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Situation explosive au Pérou : La marche vers Lima gagne en force

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Malgré l'état d'urgence, des milliers de manifestants provenant en majorité des zones du sud du pays convergeaient ces derniers jours vers Lima pour donner plus de poids à leur mouvement initié le 7 décembre après la destitution et l'arrestation du président Pedro Castillo.
Situation explosive au Pérou

Après près de cinq semaines de manifestations, le Pérou s’est réveillé sous les protestations et les barrages routiers malgré l’extension de l’état durgence lundi pour 30 jours à Lima et dans les régions de Cusco, Callao et Puno.

Les manifestants appellent à la démission de la présidente Dina et à la convocation rapide d’élections, initialement prévues pour l’année prochaine. Dans des déclarations à la station de radio RPP-Radio Programas de Peru, le ministre de la Justice, José Tello, n’a pas exclu que le Congrès les avance à 2023. Les protestataires réclament aussi la libération du chef de l’Etat déchu.  Ils demandent aussi justice pour les quelque 42 tués au cours des manifestations.

L’état d’urgence autorise l’armée à intervenir pour maintenir l’ordre et entraîne la suspension de plusieurs droits constitutionnels comme la liberté de circulation et de réunion et l’inviolabilité du domicile. Alberto Otarola, président du Conseil des ministres péruvien soutient que son cabinet est « solide ». Il serait « irresponsable », selon lui, que la présidente démissionne dans ces circonstances. Cela reviendrait à « ouvrir les vannes de l’anarchie, ce que souhaite un petit groupe organisé de personnes violentes ».

Dans cette interview télévisée, A. Otarola évoque un troisième groupe, très organisé, qui a développé « une stratégie militaire ». Il ajoute dans l’interview que ce groupe est « financé par le trafic de drogue et les mines illégales et veut prendre le pouvoir par la force ». Il qualifie ces individus d’« ennemis de l’État ». Ces accusations de terrorisme sont rejetées par l’ancien chef du renseignement intérieur. Dans une interview accordée à La Republica, il juge « stupide » de dire que le pays fait face à une insurrection terroriste. Selon un sondage cité par le même journal, 60% des Péruviens justifient les manifestations de décembre, même à Lima. « Le Sud n’est pas seul dans ses protestations, la moitié du pays s’identifie à lui », pense le journal. « L’appel à la tenue d’élections cette année, en tant que mesure visant à apaiser les tensions, devient plus urgent. (…) Ce qui est inquiétant, c’est que tout cela est entre les mains d’un Congrès que presque personne ne soutient ».

Les manifestations pourraient être encore plus massives. On s’attend en effet à ce que des marches de plusieurs jours commencent à partir de diverses régions du pays vers Lima, où certains des manifestants ont déjà commencé à arriver. Après avoir conclu une mission au Pérou, la Commission interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) a mis en garde ce week-end contre les risques d’un recours excessif à la répression contre les manifestants et requis une enquête impartiale, estimant que des indices pointaient vers un « usage excessif de la force ». « Nous avons condamné tous les actes de violence, a déclaré Stuardo Ralón, vice-président de la CIDH et rapporteur pour le Pérou.

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