C’est la première résolution déposée au parlement sur la Tunisie, depuis 2021, sur les mesures exceptionnelles prises par Kaïs Saïed avec son coup de force le 25 juillet. Deux ans après, des députés rappellent leurs inquiétudes face au rétropédalage démocratique du pays dans un texte qui doit être voté jeudi. Ladite résolution s’intitule « Récentes atteintes aux syndicats et à la liberté d’expression et d’association, en particulier le cas du journaliste Noureddine Boutar ». Ce dernier est le directeur de la radio privée Mosaïque FM qui a été arrêté le 13 février.
Jan-Christoph Oetjen, eurodéputé allemand qui plus est rapporteur de la résolution, a fait savoir qu’« actuellement, la Tunisie est en droit chemin vers une dictature. Les instances démocratiques n’existent plus. Le président a les pleins pouvoirs. La justice n’est plus libre et l’expression des médias est menacée donc la situation est très critique donc c’est pour ça qu’à notre avis, il faut agir maintenant et donner un message fort et clair. »
Le texte condamne également les propos de K. Saïed sur les migrants subsahariens et l’atteinte aux libertés syndicales. Les députés réclament certaines mesures suite aux arrestations de ces deux derniers mois. « On demande à la commission de faire en sorte que des représentants européens soient présents dans les procès contre les journalistes, contre les défenseurs des droits de l’homme, pour montrer que l’Europe est vigilante »
Une vigilance qui se traduirait aussi par d’éventuelles suspensions des soutiens européens aux secteurs de la justice et de la sécurité en Tunisie. Une majorité d’eurodéputés a déjà confirmé son vote en faveur de la résolution.