Le verdict du HCP est sans appel: sur les 80,6% de la population qui considère l’arabe comme langue maternelle, 86,7% occupe les zones urbaines. Dans les régions rurales, cette part représente 70,4%. Globalement, les hommes constituent 80,7% et les femmes 80,5%. Mais dans les campagnes, les citoyennes (69,7%) sont moins nombreuses que les concitoyens (71,1%) à considérer l’arabe comme première langue.
La plupart des locuteurs natifs de tamazight vivent dans les zones rurales (29,5%) plutôt qu’urbaines (12,7%). Dans les villages, cependant, les femmes sont plus nombreuses à se considérer comme telles, avec une part de 30,2% contre 28,8% pour les hommes.
Par régions, le plus grand nombre de natifs amazighophones se trouve dans le Draa-Tafilalet (64% dont 73% dans les zones rurales), suivi du Souss-Massa (56,4%, dont 69% dans les campagnes). Dans les autres régions du sud du Maroc, Guelmim-Oued Noun compte également un grand nombre de locuteurs natifs de l’amazighe, (40,2%, dont 75,3% en zone rurale). Beni Mellal-Khénifra et l’Oriental occupent la quatrième et cinquième position, avec respectivement 34,3% et 32,3%.
Les populations des régions qui comptent de grands centres urbains et des villes comme Marrakech, Tanger, Casablanca et Rabat, ont le plus faible nombre de locuteurs natifs amazighs, lit-on dans les statistiques du HCP. Casablanca-Settat regroupe, à titre d’exemple, 3,6% d’habitants considérant le tamazight comme leur langue maternell contre 5,2% à Rabat-Salé-Kénitra, 7,3% à Tanger-Tétouan-Al Hoceïma et 8,9% à Laâyoune-Sakia El Hamra. Dans ces mêmes régions, la majorité des populations considèrent l’arabe comme langue maternelle, à commencer par Casablanca-Settat avec 95,5%, Rabat-Salé-Kénitra avec 94,2%, Tanger-Tétouan-Al Hoceïma avec 92,4%, puis Laâyoune-Sakia El Hamra avec 90,8%.
Les chiffres des arabophones et des locuteurs de tamazight diffèrent de ceux qui utilisent les deux langues pour communiquer. Ainsi, près de neuf personnes sur dix (91,9%) optent pour la darija marocaine, principalement dans les zones urbaines, indique le HCP. Alors que la proportion de la population optant pour l’amazigh comme langue fonctionnelle s’établit à 24,8% en 2024, avec 19,9% en milieu urbain et 33,3% en milieu rural., précise la même source.
A noter que le tamazight regroupe de nombreuses variantes. Le tachelhit est plus utilisé parmi les locuteurs amazighs du Maroc (14,2%), suivi du tamazight (7,4%) et du tarifit (3,2%). Le hassani, dans les provinces du sud est parlé par 0,8% de la population.