Lors d’une conférence de presse, le porte-parole du Quai d’Orsay a affirmé que la base militaire de N’Djamena serait « restituée le 31 janvier prochain », marquant le retrait définitif des forces françaises du Tchad. Christophe Lemoine a déclaré que Paris envisageait désormais « moins de bases, plus d’écoles » en Afrique, dans le but de « se tourner résolument vers l’avenir » avec ses « partenaires africains ».
Le départ des troupes françaises du Tchad s’inscrit dans une dynamique amorcée par d’autres pays d’Afrique de l’Ouest. Ces dernières années, la France a été contrainte de retirer ses forces du Mali en 2022 et du Burkina Faso en 2023, et de suspendre sa coopération militaire avec le Niger, où son ambassadeur a également été expulsé en 2023. Ces décisions, prises après un coup d’État qui a éloigné le Niger de Paris, reflètent des changements politiques internes et des choix souverains des gouvernements concernés.
En novembre 2024, le Tchad a mis un terme à son accord de coopération militaire avec la France, mettant fin à plusieurs décennies de partenariat. Par ailleurs, les retraits des forces françaises en Côte d’Ivoire et au Sénégal sont prévus à partir de 2025.
Avec ces retraits successifs, la présence militaire française en Afrique se réduit. Paris ne conserve désormais qu’une présence limitée à Djibouti, où 1 500 soldats sont encore stationnés, et un petit contingent au Gabon. Contrainte de revoir sa présence militaire sur le continent, la France tente de repositionner son influence en privilégiant des partenariats économiques, culturels et environnementaux. Les restitutions de biens culturels au Bénin, au Sénégal et à Madagascar en témoignent, tandis que des initiatives comme le One Forest Summit (2023) ou le Pacte financier mondial traduisent son ambition de renforcer la coopération autour des défis climatiques et du développement durable.
