Après la décision du CS de proroger d’une année le mandat de la MINURSO, N. Bourita a expliqué que la réponse, qui conforte la position du Royaume, intervient en 5 points essentiels.
D’abord, a-t-il dit, cette décision intervient dans un contexte marqué par des acquis diplomatiques de taille pour le Maroc, notamment la reconnaissance de sa souveraineté sur son Sahara et l’ouverture de représentations diplomatiques dans les provinces du Sud.
Cette réponse, a poursuivi le ministre, a également trait au format du processus qui ne change pas, en ce sens que le CS a bien explicité que les tables rondes restent le seul mécanisme pour avancer dans la résolution de ce dossier.
Il s’agit aussi de la finalité du processus, et ce au vu des tentatives de ressusciter d’anciennes options, mais le CS a écarté tout ce qui n’est pas réaliste, sérieux et faisable, autrement dit les tables rondes.
Pour ce qui est acteurs du processus, le CS a dit clairement que l’Algérie est bien une partie prenante au différend, a insisté le chef de la diplomatie marocaine, citant à cet égard le Conseil qui « se félicite de la participation des 4 parties (Maroc, Algérie, polisario et Mauritanie), dans un esprit de réalisme et du compromis tout au long du processus ».
Il est aussi question, a-t-il ajouté, du cessez-le-feu, à la lumière de certaines tentatives d’imputer la responsabilité de la crise à l’intervention marocaine pour libérer le passage d’El Guarguarate. Le CS a fait part de son inquiétude de la rupture du cessez-le-feu, sans référence à El Guerguarate ou à l’intervention des FAR.
Le Conseil a également appelé à apporter un appui fort à l’action de la MINURSO, et le rapport du SG a bien dit que ce sont l’Algérie et le Polisario qui entravent cette action.
En foi de quoi, a tenu à souligner N. Bourita, les acquis du Maroc au CS ces dernières années sont nombreux et importants : Le Plan d’autonomie est cité comme seule perspective de résolution, aucune mention des droits de l’Homme n’a été faite, et il est clairement fait appel au recensement des séquestrés des camps, pour les libérer et préserver leurs droits face aux innombrables exactions et traitement inhumains dont ils font l’objets depuis des années.
Agitation algérienne
« Il y a eu des tentatives de sabotage des acquis » engrangés du Maroc dans sa cause nationale visant à recouvrir sa pleine souveraineté post-colonisation espagnole du Sahara marocain, a reconnu le ministre. Alors que l’Algérie a tenté de manipuler le dossier du Sahara en faisant appel à son lobbying, à son cercle d’influence mais aussi sur le terrain notamment en bloquant le passage d’El Guerguarat en octobre dernier, toutes ces manœuvres se sont soldées par un cuisant échec.
Les réponses apportées par le Conseil de sécurité sont « franches, directes, et très claires », a affirmé N. Bourita, en faisant référence à la détermination des parties au conflit, la manière de résoudre le conflit et sur les parties qui entravent le processus de règlement et sur la question du cessez-le-feu.
Dans son texte final adopté par la majorité contre seulement deux abstentions, le CS a réitéré que le processus des tables rondes était le seul moyen de résolution du conflit régional du Sahara et a enjoint l’Algérie à se conformer à cette formule. Ainsi, la communauté internationale a démontré qu’elle « ne permettra pas de toucher à la stabilité de cette région (le Sahara) », a ajouté le chef de la diplomatie qui a mentionné les multiples « manœuvres » et « agitations » visant à saper le processus onusien, notamment en bloquant le texte de la résolution ou en cherchant à en modifier le contenu.
Le Conseil a fait part de sa préoccupation quant à la rupture du cessez-le-feu, une rupture unilatérale prononcée par les milices du Polisario. « Nous savons qui a annoncé officiellement son désengagement du cessez-le-feu, et de l’autre côté, le Maroc, de façon officielle, et ça c’est fait au niveau du Roi, qui s’est adressé au Secrétaire général (de l’ONU) pour lui dire que le Maroc maintenait son engagement à respecter le cessez le feu », a indiqué N. Bourita. Cette « préoccupation » du Conseil de sécurité vis à vis du respect du cessez le feu est « un message adressé aux parties qui se jouent du cessez le feu et pour qu’elles en assument la responsabilité », a estimé le chef de la diplomatie marocaine.
Concernant une autre forme de manipulation signée par l’Algérie, le texte de Conseil de sécurité y a répondu en ne mentionnant pas les droits de l’Homme par contre, il insiste sur la nécessité de recenser les réfugiés dans les camps de Tindouf, chose à laquelle l’Algérie s’oppose, a rappelé N. Bourita, au moment où l’Algérie a tenté ces derniers mois d’influencer le débat pour faire entrer les droits de l’Homme aux prérogatives de la Minurso, dont la mission se résume à l’observation du cessez-le-feu.
« Il y a eu des tentatives, et nous avons vu des missives parlant de droits de l’Homme. Le conseil de sécurité, les pays, connaissent bien la situation, et ils savent reconnaitre la surenchère, la déstabilisation, et la vérité, et donc ni les droits de l’Homme ni le mandat de la Minurso n’ont posé de problème », a expliqué le chef de la diplomatie marocaine. A ce sujet, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guteress, a clairement indiqué dans son rapport quelles étaient les parties qui entravent le travail de la Minurso, en référence à l’Algérie et au Polisario. Cet élément est donc ressorti dans le texte du Conseil qui a appelé à un soutien fort à la Minurso.
Le conseil de sécurité a également appelé l’Algérie à « s’impliquer tout au long du processus » onusien de manière « constructive et réaliste ». L’ensemble de la communauté internationale reconnait le rôle et la responsabilité de l’Algérie, ainsi « comme elle a été derrière la création de ce différend, comme elle est derrière le maintien de ce différend, elle a une responsabilité particulière pour participer à sa résolution », a estimé N. Bourita.
« Aujourd’hui si l’Algérie a un problème, c’est avec la communauté internationale et avec le Conseil de sécurité qui a mentionné au moins à 3 reprises la table ronde comme cadre exclusif pour la poursuite du processus et à 5 reprises, a appelé l’Algérie à participer à ce processus », a-t-il ajouté.
Le ministre s’exprimait suite à la prolongation d’un an au mandat de la Minurso vendredi. Alors que le vote était initialement prévu mercredi, le texte a reçu un veto de la Russie, soutenue également par le Kenya, membre non permanant, qui assure la présidence tournante du Conseil de sécurité. Les deux pays voulaient introduire de nouveaux éléments au texte de la résolution. La Russie a eu une position en faveur de l’Algérie qui a annoncé mardi, ne plus vouloir faire partie du processus des tables rondes, dans une tentative de saboter le travail accompli et celui du nouvel émissaire personnel du Secrétaire général de l’ONU, S. de Mistura, qui doit prendre du service le 1er octobre.
Moscou soutenait la décision de l’Algérie et voulait qu’elle ne soit plus obligée de faire partie du processus politique initié par les Nations Unies. De son côté, le Kenya, qui est l’un des rares pays à reconnaitre la république autoproclamée des séparatistes du Polisario, a cherché à faire introduire la mention de « l’autodétermination » dans le texte.
En somme, la caravane passe…
En kiosque

Résolution du C.S de l’ONU sur le Sahara : Le texte et ses nuances expliqués par N. Bourita
Continuer la lecture
Add A Comment
Maroc
Services
Subscribe to Updates
Get the latest creative news from FooBar about art, design and business.
© 2025 Pm-Editions. | Réalisation & Seo : Digitaltransformer.ma.