L’ONG a affirmé avoir reçu un certain nombre de plaintes confirmant une réduction importante et soudaine du quota d’octroi de visas par quelques consulats européens, notamment l’absence ou le retard dans la réponse à caractère limité aux demandes ainsi que le manque de transparence au niveau des motifs de refus alors que les dossiers remplissaient les conditions requises…
Ce comportement discriminatoire a suscité une grande indignation parmi l’opinion et autres militants des droits de l’homme. Ces derniers y voient un acte qui constitue une violation du droit à la mobilité tel que stipulé dans les conventions et accords internationaux, a précisé la coalition.
L’ONG souligne par ailleurs que ses composantes ont obtenu plusieurs données démontrant le caractère « discriminatoire » de ces missions diplomatiques européennes au Maroc à l’égard des demandeurs de visa. « Il nous a été confirmé que cette campagne systématique a été lancée dans une période de temps unifiée et a adopté la même tactique pour rejeter les demandes, tout en réitérant les mêmes justifications dans sa réponse et en faisant tout le nécessaire afin d’éviter d’entendre les voix protestataires », fait-elle valoir. Plus, lesdits consulats « ont ignoré les appels et les mouvements des organisations de défense des droits de l’homme en cet égard, y compris les initiatives lancées par la Ligue marocaine pour la défense des droits de l’homme et l’Association marocaine des droits de l’homme ». L’Association marocaine des droits de l’homme a même organisé un sit-in de protestation devant le siège de la délégation de l’Union européenne à Rabat. Sans effet…
La somme de toutes ces frustrations a poussé la Coalition à adresser un mémorandum à la mission de l’Union européenne le 18 novembre 2022. La correspondance, qui a été présentée lors d’un colloque tenu jeudi, est intervenue après avoir épuisé tous les efforts.
« Notre correspondance et nos protestations n’ont pas reçu les soins et l’attention nécessaires« , a déploré la coalition lors de la présentation de la lettre, ajoutant que « l’ambassadrice de l’Union européenne, avait démontré à travers sa réponse, le 24 décembre 2022, qu’elle est satisfaite du travail des consulats européens au Maroc » en dépit de la violation flagrante du contenu des lois internationales relatives aux droits de l’homme, que ce soit la Déclaration universelle des droits de l’homme dans son article 13, ou dans les articles 12 et 13 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques.
« Nous, la Coalition Marocaine des organisations des Droits de l’Homme, ne laisserons pas passer cette occasion sans faire appel au Ministre des Affaires Etrangères, de la Coopération Africaine et des Marocains résidant à l’étranger, à intervenir d’urgence afin de respecter le droit des citoyens marocains à l’obtention d’un visa pour entrer sur le sol européen, et de mettre fin à tous les harcèlements et abus dont ils sont l’objet », annonce la coalition.
La diplomatie marocaine va-t-elle réagir où persistera-t-elle à considérer qu’il s’agit-là de « décisions souveraines », comme l’avait annoncé Nasser Bourita à l’issue de sa rencontre avec Catherine Colonna, patronne de la diplomatie française, lors de son récent déplacement à Rabat ?