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Un drame migratoire de plus en Atlantique : Des pirogues avec 300 migrants à la dérive

Les sauveteurs espagnols ont temporairement suspendu mercredi les recherches de bateaux de migrants portés disparus au large des Canaries en raison des conditions météorologiques.
Des pirogues avec 300 migrants à la dérive

Trois embarcations et environ 300 personnes parties du Sénégal sont recherchées. Une information démentie par les autorités sénégalaises alors que Caminando Fronteras, ONG qui fait référence en ce qui concerne l’immigration en provenance des côtes africaines et à destination de l’archipel espagnol des Canaries, assure que trois embarcations parties du Sénégal avec plus de 300 personnes à leur bord sont toujours portées disparues.

Peu d’informations sont disponibles actuellement, car les sauveteurs espagnols ont temporairement suspendu les recherches en raison de conditions météorologiques très difficiles qui empêchent l’envoi d’un avion pour survoler cette partie de l’Atlantique. Les autorités espagnoles disent être disposées à effectuer ces vols à tout moment pour tenter de localiser ces migrants.

La zone maritime au large des iles de Fuerteventura ou de Gran Canaria étant immense, le survol aérien est la seule solution pour ce genre de manœuvre qui se fait en général avec la complicité des navires marchands. Lundi, les sauveteurs espagnols avaient secouru une embarcation à la dérive au large des Canaries transportant 78 migrants. Mais selon Caminando Fronteras, cette embarcation ne figurait pas parmi les bateaux recherchés.

De son côté, le Sénégal a suscité la confusion mardi sur le sort de ces migrants. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères a assuré que « les informations faisant état de la disparition en mer de 300 Sénégalais […] (étaient) dénuées de fondement ». Et d’ajouter qu’entre le 28 juin et le 9 juillet, « 260 Sénégalais ont été secourus par les gardes côtes marocains », sans toutefois préciser si ces embarcations rescapées correspondent à celles que l’ONG avait déclarées disparues.

Mercredi, l’ONG persiste et affirme que les personnes retrouvées lors des sauvetages mentionnés par les autorités sénégalaises ne correspondent pas aux 300 disparus. Elle s’appuie notamment sur les données qui lui sont transmises par les gardes côtes espagnols, marocains et mauritaniens. Caminando Fronteras continue également de recevoir des appels des familles des personnes disparues.

Dans son communiqué, l’ONG refuse de commenter la déclaration des autorités sénégalaises. « Des pratiques politiques courantes dans ces situations », écrit-elle. Caminando Fronteras demande néanmoins que les recherches s’intensifient pour retrouver les disparus dont un nombre important sont des enfants.

Au cours de ces dernières années, Kafountine est devenu un point de départ pour les migrants, explique David Diatta, maire de la commune. « Ces migrants ne sont pas de Kafountine, pour la plupart. Ils viennent du reste du Sénégal, mais également de la sous-région, soit de la Gambie, Guinée-Bissau, Guinée-Conkary, et on voit même des Nigériens. Avant, cela était timide, parce qu’ils partaient plutôt depuis Mbour », une ville sur la Petite Côte, à une centaine de kilomètres au sud de Dakar.

En juin 2022 déjà, 15 migrants partis de Kafoutine vers les Canaries avaient péri après le déclenchement d’un feu dans la pirogue. La mairie avait alors lancé des activités de sensibilisation. 

D. Diatta appelle à une réponse économique, mais aussi sécuritaire. « Les 91 % de la superficie sont dans une zone insulaire. Les îles sont liées entre elles par des fleuves, par des marigots, et il n’y a pas assez de contrôle. Nous avons proposé à ce qu’il y ait un poste de gendarmerie, mais aussi qu’il y ait une base marine. Mais on n’a pas de répondant au niveau des autorités centrales et voici les dégâts », rappelle l’édile.

Greenpeace Afrique dénonce, de son côté, l’impact d’une « exploitation anarchique et irresponsable » des ressources halieutiques, qui contribue selon elle « à la détresse économique ».

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