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Sauvegarde de l’Amazonie : Une alliance est née à Belém

La création d'une entité intitulée « Alliance amazonienne de combat contre la déforestation » est stipulée dans une déclaration commune signée par le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l'Équateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela. Ainsi, les huit pays membres de l'Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), créée en 1995 pour préserver cette vaste région qui abrite environ 10 % de la biodiversité mondiale, s’engagent sans pour autant convaincre les ONG.
Sauvegarde de l’Amazonie : Une alliance est née à Belém

L’alliance « a pour but de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour ». Si ce point de non-retour était atteint, l’Amazonie émettrait plus de carbone qu’elle n’en absorberait, ce qui aggraverait le réchauffement de la planète. Réunis en sommet le jour où le service européen Copernicus confirmait que le mois de juillet a été le plus chaud jamais enregistré sur terre, les pays de l’OTCA entendent réagir. « Il n’a jamais été aussi urgent de reprendre et d’étendre notre coopération », a déclaré Luiz Inacio Lula da Silva, président brésilien dans le discours d’ouverture, évoquant un « nouveau rêve amazonien ».

Gustavo Petro, son homologue colombien, a appelé, lui, à ce que les discours se traduisent en actes concrets au plus vite. « Si nous sommes au bord de l’extinction, si c’est lors de cette décennie qu’il faut prendre des décisions, que sommes-nous en train de faire, à part des discours ? », a-t-il lancé.

De retour au pouvoir en janvier, Lula s’est engagé à mettre un terme d’ici à 2023 à la déforestation qui a fortement augmenté sous le mandat de Jair Bolsonaro son prédécesseur d’extrême droite. Les terres déboisées sont souvent transformées en pâturage pour le bétail, mais la destruction est également causée par des orpailleurs et des trafiquants de bois.

Un plan de sécurité régionale doit ainsi être établi pour réprimer l’orpaillage illégal, et les trafics en tous genres. La protection des droits des peuples autochtones a été mise en avant et la déclaration de Belém pose de grands principes, mais ne fixe pas de délai précis : chaque pays sera ainsi libre d’établir ses propres objectifs en matière de déforestation.

G. Petro a affirmé que la « déforestation zéro » serait « insuffisante ». « La science nous a montré que même si on recouvre le monde entier d’arbres, ça ne suffira pas à absorber les émissions de CO2 […]. Il faut abandonner les énergies fossiles », a-t-il insisté. Selon lui, cette responsabilité est avant tout « des pays du nord », tandis que « nous [les pays amazoniens] devons protéger l’éponge », comme il décrit la forêt tropicale.

Mais cette transition énergétique est un sujet plus sensible pour d’importants producteurs d’hydrocarbures de la région amazonienne, comme le Venezuela ou le Brésil.

Le sommet s’est poursuivi mercredi avec la participation de pays non membres de l’OTCA invités à Belém, comme la France, mais aussi l’Allemagne et la Norvège, principaux bailleurs du Fonds Amazonie. L’Indonésie, la République du Congo et le Congo-Brazzaville, qui abritent de vastes forêts tropicales dans d’autres continents, ont également été invités.

Les pays riches, rappelle Lula, doivent respecter les engagements qu’ils ont pris lors des accords de Paris en 2015 : « Ils ont promis de débloquer 100 milliards de dollars pour créer un fonds pour nous aider à préserver la forêt et la biodiversité. Si de l’argent a été versé, personne ne s’en est aperçu. Pour l’instant, personne n’a eu l’impression d’avoir reçu 100 milliards de dollars. Alors, on va continuer à leur demander! » Le président Lula espère que ce sommet sera un « tournant » dans la lutte contre le réchauffement climatique.

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