L’agence de presse officielle syrienne Sana, citant une source militaire, a déclaré que les avions de combat israéliens avaient lancé des missiles depuis le nord du Liban en direction de la ville syrienne de Hama. Le média d’État a déclaré qu’il y avait eu des « pertes matérielles » à la suite des frappes contre des cibles dans la région de Hama.
Plus tôt dans la journée de mercredi, l’armée israélienne aurait effectué de rares frappes en plein jour contre des cibles près de la ville côtière syrienne de Tartous – à quelque 80 kilomètres à l’ouest de Hama – tuant deux soldats. « A 17H22 (14H22 GMT) précise cet après-midi, l’ennemi israélien a mené des frappes (…) depuis la mer Méditerranée, ciblant certains de nos sites de défense anti-aérienne à Tartous », a indiqué Sana, citant une source militaire. L’agence ne précise pas si l’attaque a été menée par des avions de guerre ou des navires. « L’agression a entraîné la mort de deux soldats et en a blessé six autres », selon l’agence.
L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) qui fait foi parmi les Occidentaux a déclaré que les frappes visaient également un dépôt d’armes appartenant au Hezbollah, près d’al-Jammasa, dans la province de Tartous. Al-Jammasah est située au sud de la ville de Tartous, bastion du gouvernement syrien abritant une base navale utilisée par Moscou.
L’OSDH, basé au Royaume-Uni mais qui dispose d’un large réseau de sources en Syrie, a confirmé la mort des deux soldats, ajoutant qu’un combattant, dont la nationalité était inconnue, avait également été tué. Et indiqué que les frappes ont également visé une base de défense anti-aérienne dans le village de Karto, à environ 10 kilomètres d’al-Jammas.
La première frappe semblait être une mission de suppression des défenses aériennes ennemies (SEAD), visant à ouvrir la voie aux avions de combat israéliens pour qu’ils puissent frapper des cibles sans avoir à contourner les défenses aériennes syriennes.
Ces dernières années, de nombreux soldats syriens servant dans des unités de défense aérienne ont été tués ou blessés lors de frappes aériennes attribuées à Israël. Interrogé par l’AFP, un porte-parole de l’armée israélienne a affirmé « ne pas commenter les informations dans les médias étrangers ». L’armée israélienne a en effet pour politique de ne pas commenter les frappes spécifiques en Syrie, tout en reconnaissant avoir mené des centaines de raids contre les groupes soutenus par l’Iran qui s’efforcent de s’ancrer dans le pays. L’État juif dit également s’en prendre aux livraisons d’armes à destination de ces groupes, et parmi eux le Hezbollah libanais. De plus, les frappes israéliennes attribuées à Israël ont également visé, à plusieurs reprises, les systèmes de défense aérienne syriens.
Lundi soir, deux combattants pro-régime ont été tués dans des frappes aériennes israéliennes contre des positions militaires de milices pro-Téhéran près de Damas, a également affirmé une ONG.
Le 28 août dernier, des chasseurs auraient ciblé l’aéroport international d’Alep, le mettant hors service pendant deux jours. Quelques jours plus tôt, deux combattants pro-régime avaient également été tués dans des frappes aériennes israéliennes contre des positions militaires de milices pro-Téhéran près de Damas, selon l’OSDH. Le 7 du même mois, des frappes israéliennes sur des positions militaires et des dépôts d’armes dans la périphérie de Damas avaient causé la mort de quatre militaires syriens et deux combattants pro-iraniens, selon la même source.
Vive tension dans le nord-est
A rappeler que les frappes israéliennes interviennent à l’heure où des combats font rage depuis plusieurs jours dans la région du nord-est syrien où les Kurdes, épaulés par la coalition occidentale menée par Washington, mais aussi par Tel-Aviv, ont choisi d’établir un bastion.
Dans ce cadre, le cheikh Ibrahim al-Hafil, de la tribu des Akidate, a appelé les membres des tribus dans l’est syrien de continuer à combattre les milices kurdes des Forces démocratiques syriennes (FDS) à Deir Ez-Zor jusqu’à ce que leur objectif soit réalisé. « Le mouvement tribal évolue dans la bonne direction politiquement pour parvenir à une administration civile et militaire complète de Deir Ez-Zor », a-t-il précisé.
Il y a quelques jours, I. al-Hafel avait assuré que les combats contre les FDS allaient se poursuivre afin que les tribus puissent gérer leurs zones. Ces combats entre les FDS et les combattants tribaux dans la campagne orientale de Deir Ez-Zor avaient éclaté le 27 août dernier. Depuis, les membres des tribus ont réussi à expulser les FDS de leurs zones de concentration à al-Kashkiya, Abou Hamam et Gharanij. Ils ont pris le contrôle d’un certain nombre de leurs quartiers généraux à al-Chaafah et Chanan. Ils ont également endommagé un certain nombre de leurs véhicules militaires et ont bombardé l’un des puits de pétrole qu’ils contrôlent dans la région d’al-Azbah, le mettant en feu.
Les combattants tribaux se sont en revanche retirés de la ville al-Dhiban, la semaine passée, après de violents bombardements afin de protéger la vie des enfants, des femmes et des personnes âgées. Des sources locales ont indiqué pour la télévision libanaise al-Mayadeen que « les FDS ont acheminé des renforts sans précédent dans cette ville et l’ont attaquée pendant plusieurs jours en utilisant différents types d’armes, alors que les combattants tribaux ne disposaient que d’armes individuelles ».
Les tribus ont souligné que « les combats ne sont pas terminés compte tenu de la présence de leurs combattants dans plusieurs villages et villes de la campagne orientale de Deir Ez-Zor ». Elles ont accusé « la coalition internationale de se ranger du côté des FDS et de l’encourager à accroître ses exactions inacceptables contre eux ».
Selon al-Mayadeen, les FDS tentent de montrer qu’elles ont réussi à mettre fin aux combats dans la province orientale de Deir Ez-Zor et de l’avoir soumise à leur contrôle, malgré le fait que plus de 20 villes et villages leur échappent toujours.