Un officier de la résistance islamique a rapporté samedi sa version des combats qui se déroulent ces deux derniers jours, à la frontière entre le Liban et le nord de la Palestine occupée avec l’occupation israélienne. Le journal libanais al-Akhbar qui prête ses colonnes au communiqué du Hezbollah rapporte que les combats sont les plus violents dans les deux localités Yaroun et Maroun al-Ras dans le casa de Bint Jbeil alors que pendant les deux premiers jours de l’offensive israélienne terrestre, ils étaient concentrés à Odayssé et Kafarkela où plus de 60 militaires de l’unité d’élites ont péri dans les embuscades de la résistance.
L’armée d’occupation israélienne a rendu compte samedi que 38 militaires ont été atteints durant ces dernières 24 heures, sans préciser s’il y a des tués. Sur les combats à Maroun al-Ras et Yaroun, l’officier de la résistance a révélé que les soldats d’élite ennemis ont tenté, vendredi, après une couverture de feu de l’artillerie et aérienne d’avancer en direction de deux axes de ces deux localités « mais lorsqu’ils sont arrivés dans une zone piégée d’avance aux engins , dont certains hier, et à l’appel « Labbayka ya Nasrallah », les combattants les ont actionnés, puis se sont accrochés aux armes légères et moyennes et aux obus avec eux, à de courtes distances, voire à la distance zéro »
Commentant des photos diffusées par l’armée sioniste montrant des soldats à proximité des maisons dans des villages libanais, l’officier de la résistance a assuré que « le prix payé par l’israélien pour les photos et les vidéos qu’il publie aux abords de certains villages limitrophes est exorbitant en pertes humaines et matérielles ». Selon lui, « les photos publiées par l’ennemi israélien, à proximité des maisons dans un village frontalier, ont été prises dans une zone géographique située à quelques dizaines de mètres des territoires occupés sachant que certains habitants du sud ont édifié leurs maisons à proximité de la frontière ». « En vue d’obtenir les photos dont Netanyahu en crise a pressement besoin, le prix a été 20 tués ou blessés dans les rangs des soldats d’élite ce qui a contraint le censeur militaire israélien à les dissimuler, imposant un black-out sur l’évènement », a-t-il ajouté.
Sur le terrain, le Hezbollah poursuit ses opérations contre les groupements de soldats de l’occupations et contre le colonies. Ainsi, dans la nuit de vendredi à samedi, ses combattants ont repoussé vers 1 :50, une tentative de percée dans l’entourage du bâtiment de la municipalité de la localité de Odayssé. Vers 2 :15, des roquettes ont été dirigées contre un attroupement de militaires israéliens dans la colonie Kfar Yuval et d’autres salves contre un rassemblement de militaires dans la colonie de Kfar Giladi et à Khallat Abir à Yaroun.
Plus tard dans la matinée, la résistance a rapporté que ses combattants ont visé un char Merkava pendant qu’il avançait vers al-Bat, au bout de la forêt de Maroun à l’aide d’un obus guidé. Vers 10 :30, des missiles Fadi-1 ont été tirés sur la base Ramat David alors que vers 12 :45, deux missiles Falaq-2 ont visé la colonie de Sasa’.
Dans l’après-midi, vers 14 :10, des roquettes ont plu sur la colonie Karmiel. Selon la police de l’occupation israélienne, des bâtiments ont été sérieusement endommagés et 3 personnes sont blessées. Dix minutes plus tard, des roquettes ont visé la ville occupée de Safed.
Des salves de roquettes ont aussi été lancées, vers 15:00, contre des sites de l’artillerie et des groupements de soldats dans la foret de la colonie Dan et, plus tard, contre la caserne de Maalé Golani.
Les médias israéliens ont fait état de 5 missiles depuis le Liban en direction de la vallée Jezréel, indiquant que certains ont été interceptés et d’autres sont tombés dans des zones ouvertes… Selon le quotidien israélien Haaretz, 700 roquettes et drones ont été tirés depuis le 2 octobre. Les sirènes d’alerte ont retenti depuis ce matin dans les colonies suivantes: Afula dans la Golan syrien occupé, à Safed et son entourage, Metulla, Dafna, Dan, Ma‘ayan Baruch, Sha‘er Yashuv …
Le correspondant de la chaine qatarie al-Jazeera a rendu compte que des barrages de roquettes ont visé à trois reprises la Haute Galilée. L’armée d’occupation a dit avoir détecté deux missiles depuis le Liban sur la région de Haïfa, l’un d’entre eux ayant été intercepté et le second se serait écrasé dans une zone ouverte.
Tel-Aviv tue les civils
L’aviation de l’ennemi israélien a mené, samedi matin, une série de raids visant la banlieue sud de la capitale libanaise, Beyrouth, et plusieurs zones de la Bekaa (est). Les agressions israéliennes se sont étendues vers le nord du pays, ciblant le camp palestinien de Badawi, à Tripoli. Plusieurs quartiers de la banlieue sud, notamment des bâtiments résidentiels à proximité du complexe Sayed al-Shuhada, dans le quartier de Roueiss, ainsi que le quartier Al-Abyad, et un immeuble résidentiel dans la région de Choueifat, ont ainsi été visés. Les raids sionistes contre la banlieue ont coïncidé avec d’autres frappes sionistes contre la région de la Bekaa, où plusieurs localités ont été bombardées vendredi soir et samedi à l’aube, notamment les régions de Rayak, Sar’in et Saadnayel. Une frappe aérienne a également visé la localité d’Al-Rafid, dans la Bekaa-ouest. Les chasseurs israéliens ont également renouvelé le bombardement des environs de la zone frontalière d’Al-Masnaa entre le Liban et la Syrie.
D’autre part, l’ennemi a étendu son agression contre le nord du Liban, en ciblant un appartement à l’intérieur du camp de réfugiés palestiniens de Bedawi à l’aide d’un drone qui a attaqué un immeuble résidentiel. 4 personnes membres d’une même famille sont tombées en martyre : le dirigeant du Hamas Saeed Al-Ali, son épouse, et leurs deux fils.
Vendredi soir, l’occupation israélienne a même ciblé l’hôpital Salah Ghandour, dans la ville de Bint Jbeil, au sud du Liban, avec plusieurs obus d’artillerie, faisant des blessés parmi le personnel médical. La Croix-Rouge a œuvré pour évacuer les blessés suite aux bombardements d’artillerie israéliens qui ont visé l’hôpital, mais l’occupation a refusé de donner la permission aux équipes d’ambulances de les évacuer au motif qu’il s’agit d’une « zone de combat dangereuse ». Au moins 15 membres du personnel médical de l’hôpital ont été blessés, dont 9 grièvement atteints. Après le refus israélien, la Croix-Rouge a transféré seulement 5 personnes grièvement blessées vers les hôpitaux de Saïda. Les équipes médicales de l’hôpital ont pour leur part évacué les blessés avec leurs propres voitures vers l’hôpital gouvernemental de Tibnine. 11 ambulanciers paramédicaux de l’Autorité islamique de la santé sont également tombés en martyre lors de 3 raids visant leurs centres. L’OMS a fait état de 73 martyrs parmi le personnel médical libanais suite aux agressions israéliennes. Cependant, le ministère libanais de la Santé a affirmé que 50 membres du personnel médical sont tombés en martyre suite aux agressions israéliennes durant ces trois derniers jours.
Le Hezbollah cible les militaires
Dans une interview avec la chaine qatarie al-Jazeera, Mahmoud Qmati, vice-président du Conseil politique du Hezbollah a assuré que « la résistance a entravé toutes les tentatives d’infiltration des forces d’occupation israélienne dans tous les points où ils ont tenté une pénétration ». Il a ajouté que « les missiles de la résistance ont frappé à une distance de 150 km et nous avons gardé le même rythme des tirs ».
« Nous sommes prêts pour faire face à toute avancée terrestre et nous sommes supérieurs à l’ennemi dans ce domaine. Quel que soit la distance en profondeur que l’ennemi pénètrera elle deviendra le cimetière des soldats et de ses chars », a-t-il poursuivi.
Evoquant la visite du ministre des Affaires étrangères Abbas Araqshi à Beyrouth, le responsable du Hezbollah a déclaré qu’il est venu pour dire que Téhéran est avec le Liban entièrement. Selon lui c’est l’ennemi israélien qui refuse le cessez-le-feu. « Lorsque le cessez-le-feu entrera en vigueur nous discuterons de toutes les questions et proclamerons nos positions », a-t-il dit. Interrogé sur le mécanisme d’élection du nouveau secrétaire général du Hezbollah, il a indiqué qu’il est actuellement affecté « parce que nous sommes en guerre ». « Le commandement collectif du Hezbollah est toujours cohésif et solidaire », a-t-il conclu.
La Force Intérimaire des Nations unies (Finul) déployée le long de la frontière entre Israël et le Liban a annoncé samedi « maintenir ses positions », malgré une demande de l’armée israélienne de « déplacer certaines » d’entre elles, ont rapporté des médias libanais et français. La Finul indique, dans un communiqué, que l’armée israélienne lui a demandé le 30 septembre « le retrait des Casques bleus de certaines de leurs positions », l’informant « de son intention de mener des incursions terrestres limitées au Liban ». « Les soldats de la paix maintiennent cependant leur présence sur l’ensemble des sites », a-t-elle ajouté, selon l’Orient-Le jour.
Le rôle de la mission de maintien de la paix de l’ONU au Liban, crée en 1978, se trouve, en effet, remis en question depuis le récent regain de tensions entre le Hezbollah libanais et Israël. Son personnel reste désormais cantonné dans ses bases et postes d’observation, malgré le mandat établi par le Conseil de sécurité afin de contrôler la cessation des hostilités, précise le quotidien « La Croix » Cette situation a notamment poussé mardi 2 octobre la présidence italienne du G7 à réclamer un renforcement du rôle de la Finul par le Conseil de sécurité de l’ONU, rapporte le même média.
A rappeler que pour la première fois depuis le début de l’escalade au Liban, des frappes de drones israéliens ont atteint dans la nuit du 4 au 5 octobre la ville de Tripoli, dans le nord du pays. Ces frappes ont touché un immeuble résidentiel dans un camp de réfugiés palestiniens au nord de la ville, tuant quatre personnes, dont un dirigeant du Hamas et les membres de sa famille, rapporte la chaîne libanaise Al Mayadeen. Le commandant Saïd Attallah Ali, sa femme et deux de ses filles ont été tués dans une frappe israélienne sur le camp de réfugiés Beddawi, a précisé ce 5 octobre un communiqué du Hamas. Israël « en paiera le prix », a-t-il ajouté.
La veille, l’armée israélienne avait revendiqué la mort d’un haut responsable du Hezbollah, Mohammad Rashid Sakafi, lors d’une frappe aérienne sur la banlieue sud de Beyrouth le décrivant comme « un terroriste de haut rang du Hezbollah » qui était le chef des communications du groupe depuis 2000. « Sakafi a déployé des efforts considérables pour développer les capacités de communication entre toutes les unités du Hezbollah », a indiqué l’armée israélienne.
Alors que le Liban a subi une nouvelle nuit de bombardements israéliens intensifs, des centaines de milliers de personnes continuent de traverser la frontière vers la Syrie pour fuir ces bombardements, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). S’exprimant depuis Beyrouth, Mathieu Luciano, chef du bureau de l’OIM au Liban, a indiqué le 4 octobre qu’entre le 21 septembre et le 3 octobre, environ 235 000 personnes avaient traversé la frontière vers la Syrie par voie terrestre, environ 82 000 Libanais et 152 000 Syriens. Il a ajouté que sur la même période, 50 000 Libanais et 10 000 Syriens étaient partis par voie aérienne depuis l’aéroport de Beyrouth et qu’environ 1 000 personnes avaient fui par la mer. Les données de l’OIM indiquent qu’au 2 octobre, 400 000 personnes ont été déplacées rien qu’au cours des deux dernières semaines, dans le contexte de l’escalade des opérations militaires israéliennes en cours au Liban, notamment des incursions terrestres dans le sud. L’OIM estime qu’environ un million de personnes ont été déplacées au Liban depuis octobre dernier. « Bien sûr, les chiffres continuent d’augmenter, alors que les bombardements intensifs se poursuivent au sud, dans la vallée de la Békaa, à Beyrouth et dans d’autres régions », a ajouté M. Luciano. Les attaques israéliennes contre le Liban depuis le début du conflit il y a un an ont tué 1 974 personnes, dont 127 enfants, et en ont blessé 9 384, a déclaré jeudi 3 octobre Firass Abiad, ministre libanais de la Santé.
Dans la journée de samedi, le bureau des Relations médiatiques du Hezbollah a démenti les informations publiées par certains médias, dont l’Agence France-Presse et attribuées à des sources du Hezbollah, évoquant le sort de ses responsables. « Les médias publient des informations qu’ils attribuent à des sources du Hezbollah concernant le sort des responsables du Hezbollah à la suite des raids brutaux dans les banlieues sud. Le dernier en date est l’Agence France-Presse, qui a attribué ses informations à des sources de haut rang au sein du Hezbollah. Nous tenons à réitérer que nous n’avons aucune source au sein du Hezbollah, et notre position est exprimée dans une déclaration officielle publiée par les Relations médiatiques du Hezbollah ».
Dans une dépêche l’AFP a attribué à un responsable du Hezbollah que le contact avec cheikh Hachem Safieddine, chef du bureau exécutif, a été perdu depuis les violents raids israéliens contre la banlieue sud de Beyrouth le vendredi 4 octobre. L’agence a rapporté que cette présumée source lui a dit « Nous ne savons pas s’il était présent à l’endroit visé par les raids » et qu’il est « le candidat le plus susceptible » pour succéder à Sayed Hassan Nasrallah. Tout ce charivari médiatique se déroule alors qu’Israël, dont la puissance du Mossad n’est plus à démontrer (Sic !) cherche par tous les moyens à savoir s’il a été tué dans ce raid.
Selon le bureau des Relations médiatiques, « certains médias, notamment un certain nombre de sites Internet, ont publié de fausses nouvelles et des rumeurs sans valeur concernant le statut organisationnel d’un certain nombre de hauts responsables du Hezbollah ». Le texte estime qu’ils « s’inscrivent dans le cadre d’une guerre psychologique et morale contre les gens de la résistance menée, par ceux qui ont consacré leur plume, leur langue et leurs prises de position au service de l’occupation sioniste. »