La Commission marocaine de soutien aux causes de la nation a signalé dans un communiqué que le peuple marocain est sorti « le vendredi 29 novembre 2024, avec 105 manifestations à travers 48 villes marocaines lors du 60e vendredi consécutif du Déluge d’Al-Aqsa ». Une marche populaire a été organisée dimanche à Casablanca, a signalé le Front marocain de soutien à la Palestine et d’opposition à la normalisation.
Parallèlement, les autorités sécuritaires sont intervenues dans les villes d’Ait Melloul et de Safi pour empêcher la marche de solidarité. À Meknès, les autorités ont empêché les participants à la marche d’atteindre le magasin Carrefour « pour protester contre son soutien » à Israël.
Dans chaque marche et sit-in de solidarité, on pouvait voir des drapeaux palestiniens, des keffiehs, ou entendre des chants et slogans de soutien au peuple palestinien et à sa résistance, l’appel à la fin de la normalisation avec Israël, et la condamnation du soutien international à Israël malgré les bombardements continus contre les civils en Palestine.
Ainsi, la commémoration singulière de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, établie par l’Assemblée générale des Nations Unies en 1977, pour affirmer l’engagement international à soutenir les droits inaliénables du peuple palestinien, n’aura pas été de tout repos dans le Royaume. Le pouvoir politique semble peu enclin à revoir de fond en comble ses relations avec l’entité sioniste, sous la pression de ses principaux supports, USA en tête. Pourtant, il s’agit-là d’une exigence populaire qui se vérifié à l’aune des marches de protestation organisées un peu partout dans le pays.
A rappeler que l’ONG Human Rights Watch (HRW) a appelé, lundi, les pays membres de la Cour pénale internationale (CPI) à « soutenir ce tribunal face aux tentatives visant à saper son mandat mondial ». HRW a publié un rapport de 26 pages fournissant des recommandations aux pays membres de la CPI « visant à garantir que la Cour bénéficie du soutien politique, des ressources et de la coopération dont elle a besoin pour faire avancer les enquêtes et les affaires portant sur diverses situations ».
Les Etats parties de la CPI devraient « s’engager à remplir leur obligation d’exécuter les mandats d’arrêt émis par la Cour, quelle que soit la personne ciblée », indique HRW.
« Personne n’est au-dessus de la loi », a déclaré Liz Evenson, directrice du programme Justice internationale auprès de l’ONG US. « Les pays membres de la CPI devraient s’engager, lors de leur réunion annuelle, à prendre toutes les mesures nécessaires pour garantir que le travail crucial de la Cour en faveur de la justice puisse se poursuivre sans entrave », a-t-elle souligné.
La session annuelle de l’Assemblée des États parties de la CPI se tient à La Haye, aux Pays-Bas, du 2 au 7 décembre 2024. « Le 24 avril 2024, alors que l’émission de mandats d’arrêt par la CPI pour les crimes commis à Gaza était jugée imminente, un groupe de douze sénateurs a adressé une lettre au Procureur de la CPI en le menaçant de cesser tout soutien à la Cour de la part des États-Unis, de sanctionner l’institution et ses représentants, et d’interdire au Procureur, au personnel de la Cour et à leurs familles de pénétrer aux États-Unis, si des mesures étaient entreprises en vue d’émettre des mandats d’arrêt à l’encontre de responsables israéliens », avait révélé HRW en novembre dernier. Tout en affirmant que « les auteurs de cette lettre écrivaient : ‘Prenez Israël pour cible et nous vous prendrons pour cible. […] Ceci est un avertissement’ ».
Pour rappel, la CPI a émis des mandats d’arrêt contre le Premier ministre israélien et son ex-ministre de la Défense pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité perpétrés dans les territoires palestiniens, notamment à Gaza. La Chambre préliminaire I de la CPI, basée à La Haye, a déclaré dans un communiqué avoir « émis des mandats d’arrêt contre deux individus, Benyamin Netanyahu et Yoav Gallant, pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre commis au moins du 8 octobre 2023 au moins jusqu’au 20 mai 2024, jour où l’Accusation a déposé les demandes de mandats d’arrêt ». La CPI a également émis à l’unanimité un mandat d’arrêt contre Mohammed Diab Ibrahim al-Masri, communément appelé « Deif ».
La décision de la CPI a des répercussions importantes pourB. Netanyahu et Y. Gallant, dont la plus significative se résume au fait que les 124 États Parties au Statut de Rome de la Cour pénale internationale sont désormais tenus légalement de les arrêter et de les extrader à La Haye s’ils mettent les pieds sur leur territoire.