« Il a été déterminé que les lanceurs représentaient une menace imminente pour les forces américaines et de la coalition, ainsi que pour les navires marchands croisant dans la région », écrit-il sur X.
L’armée de Sanaa multiplie depuis novembre les tirs en direction des navires qu’ils disent liés aux intérêts israéliens en signe de soutien aux Gazaouis. Des sources yéménites ont fait état de deux raids américano-britanniques sur une localité dépendant du gouvernorat de Hodeida. D’ailleurs, à 66 miles au sud-ouest de cette ville côtière, Ambrey, société britannique spécialisée dans la sécurité maritime, avait localisé un incident avec l’intervention d’une vedette armée, probablement de la marine yéménite, contre un cargo qui transite vers Israël.
A signaler que les services sécuritaires de Sanaa ont réussi à démanteler un réseau d’espionnage américano-israélien enraciné au Yémen. Il était le principal instrument de mise en œuvre des « plans de l’ennemi américain et israélien en République du Yémen, depuis plusieurs décennies et qu’il a été muni d’équipements techniques qui lui permettent d’exécuter ses missions en toute clandestinité » a indiqué un communiqué reproduit par la chaine Al-Masira. « Des éléments du réseau américano-israélien et des officiers américains ont profité de leur poste dans l’ambassade américaine pour réaliser leurs activités subversives », explique le texte. Et d’indiquer « qu’après que l’ambassade américaine a quitté Sanaa, les éléments du réseau d’espionnage ont poursuivi son agenda subversif sous le couvert d’organisations internationales et internationales. »
Selon les sécuritaires yéménites, « ce réseau est parvenu pendant des décennies à influencer les décideurs et à infiltrer les autorités de l’Etat en faisant passer les résolutions et des lois ». Il a attiré de nombreuses personnalités « dont des économistes et des propriétaires de sociétés pétrolières et commerciales et coordonné des visites aux États-Unis pour les influencer et les recruter au sein des services de renseignement américains et israéliens ».
Toujours selon l’appareil sécuritaire de Sanaa, ce réseau a joué un rôle subversif et destructeur dans le secteur agricole yéménite. « Il s’est efforcé de faire échouer des organismes de recherche agricole et des centres de multiplication de semences, et a recruté un certain nombre d’espions au ministère de l’Agriculture », ajoutant que « le réseau d’espionnage a travaillé pour mettre en œuvre les plans américains à travers la production et la propagation de ravageurs agricoles. »
Sanaa révèle aussi que « le réseau américano-israélien a travaillé à la mise en œuvre de projets et de programmes ciblant le domaine de la Santé et contribuant à la propagation des maladies et des épidémies dans divers gouvernorats ». Il lui attribue la mise en œuvre « de plans visant à détruire le processus éducatif et son rôle utile, en séparant l’éducation de la construction et du développement », et « en ciblant l’identité religieuse du peuple yéménite et ses valeurs et coutumes authentiques ».
Comme l’indique le communiqué des services de sécurité, « le réseau d’espionnage a mené des opérations d’espionnage technique directes pour le compte des services de renseignement de l’ennemi afin d’obtenir des informations confidentielles et souveraines, en écoutant la vie privée de la société yéménite afin de les exploiter au profit de ses intérêts. »
Parmi ses plans hostiles, le service sécuritaire de Sanaa dévoile aussi que « ce réseau d’espionnage a fourni pendant des décennies à la CIA et au Mossad israélien des informations militaires et sécuritaires extrêmement importantes, secrètes et dangereuses ».
Après la victoire de la Révolution du 21 septembre et le départ de l’ambassade américaine à Sanaa, le réseau « a continué à jouer un rôle de sabotage. Le réseau a collecté pour les services de renseignement américains et israéliens des informations limitées sur le budget général de l’État. » Comme il « a collecté pour les services de renseignement américains et israéliens les plans et politiques approuvés du gouvernement de salut, et a cherché à découvrir les sources de financement des fronts militaires pour les services de renseignement ennemis. Il a géré des activités de renseignement ciblant les capacités militaires et industrielles des forces armées yéménites, et a travaillé pour surveiller les mouvements militaires et les capacités stratégiques, dévoilant ses coordonnées et réalisant tout le travail qui permettrait d’atteindre les objectifs de l’ennemi. »
Les services de sécurité promettent de plus amples détails dans les semaines à venir.
Dans la vidéo diffusée sur al-Masirah, un espion yéménite arrêté a divulgué les missions qui lui avaient été confiées depuis son recrutement en 2009. Il s’agit de collecter des informations sur le secteur économique dont la Banque centrale et les autres banques, les sociétés pétrolières, le ministère des Finances, les deux organismes d’impôts et de douanes, le ministère de l’Industrie et du Commerce, la Chambre de commerce. Comme il est aussi question de recruter des éléments dans tous les ministères et institutions gouvernementales et privées pour collecter des informations pour le compte du département économique de l’ambassade américaine. L’enrôlement d’éléments de la Banque centrale pour le compte de la CIA, fait aussi partie des missions. En informant la CIA de l’impact du transfert de la Banque centrale de Sanaa à Aden sur l’économie et le niveau de vie.
D’après l’élément aux arrêts, un officier lui a demandé de collecter des informations et des datas sur les entrées du Gouvernement de Salut et sur le budget public de l’Etat en vue d’affaiblir l’économie et de frapper les institutions vitales. Et de lui fournir des informations sur la politique suivie afin d’empêcher la contrebande des devises étrangères et l’interdiction de recourir à une nouvelle monnaie en vue de suivre une politique américaine qui favorise l’effondrement de la monnaie nationale et les taux de change. La vidéo affiche un document officiel de l’ambassade US qui cite entre autres : « En toute justice, l’on peut dire que sans l’aide de Jamil le gouvernement américain aurait été à peu près aveugle quant aux évènements sur le terrain liés à l’économie du Yémen ».