Plusieurs raisons sont avancées dans le rapport établi par le ministère du Logement (HUD) pour expliquer cette augmentation : principalement le manque de logements abordables, l’inflation, un afflux de migrants, la fin de certaines aides mises en place durant la pandémie de Covid-19, ou encore plusieurs catastrophes naturelles.
Le rapport se base sur des recensements effectués par plusieurs localités sur une seule nuit en janvier dernier, et le HUD avertit donc qu’il reflète des données récoltées il y a un an et n’est probablement pas une représentation adéquate de la situation actuelle « en raison de changements de politiques et de circonstances ». Le record vient cependant illustrer le vaste problème des inégalités économiques et sociales au sein de la première économie mondiale. Parmi les tendances alarmantes : le nombre de familles sans domicile fixe a augmenté de 40 %, en raison notamment de « l’impact particulièrement notable » de l’immigration, selon le communiqué du ministère. On dénombre environ 150 000 enfants sans-abris dans cette seule nuit de janvier 2024, un nombre également en hausse.
Les catastrophes naturelles, dont la fréquence augmente avec le réchauffement climatique, ont aussi joué un rôle important dans l’augmentation du nombre de sans-abri. Parmi ces catastrophes : l’incendie sur l’ile de Maui, à Hawaï, qui a fait que 5 200 personnes ont été recensées dans des refuges d’urgence la nuit du décompte. Depuis, les États-Unis ont connu d’autres désastres, comme les ouragans Hélène et Milton qui ont ravagé le sud-est du pays ces derniers mois et déplacé de nombreux habitants.
Le rapport souligne que les populations noires et afro-américaines « continuent d’être surreprésentées parmi les populations sans-abri ». Quelque 32 % des personnes sans-abri aux États-Unis sont noires ou afro-américaines, alors que les personnes s’identifiant comme noires ne représentent que 12 % de la population totale aux États-Unis.
Le recensement s’est fait en outre avant un durcissement de certaines politiques locales en la matière, après la décision en juin de la Cour suprême qui a permis aux autorités de sanctionner les SDF dormant dehors. Gavin Newsom, gouverneur démocrate de Californie, avait ordonné dans la foulée de cette décision le démantèlement des campements dans les zones contrôlées par cet État de l’Ouest américain. Près d’un quart des sans-abris du pays se trouvent en Californie, selon le rapport du HUD.