Le premier sujet de discussion du sommet de Vilnius sera la guerre en Ukraine, avec cette question, centrale : comment continuer à soutenir l’Ukraine, actuellement en pleine contre-offensive ?
Il y a eu une déclaration symbolique de soutien : le sommet de l’Otan « réaffirmera » que l’Ukraine deviendra membre de l’Alliance, c’est ce qu’a dit tout à l’heure le secrétaire général de l’Organisation. « Je m’attends à ce que nos dirigeants réaffirment que l’Ukraine deviendra membre de l’Otan et qu’ils s’unissent sur la manière de rapprocher l’Ukraine de son objectif », a indiqué le responsable norvégien lors d’une conférence de presse, sans s’avancer sur la formulation exacte qui pourrait être retenue, ni sur un calendrier.
« Nous sommes en train de nous consulter et de travailler sur la formulation exacte (qui) sera rendue publique quand nous nous serons mis d’accord », a précisé J. Stoltenberg. Au-delà des mots, il est également revenu sur le rapprochement entre l’OTAN et l’Ukraine, réclamé par le président ukrainien. Les alliés devraient ainsi s’accorder sur un programme d’assistance militaire afin d’assurer l’interopérabilité entre les forces ukrainiennes et l’OTAN.
Parallèlement, sur le plan politique, le rapprochement se fera via la création d’un conseil OTAN-Ukraine. Il « sera formé des 31 alliés de l’Otan et de l’Ukraine », a déclaré Jens Stoltenberg et se réunira régulièrement. Enfin, concernant ce dossier ukrainien, J. Stoltenberg est aussi revenu sur la promesse faite par les alliés atlantistes de fournir 500 millions d’euros d’aide à l’Ukraine afin d’approvisionner le pays en carburant notamment, ou pour une assistance médicale à la mise en place d’hôpitaux militaires.
Volodymyr Zelensky, attendu lors de ce sommet, réclame de l’Alliance des engagements clairs sur une perspective d’adhésion une fois que la guerre déclenchée par la Russie sera terminée. Un engagement qu’il a martelé notamment lors de sa conférence de presse avec le président tchèque jeudi soir. Le Président ukrainien s’est rendu en Bulgarie, en République tchèque puis en Bulgarie jeudi et vendredi, chercher du soutien et des armes, avant de terminer sa tournée en Turquie vendredi soir. « Moscou a semé la mort et la destruction au coeur de l’Europe, en essayant de détruire l’Ukraine et de diviser l’Otan », a souligné Jens Stoltenberg. « Le sommet (…) enverra un message clair : l’Otan est unie et l’agression de la Russie ne paiera pas », a-t-il martelé.
Avant le lancement de l’opération spéciale en Ukraine, la Russie avait émis comme ligne rouge l’intégration de son voisin à l’Alliance, que le Kremlin considère comme une menace pour sa souveraineté.
A signaler que le colonel Douglas McGregor, ex-conseiller en chef du Pentagone, a déclaré que des États membres de l’OTAN en Europe de l’Est avaient l’intention d’envoyer leurs troupes en Ukraine. Dans une interview sur la chaîne YouTube Judging Freedom, le politicien américain a déclaré que la Pologne et la Lituanie ont déjà commencé à élaborer des plans communs d’intervention.
Le colonel a souligné que les membres restants de l’OTAN ne soutiendraient ni ne financeraient l’action militaire de leurs alliés. Par conséquent, l’ensemble de l’opération serait réalisé par ces deux pays européens.
Selon un autre ex haut-officier américain du renseignement, l’Ukraine a perdu plus de la moitié de ses forces durant la dernière contre-offensive. Scott Ritter a estimé que « les pertes des brigades de combat ukrainiennes se sont élevées à 60% des morts et des blessés, car les soldats des forces armées ukrainiennes n’ont pas de formation suffisante pour utiliser efficacement les armes occidentales ».
« Les Ukrainiens sont simplement éliminés sur le champ de bataille, et rien ne peut changer cette situation », a-t-il déclaré sur YouTube.
Une frappe de missile a visé jeudi à l’aube un rassemblement de mercenaires étrangers dans la province de Lvov (Lviv), principale plaque tournante de l’entrée d’armes occidentales et de mercenaires étrangers en Ukraine via la Pologne. Selon les médias, le bâtiment abandonné a été pris pour cible à un moment où des militaires ukrainiens et des mercenaires étrangers y étaient stationnés, tuant un certain nombre d’entre eux, et les opérations de récupération des corps dans les décombres se poursuivent.
Auparavant, Maxim Kozitsky, chef de l’administration militaire régionale de Lvov, avait annoncé sur sa chaîne Telegram « qu’une infrastructure très importante avait été endommagée ». Les médias ukrainiens ont déclaré que des explosions avaient secoué la région et noté que des systèmes de défense aérienne avaient été activés à Lvov et Ternopil.
Le service de presse des forces du groupement Zapad a déclaré, le lendemain du raid, que l’aviation russe a effectué 8 frappes de missiles et de bombes sur des points de rassemblement temporaires et des concentrations de troupes, d’armes et d’équipements militaires de l’armée ukrainienne sur l’axe de Kupyansk.