Pas moins de 9 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, sont tombés en martyre suite à un bombardement israélien visant deux maisons à Gaza. Dans le camp de Nusseirat, au centre de Gaza, une dizaine de martyres ainsi que des blessés ont été signalés dans le bombardement de maisons avec des bombes GBU, de fabrication américaine. Des raids aériens ont été signalés aussi en ce vendredi au quartier de Choujaiya. Des morts et des blessés ont été également signalés près d’une école bombardée dans la ville de Gaza alors que les hélicoptères israéliens ont mené des raids sur la partie sud-est de la ville. Hay Zeiytoune n’a pas échappé, non plus, à la barbarie sioniste. Les victimes de ces pogroms sionistes sont constitués, pour l’essentiel, d’enfants et de femmes. En face, la résistance palestinienne ne désarme pas. Ainsi, les Brigades Al-Qods, bras armé du Jihad islamique, ont procédé à des tirs de missiles 107 sur un QG avancé de l’armée d’occupation sur le passade de Netzarim. Alors que les Brigades Al-Qassam, relevant du Hamas, ont ciblé, elles, depuis le Liban, le bataillon occidental 300 basé à Kharbat Maer avec une salve de 30 missiles.
Les pertes de l’armée sioniste commencent à émerger du brouillard dans lequel la censure militaire les maintient. Ainsi, les experts israéliens parlent de 10.646 blessés, dont 37% avec de lourds handicaps, parmi les rangs israéliens depuis le 7 octobre. Les établissements sanitaires israéliens réceptionnent chaque mois près d’un millier de blessés. Le nombre de morts reste lui frappé du sceau du secret.
Dans la journée de vendredi, la tension est toujours vive en Cisjordanie. Ainsi, les Brigades de Tulkarem ont signalé le martyr de 4 de leurs combattants de premier rang dans un raid qui a ciblé leur voiture. Les Brigades d’Al-Qods promettent de les venger dans les jours à venir. Un barrage israélien érigé près de la ville de Naplouse a été ciblé avec des tirs nourris qui ont fait mouche. La résurgence de la résistance palestinienne en Cisjordanie n’est pas le fruit du hasard. Les Palestiniens n’ignorent qu’au-delà des offensives et incursions et la poursuite depuis des années de la colonisation, Tel-Aviv dispose d’un plan d’annexion de la Cisjordanie et, partant, du transfert de la population palestinienne. Pour l’heure, c’est la zone B qui abrite 90% des Palestiniens qui est dans le collimateur. Des ordres israéliens de démolition ont été envoyés il y a quelques jours à 10 maisons du village d’Al-Malha, dans la région sauvage de Zaatara, près de la ville de Bethléem.
Les médias israéliens avaient rapporté que la décision de démolition dans ladite zone remonte au 18 juillet dernier, lorsque Avi Balut, général de division et commandant de la région centrale, a signé des décrets pour démolir les bâtiments palestiniens à al-Malha et à y restreindre la construction de nouvelles maisons. Cette démarche intervient après des mesures prises par l’armée israélienne qui a resserré son emprise sur la zone C soumise administrativement et sécuritairement au pouvoir israélien. Dans cette région qui occupe 60% de la superficie de Cisjordanie et qui est habitée par 10% de Palestiniens, des expulsions ont été ordonnées à certaines familles palestinienne tandis que d’autres ont été soumises à des restrictions éprouvantes.
Mourad Jaddal, président du conseil du village al-Malha, a été clair pour la chaine qatarie al-Jazeera, en mettant en garde contre « un plan d’annexion » israélien découlant « d’un plan extrémiste destiné à retirer les prérogatives palestiniennes de toute cette zone et de saper entièrement les accords d’Oslo ». Selon ces accords, la zone B devrait être gérée administrativement par l’Autorité palestinienne de Ramallah alors qu’elle est restée sous l’emprise sécuritaire des Israéliens. « Si on n’affronte pas ce plan, l’occupation va étendre ses décisions dans toutes les régions de la zone B, le but n’étant pas les 10 mais les 450 maisons du village, voire même la totalité de la réserve naturelle », a mis en garde M. Jaddal. Une réserve naturelle s’étend sur 3% de la superficie de la Cisjordanie, depuis le sud de la ville sainte d’al-Qods jusqu’au nord d’al-Khalil (Hébron) à l’est de Bethleem.
Depuis les accords de Wye River en 1997, l’occupation a usurpé à l’AP ses prérogatives de planification urbaine dans la zone B, lui interdisant d’octroyer des permis de construction de bâtiments ou d’élargissement aussi bien dans cette réserve de 167 km2 que dans les zones proches de sites archéologiques estimés à 600. Selon M. Jaddal, « elle va faire la même chose avec la zone A ». Aucune mesure n’a encore été ordonnée pour ce périmètre soumis administrativement et sécuritairement à l’Autorité palestinienne mais qui ne représente que 21% de la superficie de la Cisjordanie.
Amir Daoud, responsable de la documentation à la Commission de Résistance au Mur et aux Colonies a lui aussi sonné l’alarme auprès de la chaine qatarie en mettant en garde contre la menace qui guette la création d’un État palestinien. A ses yeux, ces mesures obligeront les Palestiniens à vivre cantonnés dans des carrés sous forme d’îles et de blocs résidentiels surpeuplés au sein des villes et sans aucune continuité géographique territoriale. Et d’ajouter que ce plan a été mis au point par Bezalel Smotrich, ministre des Finances, depuis 2017. Pour ce sinistre responsable, « le Palestinien doit vivre dans la soumission, où il doit partir, sinon il serait tué ».
A. Daoud relève que l’occupation israélienne fait tout pour abolir les accords d’Oslo. « Elle attaque les villages et les localités, détruit les infrastructures et exécute les palestiniens », a-t-il affirmé. Une projection des plus réalistes partagée par Moustafa Bargouthi, secrétaire général de l’Initiative nationale palestinienne, qui s’attend à ce que les destructions prennent de l’ampleur dans les zone B et A. Selon lui, l’occupation « va priver l’Autorité palestinienne de tout pouvoir civil dans la zone B, comme l’armée d’occupation l’a privé de toute présence dans la zone A ».
« Il ne reste plus rien de l’accord d’Oslo, ils l’ont enterré entièrement, Israël l’a massacré. Seule l’autorité palestinienne s’attache à lui. A quoi bon ? la seule chose qui reste d’Oslo est la coordination sécuritaire qui va à l’encontre des intérêts du peuple palestinien », a-t-il affirmé pour la chaine qatarie.
A signaler qu’Israël qui s’accommode mal du travail des journalistes en Palestine occupée a annulé la veille jeudi les cartes de presse des journalistes d’Al Jazeera, suite à la décision du gouvernement, en mai dernier, de fermer les bureaux de la chaîne d’information. Le Bureau de presse du gouvernement, qui fait partie du bureau du Premier ministre israélien, délivre des cartes de presse qui servent d’autorisation aux journalistes pour travailler en Israël. « L’utilisation des cartes du Bureau de presse du gouvernement, dans le cadre du travail des journalistes, pourrait en soi mettre en péril la sécurité de l’État en cette période d’urgence militaire », a déclaré Nitzan Chen, directeur du Bureau.
Le bureau israélien a ajouté que la révocation resterait en vigueur tant que la loi adoptée par la Knesset et l’ordonnance temporaire resteraient en vigueur.
Le 5 mai, le gouvernement israélien a décidé d’interdire la diffusion d’Al Jazeera depuis son territoire et de fermer ses bureaux dans le pays, ainsi que de restreindre l’accès à son site Internet, en vertu d’une loi adoptée par la Knesset (parlement) qui autorise le ministre des communications à interrompre la diffusion des réseaux d’information étrangers opérant en Israël et à confisquer leur équipement, si le ministre de la défense du pays estime que leurs émissions constituent « une menace réelle pour la sécurité de l’État ». Les responsables israéliens ont fréquemment critiqué la télévision qatarie, notamment pour sa couverture approfondie de l’offensive meurtrière menée par Israël dans la Bande de Gaza.
Faisant fi des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies appelant à un cessez-le-feu immédiat, Israël poursuit son offensive meurtrière contre la Bande de Gaza, faisant plus de 41 000 morts depuis le 7 octobre dernier.
Le blocus permanent imposé à la Bande de Gaza a entraîné de graves pénuries de denrées alimentaires, d’eau potable et de médicaments, dans une enclave dont une grande partie est réduite à l’état de ruines. Israël est poursuivi pour « crime de génocide » devant la Cour internationale de justice (CIJ) au motif des exactions commises par son armée dans la Bande de Gaza. A signaler que le Chili a décidé de se joindre à la requête déposée par l’Afrique du Sud auprès de la CIJ.