Les Quinze auront rendez-vous, le 19 avril, avec la présentation d’un briefing qui sera signé par Staffan de Mistura, envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU au Sahara occidental. Ce dernier a lancé, la semaine dernière, des « consultations informelles et bilatérales » avec toutes les parties engagées dans le conflit du Sahara, Algérie en tête.
Le même jour, le chef de la MINURSO, le Russe Alexander Ivanko, devrait informer les membres du Conseil de sécurité sur les problèmes auxquels font face les casques bleus dans l’exercice de leur mission. A noter qu’il y a une dizaine de jours, des éléments armés du Polisario avaient empêché un convoi de la MINURSO d’accéder à ses Team-Sites situés à l’Est du Mur des Sables érigé par les Forces armées royales (FAR).
Le 14 mars dernier, Nasser Bourita, ministre marocain des Affaires étrangères, a eu, un entretien téléphonique avec Sergueï Lavrov, son homologue russe. Si la teneur des discussions entre les deux responsables n’a pas fuité, on suppute que la question du Sahara marocain a été au centre de l’entretien.
En attendant, Dmitry Polyansky, premier représentant permanent adjoint de la Russie auprès de l’ONU, a déclaré sur Telegram le 1er avril que la présidence russe du Conseil de sécurité de l’ONU qui débutait le même jour, serait basée sur l’honnêteté et que toute tentative de provocation contre Moscou serait vouée à l’échec. Le diplomate a rappelé que « c’est le droit international et les règles de procédure élaborées au fil des décennies qui fonctionnent à l’ONU, et non l’ordre fondé sur des règles que l’Occident tente de substituer au droit international ».
Conformément au fonctionnement de l’instance internationale, chacun des Etats-membres assure la présidence du Conseil à tour de rôle pendant un mois. « Comme il sied aux présidents, nous serons des intermédiaires honnêtes », a encore écrit D. Polyansky. Ce diplomate russe n’a pas manqué non plus de lancer une mise en garde en assurant que « toute tentative de provocation à notre égard est vouée à l’échec par avance. Contrairement à nos anciens partenaires occidentaux, nous jouons franc jeu sur la scène internationale et ne pratiquons pas le « deux poids, deux mesures » ». La perspective d’une présidence russe pour le mois d’avril avait suscité des protestations, notamment de la part de Kiev, qui n’est pas membre du Conseil. « Il est difficile d’imaginer quelque chose qui prouve [davantage] la faillite complète de telles institutions », a déclaré le président ukrainien dans un message le 1er avril. Il a appelé à une « réforme des institutions mondiales, y compris du Conseil de sécurité de l’ONU ».
« Nous nous attendons à ce que la Russie continue à se servir de son siège pour propager de la désinformation et essayer de détourner l’attention de ses tentatives de justifier ses actions en Ukraine et les crimes de guerre que les membres de ses forces armées commettent », a commenté le 30 mars Karine Jean-Pierre, porte-parole de la Maison Blanche. « Un pays qui viole de façon flagrante la Charte de l’ONU et envahit son voisin n’a pas sa place au Conseil de sécurité », a-t-elle encore déclaré. Côté européen, Josep Borrell, chef de la diplomatie de l’U.E a qualifié de « poisson d’avril » cette présidence tout en assurant que l’Union « s’opposera à tout abus ».