Le port de Hodeïda, stratégique pour les importations essentielles, dont l’aide humanitaire, voit l’étau de se desserrer peu à peu, à la faveur d’une trêve qui reste fragile. « Le navire pétrolier César vient d’arriver au port de Hodeïda après avoir été saisi pendant 32 jours », a annoncé lundi matin la Yemen Petroleum Company, société nationale du pétrole. Dimanche, elle avait annoncé l’arrivée d’un premier pétrolier. Ces deux navires font partie des 18 que la coalition saoudienne doit autoriser à entrer à Hodeïda dans le cadre de la trêve de deux mois, négociée par l’ONU et entrée en vigueur samedi.
La coalition, qui comprend les Emirats arabes unis, impose un embargo aérien et maritime contre le Yémen, pays de la péninsule arabe durement affecté par la guerre et ses conséquences, a violé le cessez-le-feu, à plusieurs reprises, au cours de ces dernières heures.
Les régions contrôlées par l’armée yéménite et Ansarullah, essentiellement dans le nord et l’ouest du pays, subissent depuis des semaines une pénurie d’essence, avec des files interminables dans les stations-services.
Selon Essam Al-Moutawakel, porte-parole de la Yemen Petroleum Company, les quantités de carburant transportées par les navires autorisés ne suffiront pas à « enrayer complètement la crise car les besoins en carburants sont très importants ». Mais elles pourraient « atténuer la gravité de cette crise », a-t-il déclaré à l’AFP.
La guerre contre le Yémen a provoqué l’une des pires tragédies humanitaires au monde, faisant des centaines de milliers de morts et des millions de déplacés. Une grande partie de la population de 30 millions d’habitants est confrontée à une grave insécurité alimentaire. La trêve prévoit également deux vols commerciaux hebdomadaires à destination et en provenance de l’aéroport de Sanaa, une première depuis 2016.