« Certes, ces marchés sont impactés par le la conjoncture mondiale, notamment après le déclenchement de la crise sanitaire de Covid-19, mais doivent jouer un rôle majeur dans le financement de la relance économique et se positionner comme locomotive de développement de nos différentes économies », a souligné K. Mokdad qui intervenait lors de l’Africa Capital Markets Forum. Après avoir passé en revue les grandes tendances qui animent les marchés financiers, particulièrement dans la conjoncture post-covid, K. Mokdad a mis en avant l’importance des marchés de capitaux pour inscrire le continent dans une trajectoire de croissance pérenne et inclusive. « La conjoncture de relance économique que nous traversons actuellement est une situation idoine gagnant-gagnant entre le besoin des pouvoirs publics de soutenir l’économie réelle et la nécessité d’apporter des mécanismes de soutien appropriés pour le développement pérenne des marchés de capitaux », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, il a souligné que le Nouveau modèle de développement a placé la Bourse de Casablanca au cœur de son architecture financière permettant de soutenir la relance économique et la croissance inclusive avec des objectifs ambitieux. Ainsi, la place casablancaise œuvre de concert avec tout son environnement dans le but d’accroître davantage son attractivité, tant auprès des entreprises publiques que privées et auprès des investisseurs nationaux et internationaux, a-t-il précisé.
Sur le plan régional, a poursuivi K. Mokdad, la Bourse de Casablanca œuvre pour impacter positivement les flux d’investissements vers le l’Afrique subsaharienne dans le cadre de la vision de coopération Sud-Sud du Maroc et à travers notamment le transfert et le partage du savoir-faire technologique avec les bourses africaines. Il a aussi mis en lumière les différents projets menés pour contribuer à une meilleure intégration des marchés financiers africains et positionner, de ce fait, l’Afrique en tant que destination majeure pour les flux d’inversement financiers mondiaux.
Pour sa part, Edoh Kossi Amenounve, président de l’Africa Securities Exchanges Association (ASEA), a fait savoir que la capitalisation totale des bourses africaines s’élève à plus de 1.580 milliards de dollars américains à fin 2021, soit 1,68% de la capitalisation boursière mondiale. Il a, à cet effet, relevé que le poids des bourses africaines reste faible dans le financement des économies, précisant que le ratio de la capitalisation boursière sur le produit intérieur brut (PIB) représente 60% en Afrique contre 72% en Europe et 180% aux Etats-Unis. Le président de l’ASEA a, en outre, souligné la nécessité de réussir une intégration des bourses africaines eu égard à ses différents avantages aussi bien auprès des investisseurs que des émetteurs et des systèmes financiers globalement. Il a par ailleurs cité quelques initiatives sur le marché des actions africains, particulièrement en termes de création d’indices de marchés pour la finance durable à l’image du Casablanca ESG 10.
Ce forum, initié les 12 et 13 mai, sous le thème « les marchés de capitaux à l’aune des grandes mutations », se propose de lancer un débat de fond sur l’épineuse question de rapprochement des marchés qui, malgré la volonté manifeste pour une intégration financière des marchés africains, fait face à de nombreux défis relatifs à l’écart de maturité entre ces marchés, à l’instabilité des monnaies, à l’insécurité économique et politique dans certaines régions ou encore les questions de transparence et de bonne gouvernance.