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Tremblement de terre en Syrie et en Turquie : La catastrophe se confirme

Le bilan des séismes qui ont frappé lundi 6 février la Turquie et la Syrie s'élève à plus de 11 200 morts, selon les derniers bilans officiels diffusés mercredi 8. Le nombre de victimes pourrait toutefois continuer à augmenter.
Tremblement de terre en Syrie et en Turquie

Le nombre de morts en Turquie atteint 8 574 a annoncé le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui s’est rendu dans la ville de Kahramanmaras, épicentre du tremblement de terre.

De nombreux Turcs ont de nouveau dormi sous des températures glaciales, dans leurs voitures ou dans la rue, craignant de retourner dans les bâtiments qui ont été secoués par un séisme de magnitude 7,8 lundi 6 février avant l’aube. Considéré comme le plus meurtrier du pays depuis 1999, le tremblement de terre a été suivi de dizaines de répliques dont l’une de magnitude 7,7.

Deux jours après la catastrophe, les secouristes continuaient de s’affairer dans les décombres d’immeubles s’étant effondrés à la suite des secousses, à la recherche de personnes piégées sous les débris. R. T. Erdogan a déclaré l’état d’urgence dans dix provinces.  Mais les habitants de plusieurs villes turques sinistrées crient leur colère et leur désespoir face à la lenteur et à l’insuffisance de la réaction des autorités.

Dans la Syrie voisine, déjà dévastée par plus de 11 ans de guerre, le bilan officiel a grimpé à plus de 2 662 victimes, selon le gouvernement syrien et un service de secours opérant dans le Nord-Ouest tenu par les rebelles. Alors qu’il annonçait encore dans la matinée un bilan de 1 280 morts et 2 600 blessés, le service de secours avait prévenu que « ce nombre devrait augmenter de manière significative en raison de la présence de centaines de familles sous les décombres, plus de 50 heures après le séisme », sur Twitter. L’Iran, la Russie, les EAU, l’Irak, l’Egypte et l’Algérie ont fait parvenir des aides urgentes à Damas, bravant l’embargo occidental.

Dans les zones tenues par le gouvernement, le nombre de morts est passé à 1 250, selon le ministre syrien de la Santé, cité par le média d’État al-Ikhbariya sur son fil Telegram. Le nombre de blessés s’élève à 2 054, a-t-il ajouté.

Après Ankara, Damas a officiellement sollicité l’aide de l’Union européenne pour des secours : « Ce matin, nous avons reçu une demande d’aide du gouvernement syrien par le biais du mécanisme de protection civile, a annoncé mercredi le commissaire européen Janez Lenarcic. Nous partageons cette demande avec les États membres de l’UE et nous les encourageons à apporter l’aide demandée », a déclaré le responsable, chargé de la gestion des crises, lors d’une conférence de presse.

Face au séisme qui a ravagé plusieurs villes au nord de la Syrie, le Croissant-Rouge exige la levée des sanctions occidentales. Ces mesures coercitives empêchent littéralement Damas de recevoir l’aide nécessaire pour reconstruire le pays. Alors que les pays occidentaux ont répondu d’urgence aux sirènes d’Ankara pour aider les équipes de secouristes après les séismes qui ont ravagé une partie de la Turquie, moins de pays viennent en aide à Damas. Pour y remédier, le Croissant-Rouge syrien a appelé le 7 février l’Union européenne (UE) à lever les sanctions contre la Syrie. « J’appelle tous les pays de l’UE à lever les sanctions économiques contre la Syrie », a ainsi déclaré Khaled Haboubati, directeur du Croissant-Rouge syrien lors d’une conférence de presse à Damas.

Le Croissant-Rouge, qui opère dans les zones gouvernementales, a également appelé « l’Agence américaine pour le développement (USAID) à fournir une assistance au peuple syrien ». Car pour l’heure, les pays occidentaux sont aux abonnés absents.

D’ailleurs, l’ancien président libanais Michel Aoun a appelé Bachar el-Assad pour lui témoigner de sa solidarité. La Tunisie, la Jordanie, l’Egypte et l’Algérie ont fait de même. Les Emirats arabes unis ont promis une aide de 13 millions de dollars. Outre les condoléances, le président russe Vladimir Poutine a également fait part de son intention d’aider la Syrie. Des forces russes présentes dans la base de Hmeimim ont déjà commencé à apporter une aide aux populations dans les régions de Tartous et Lattaquié. La Chine, l’Inde prévoient également d’envoyer des convois humanitaires.

La Syrie est sous le coup de sanctions internationales depuis le début de la guerre en 2011, qui ont considérablement réduit les échanges économiques de ce pays avec le reste du monde. Les Etats-Unis ont même durci les mesures coercitives en juin 2020 avec l’imposition de la loi César qui empêche littéralement de commercer avec les entreprises syriennes. Reste que les régions sous contrôle gouvernemental reçoivent une aide internationale via des agences onusiennes, souvent basées à Damas, en dépit des sanctions.

A noter que l’ancien ambassadeur de France en Syrie Michel Duclos, pourtant farouche opposant à Bachar el-Assad a proposé dans un message sur Twitter « d’envoyer des secours en Syrie y compris en passant par le gouvernement de Damas ». Plus de 11 ans de guerre ont épuisé les capacités du pays à faire face à des catastrophes similaires, les combats ayant aussi limité la capacité des secours à opérer dans plusieurs régions du pays.
L’appel du directeur du Croissant-Rouge fait écho à celui lancé le 6 février par le chef de la diplomatie syrienne Fayçal Moqdad, affirmant que le gouvernement de Damas est prêt à « faciliter toutes les (procédures) nécessaires aux organisations internationales pour qu’elles fournissent une aide humanitaire ». Selon Khaled Haboubati, le Croissant-Rouge syrien a mobilisé 3 000 secouristes volontaires dans les zones sinistrées après le séisme qui a frappé le sud de la Turquie voisine, le 6 févier.

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