans une situation purement civile, pendant qu’ils mènent leur vie normale dans leurs villages, et non comme le prétend l’occupation sioniste avec ses fausses allégations quotidiennes », a-t-il ajouté. Dans sa version des faits, l’armée d’occupation dit avoir éliminé des combattants de la résistance.
Selon A. Fayyad, cette attaque constitue « une tentative israélienne de violer et de renverser la résolution 1701, avec la complicité américaine et l’indifférence du Comité de supervision » du cessez-le-feu. « Tout cela exige que le gouvernement réévalue la situation et prenne des mesures plus décisives et plus robustes pour protéger les citoyens libanais, qui sont désormais complètement exposés et dont la vie et les moyens de subsistance sont quotidiennement ciblés. » , a-t-il déclaré.
Samedi soir, le correspondant d’al-Manar au sud du Liban a rendu compte de nouveaux territoires libanais récemment occupés au-delà des 5 positions stratégiques. Il rapporte que les forces israéliennes ont avancé depuis la colonie Misgav Am en direction de la localité libanaise frontalière de Odaysseh, atteignant la place de la mosquée détruite. Pendant ce temps, les forces ennemies israéliennes ont creusé une longue tranchée sur le côté ouest de la route menant de la localité de Houla vers la position israélienne Al-Abbad. Ces travaux sont destinés à placer les fils métalliques à l’intérieur de la tranchée sur le territoire libanais appartenant à la ville. Une autre force d’infanterie sioniste a en outre traversé le mur frontalier dans la localité de Kfar Kila, s’est stationnée pendant un certain temps sur le territoire libanais avant de se retirer. La zone occupée s’étend désormais depuis la position Al-Abbad, jusqu’au site nouvellement construit sur la route menant de Houla à Markaba, en plus des terres arpentées de la ville de Hounin, qui comprennent de nombreuses maisons de citoyens, a assuré le correspondant d’al-Manar.
L’occupation israélienne continue de violer le cessez-le-feu, entré en vigueur le 27 novembre 2024, en attaquant des civils et en bombardant des villes, tout en maintenant son occupation sur cinq points libanais stratégiques (Tall al-Awida, Jabal Blat, Tal al-Labouneh, Tal al-Aziziya et Tal al-Hamamis), refusant de s’en retirer.