La Cour d’assises de Bamako a rendu sa décision, vendredi 30 décembre, dans l’affaire de l’escouade de soldats ivoiriens aux arrêts depuis le 10 juillet. Le communiqué, signé du procureur général Ladji Sara, a été publié dans la soirée.
À l’issue de deux jours d’audience, la justice malienne a condamné chacun à une peine de 20 ans de réclusion criminelle et deux millions d’amende pour « attentat et complot contre le gouvernement », « atteinte à la sûreté extérieure de l’État », « détention, port et transports d’armes et de munitions de guerre ou de défense (…) ayant pour but de troubler l’ordre public et par l’intimidation ou la terreur ». Les armes ont été confisquées.
Dans un second arrêt, la cour a également condamné, par contumace, les trois soldates ivoiriennes libérées en septembre à la peine de mort, ainsi qu’à 10 millions d’euros d’amende.
Ce verdict lourd ne contredit toutefois pas, selon les observateurs, l’accord signé le 22 décembre par Bamako et Abidjan, car la possibilité d’une grâce présidentielle existe toujours. Assimi Goïta, chef de la junte malienne, doit s’exprimer samedi 31 décembre, à l’occasion de ses vœux à la Nation.
Soutenue par plusieurs pays et institutions, la Côte d’Ivoire a toujours rejeté les accusations visant ses militaires, en expliquant qu’ils étaient dans le pays, en soutien aux Casques bleus allemands de la Minusma, la Mission des Nations unies au Mali.
Les chefs d’États ouest-africains avaient fixé un ultimatum au pouvoir malien pour libérer les 46 militaires avant le 1er janvier 2023.