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Réserves autochtones au Brésil : Lula honore ses engagements

Le Président brésilien vient d’apposer sa signature sur des décrets en faveur des indigènes. Il est question de réserves leur garantissent l'usage exclusif des ressources naturelles, en préservant leur mode de vie traditionnel.
Réserves autochtones

Le président brésilien Lula a signé vendredi des décrets légalisant six nouvelles réserves autochtones, aux côtés de personnalités indigènes de premier plan, comme l’emblématique Raoni Metuktire qui lui a remis une coiffe traditionnelle de plumes bleues et rouges. La cérémonie a eu lieu au dernier jour du Campement « Terra Livre » (« Terre Libre »), rassemblement annuel de milliers d’autochtones venus de tout le pays, à Brasilia.

« En quatre ans, nous allons faire plus (pour les peuples indigènes) que lors des huit années où nous avions déjà gouverné le pays (2003-2010) », a assuré le président de gauche, qui a entamé son troisième mandat en janvier.

La dernière homologation remontait à cinq ans lorsque le peuple Guato s’était vu reconnaître le droit inaliénable d’occuper 20 000 hectares de ses terres ancestrales dans l’État de Mato Grosso (centre-ouest), le 26 avril 2018, sous la présidence de Michel Temer (centre-droit). Aucune nouvelle terre indigène n’avait été légalisée sous le mandat de Jair Bolsonaro (2019-2022), prédécesseur d’extrême droite de Lula, qui avait promis avant d’arriver au pouvoir de « ne pas céder un centimètre de plus » aux autochtones. Sous la présidence de J. Bolsonaro, la déforestation avait augmenté de 75% en moyenne annuelle par rapport à la décennie précédente.  

« C’est un processus qui prend du temps, mais nous allons faire en sorte que soient légalisées le plus grand nombre possible de réserves indigènes. Si nous voulons atteindre la déforestation zéro d’ici 2030, nous avons besoin de réserves indigènes homologuées », a déclaré vendredi Luiz Inacio Lula da Silva. Ces réserves sont considérées par les scientifiques comme un rempart contre la déforestation, enjeu majeur du combat contre le réchauffement climatique.

Selon le dernier recensement de 2010, quelque 800 000 indigènes vivent au Brésil, la plupart dans des réserves qui occupent 13,75% du territoire. « Ceux qui disent que ces terres qui vous sont réservées sont trop vastes doivent se rappeler qu’avant l’arrivée des colonisateurs portugais, vous occupiez 100% du territoire », a lancé Lula, sous les vivats du public.

De nouvelles homologations devraient avoir lieu prochainement. Le mois dernier, Sonia Guajajara, ministre des Affaires indigènes, a annoncé que quatorze terres indigènes (dont les six homologuées vendredi) étaient prêtes à être légalisées, sur près de 900 000 hectares. « Nous allons écrire une nouvelle histoire, pour le bien de toute l’humanité, de notre planète », a déclaré la ministre vendredi, juste avant la signature des décrets. « Nous, les peuples autochtones, nous représentons seulement 5% de la population mondiale, mais nous préservons plus de 80% de la biodiversité mondiale », a conclu l’ancienne activiste dont le ministère a été créé par Lula pour donner plus de place aux questions indigènes dans son gouvernement.

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